Promise Falls : petite ville américaine de 36 000 habitants connue pour sa douceur de vivre ? Ça c'était avant !
Avant que David Harwood, journaliste veuf, au chômage ne revienne habiter avec son fils , chez ses parents...
Avant qu'il trouve sa cousine s'occupant d' un bébé inconnu. Avant qu'il ne trouve un cadavre...
Avant que l'inspecteur Barry Duckworth soit appelé sur une" scène de crime " comportant 23 écureuils morts (et pas un de plus ...)
Avant qu'il ne trouve 3 mannequins dans une nacelle de manège où est écrit le nombre 23, ( encore lui !)...
Oui, rien ne va plus dans la petite ville .
Premier tome d'une trilogie ayant pour décor , la bourgade de Promise Falls, ce roman nous offre une très grande variété de portraits sans pour autant que nous nous emmêlions les pinceaux. Linwood Barclay a le don de créer des personnages sympathiques, simples, auxquels on s'identifie et s'attache tout de suite . C'est aussi une certaine idée de l'Amérique : ses petites villes ou banlieues, la middle-class blanche , les bons pères de famille ...Un côté rassurant aussi, même dans le suspens , un certain humour , un auteur qui ne se prend jamais au sérieux... Dans cette trilogie on retrouve quelques personnages récurrents , avec des apparitions plus ou moins importantes , certaines ne sont que des clins d'oeil pour les lecteurs/fans de l'auteur...
Je me suis imprégnée avec délectation de cette ambiance si américaine , j'ai été séduite par ce papa veuf qui cohabite à 40 ans avec ses (gentils) parents, tout en se souciant de son fiston. Je suis plus sceptique sur la tonalité finale que je trouve "compliquée" ...
Toutes les enquêtes n'aboutissent pas dans cet opus, Linwood Barclay crée une fin semi ouverte, histoire qu'on se précipite sur les deux autres tomes.
C'est lui qui est aux commandes, il fait ce qu'il veut mais ça m'énerve !
Commenter  J’apprécie         548
A l'âge de trente-neuf ans, je suis revenu habiter quelques mois chez mes parents. Une mutation m'avait permis de quitter la région parisienne et de rejoindre ma province natale, mais j'avais très peu de temps pour me retourner et m'organiser. Alors j'ai saisi sans hésiter la perche que m'ont tendue ma mère et mon père en tentant de cohabiter de nouveau avec eux, quinze ans après avoir pris mon indépendance.
Est-ce que ça fait de moi un loser ?
Parce que c'est ainsi qu'est présenté David Harwood, le personnage central de Fausses promesses.
A quarante-et-un ans, accompagné de son fils Ethan, il a quitté Boston et est revenu vivre dans la maison de son enfance avec ses parents : Arlène et Don.
Il avait retrouvé un emploi au Standard, le journal local, mais celui-ci a hélas mis les clefs sous la porte dès son arrivée.
"J'en étais donc là, à vivre aux crochets de mes parents."
Dans son précédent roman, En lieux sûrs, Linwood Barclay avait écrit une suite à Cette nuit-là en inventant une nouvelle intrigue pour les héros du best-seller qui l'a fait connaître.
Ici, c'est aux personnages de Ne la quitte pas des yeux que l'auteur redonne vie. Les amateurs retrouveront donc avec plaisir David Harwood et son fils, l'inspecteur bedonnant Barry Duckworth ou encore l'avocate Natalie Bondurant.
L'adolescent Derek Cutter, l'un des principaux protagonistes du roman Les voisins d'à côté ( qui se déroulait également à Promise Falls ) est également présent.
Quant au détective et ancien policier de Promise Falls, Cal Weaver ( La fille dans le rétroviseur ), il fera également une apparition.
Fausses Promesses est le premier volet de la trilogie "Promise Falls", qui comprend "Broken Promise", "Far from true", "The twenty-three" et "Final Assignment". Alors oui, je sais qu'en général dans une trilogie il n'y a que trois titres, mais le dernier cité est une novella.
Et on dirait de toute façon que l'auteur n'en n'a toujours pas terminé comme l'indique la publication récente outre Atlantique de "Parting Shot", un roman certes indépendant mais considéré comme un tome 4 étant donné son lieu d'action.
Ce projet ambitieux permet donc à la fois à l'auteur de renouer avec de nombreux personnages et avec la ville imaginaire de Promise Falls, qui est donc bien la principale entité de cette trilogie. Une ville au nord de New York et d'Albany, proche de la frontière canadienne, en pleine crise économique.
Son parc d'attraction, Five Mountains, est désormais à l'abandon.
"Depuis quelque temps, l'économie de la ville était en chute libre."
"Cette ville est cassée. Les boîtes ferment, les gens s'en vont. le journal a coulé."
Ce premier tome va donc poser les jalons pour la suite, tout en se concentrant sur la résolution d'une énigme qui fera office de trame principale.
Le point de départ de ce premier mystère va concerner directement David Harwood puisqu'il commencera avec sa visite chez sa cousine Marla. Une femme très perturbée, dont les problèmes psychologiques se sont accrus à la mort de sa fille, dès la naissance. Un bébé qu'elle avait tellement espéré et qui n'aura survécu que quelques minutes.
"Je voulais avoir un bébé. Je le voulais plus que tout au monde."
Marla avait déjà tenté de soigner son traumatisme en volant un nouveau-né dans l'hôpital de Promise Falls. Heureusement, sa mère Agnès, directrice générale dudit hôpital, a pu éviter à l'époque que le scandale ne s'ébruite.
Mais le cauchemar recommence puisque quand David se rend chez sa cousine, celle-ci est en compagnie du petit Matthew, dont elle prend soin comme de son propre fils. Son discours n'est absolument pas cohérent puisqu'elle insiste : C'est un ange qui lui a apporté l'enfant.
Et ce qui n'est pas du tout rassurant non plus pour David, c'est la trace de sang sur sa porte.
Marla souffre en outre de prosopagnosie.
"Je ne me rappelle pas à quoi ressemblent les gens."
"Des soupçons de trouble de la personnalité, une difficulté à reconnaître les gens, des sautes d'humeur."
La véritable mère du bébé, qui se prénomme Rosemary ( toute référence au célèbre roman d'Ira Levin ne serait pas fortuite ), a quant à elle été retrouvée morte poignardée chez elle.
Marla a donc tout de la suspecte idéal, et son cousin va tenter de rétablir la chronologie des évènements pour reconstituer ce qui s'est réellement passé. Malgré le lourd passif de sa cousine, il est convaincu de son innocence.
Et parallèlement, quelqu'un semble en vouloir à cette ville et souhaiter se venger de ses habitants.
"Je hais cette ville."
D'étranges évènements secondaires se produisent, probablement en lien avec cet individu mystérieux, pour lesquels nous devrons nous contenter pour l'instant de rares éléments de réponse.
A l'image de ces rongeurs retrouvés pendus à une clôture.
"Vingt-trois écureuils morts. Et des gros. Onze gris, douze noirs."
De ces agressions sur le campus universitaire où un violeur semble sévir.
Ou de ces ces mannequins retrouvés sur la grande roue abandonnée, au message on ne peut plus menaçant : "Vous allez payer."
"J'ai comme l'impression que quelqu'un essaie de jouer avec les nerfs des braves gens de Promise Falls."
Des personnages secondaires font aussi leur apparition, et on devrait les retrouver dans les prochains volets.
Je pense à Randy Finley, ancien maire déchu qui gère désormais une fabrique d'eau minérale et qui semble obnubilé par l'accession au pouvoir. Ce goujat vulgaire est obnubilé par l'idée de retrouver son ancien poste.
Je pense aussi à Angus Carlson, policier récemment promu, qui a l'impression que Duckworth lui laisse faire tout le sale boulot.
Ou encore à Walden Fisher, dont la fille Olivia est morte assassinée quelques années auparavant et qui vient par ailleurs de perdre sa femme, malade.
C'est particulièrement difficile de donner un avis sur ce roman qui, en dépit de ses cinq cent pages, ne fait figure que de mise en bouche. Il faudrait lire la trilogie entière pour pouvoir donner un avis général, avec une vue d'ensemble.
En tout cas une chose est sûre : vivement la suite. En espérant que les éditions Belfond n'attendent pas trop longtemps avant de publier les tomes suivants, afin que les évènements relatés dans Fausses promesses soient encore frais quand j'aurai enfin le second volet entre les mains.
On ne s'ennuie pas une seconde, le rythme demeure soutenu d'un bout à l'autre du roman. Cette succession d'évènements se déroule dans un très court laps de temps ( deux jours ) et gagne encore en intensité dans le dernier tiers où tout s'accélère encore. La multiplication des intrigues donne du souffle et du suspense, et même s'il faut avouer que certains protagonistes sont un peu stéréotypés, leurs histoires et leurs personnalités permettent de ne jamais les confondre malgré leur grand nombre.
Au niveau humoristique, j'ai déjà connu Linwood Barclay plus en forme mais il continue à manier la dérision habilement, ce qui contribue à donner cet aspect aussi souple à l'ensemble et à l'envie d'avaler les pages à vitesse grand V.
Mon enthousiasme est cependant à modérer parce que même si j'ai été totalement absorbé par ma lecture et que j'aurais volontiers enchaîné avec la suite, le roman n'a pour ambition que celle de nous faire passer un agréable moment et n'apporte pas grand chose de plus. On n'en ressort ni plus cultivé, ni subjugué par l'écriture, ni particulièrement ému. Et puis moi qui ne devine quasiment jamais les coupables et leurs motivations quand je lis des polars, ici l'intrigue principale est tellement cousue de fils blancs que l'on voit venir de très loin sa résolution, ses tenants et aboutissants. Davantage de subtilité aurait pu créer un élément de surprise supplémentaire bienvenu.
Fausses promesses s'adresse quand même avant tout aux fans de l'auteur qui apprécieront plus particulièrement de retrouver de vieilles connaissances au sein d'un seul et même cycle de romans aux multiples clins d'oeil et références pour tous ceux qui connaissent bien la bibliographie du canadien.
Pour les autres lecteurs curieux de découvrir cet écrivain, mieux vaut commencer par ses autres succès ( Fenêtre sur crime, Contre toute attente, Cette nuit-là ) pour faire d'abord doucement connaissance avec cet incontournable du suspense.
Commenter  J’apprécie         3613
Annoncé comme le premier tome d'une trilogie, ce polar est en réalité précédé par au moins un roman (indépendant) se déroulant dans la même petite ville américaine de Promise Falls. Et il se passe des choses bizarres dans cette localité qui connaît depuis peu des problèmes socio-économiques… une bonne vingtaine d'écureuils pendus sur des piquets, un bébé qui atterrit dans un autre foyer que le sien, un cadavre qui sourit avec son ventre, des mannequins peints qui jouent les filles de l'air dans la grande roue d'un parc d'attractions abandonné…
David Harwood, désormais journaliste au chômage, va enquêter dans le but d'innocenter une proche et le corpulent inspecteur Duckworth va s'attaquer à ces affaires insolites en tâchant d'en démêler au moins un.
Parce que, non !… toutes ne seront pas résolues et le lecteur, tout aussi curieux à la fin de ce volume qu'au début, sera obligé de se jeter sur le deuxième tome pour connaître d'autres aboutissants. Procédé d'appât de l'auteur que je n'apprécie guère, mais comme il a su me divertir de façon efficace, je m'y plierai de bonne grâce.
Commenter  J’apprécie         60
Je clôture, à l'instant, le premier volet de cette saga.
Je dois dire que j'ai été embarqué par cette histoire. Non pas que la construction sorte de l'ordinaire mais l'intrigue, qui se dévoile petit à petit est tentaculesque...
L'écriture est fluide, agréable à lire et malgré ses 600 pages l'histoire ne perd pas de sa saveurs au file du roman.
Les rebondissements sont bien orchestrés et l'intrigue dans son ensemble se tient et ne souffre pas d'incohérences majeur. Les personnages sont développés comme il faut, suffisamment pour permettre une certaine empathie sans alourdir le récit.
La fin est satisfaisante et l'amorce du prochain tome est juste assez intriguant pour susciter l'envie sans avoir recours à un cliffhanger mal venu.
C'est un premier roman de l'auteur pour moi et c'est une réussite. En résumé, un très bon polar dont je me ferai un plaisir de dévorer la suite...
Commenter  J’apprécie         61
Policier avec une intrigue intéressante, l'auteur nous garde sur le qui-vive malgré qu'il ne nous envoie pas constamment sur de fausses pistes. Un point que j'ai vraiment apprécié de ce roman policier. Par contre, comme plusieurs policiers, la fin s'emballe, les événements se précipitent ce qui a un peu altéré mon enthousiasme.
Commenter  J’apprécie         50