Qui sait où se trouve Clonck ? C'est une ville, à x km au sud, au nord, à l'est et à l'ouest. de quoi ? Euh...estce si important ? C'est Clonck et ses Clonckois (ou Cloncquiens ou...je ne sais pas!). Voilà tout.
Et dans Clonck, il y a un office où les supérieurs donnent des tâches à faire à Aughrim et Podostrog, parmi lesquelles trouver Perstorp. Comment cela vous trouvez que les noms sont bizarres ? C'est loin d'être fini ! Je pourrais vous en citer des dizaines comme cela !
Et nous voilà embarqués pour un voyage en absurdie. Une petite erreur espace-temps, et c'est un rendez-vous manqué. Une association pour dépister les dysfonctionnements (on imagine ça dans nos bons services publics...) qu'on finance avec des dons payés en guppys (pas le poisson, c'est une monnaie). Un énigmatique Logstor, à qui il faut répondre de tout et qui peut tout solutionner. Et qui assène au pauvre Aughrim : « Le système de Clonck est complexe et votre présence est un problème de plus, que vous le vouliez ou non. Partez. » « Vous générez del'entropie. Nous avons suffisamment de travail. Partez. » Délicieuse société...
Un regard qui cisèle les scènes de rue et les restitue dans leur absurdité. Un regard acéré qui critique, mais avec bonne humeur, les stupidités de notre monde actuel. Il y a quelque chose de Desproges, de Devos , de Magritte dans ce regard que les dessins de Claire Morel viennent illustrer.
Et on cherche toujours Perstorp... ! En suivant une femme au hasard, en sonnant aux portes. Mais à la fin, c'est qui Perstorp ? Euh...
Une petite bouffée de folie salutaire dans un été surchauffé, entre coupe du monde (On a Gâââgné!) et ressassage politique médiocre....
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Esztergom évoque son enfance au nord du Clonck:
-Il me suffisait d'enfoncer mon doigt dans l’œil droit de ma grand-mère pour qu'il se mette à pleuvoir. ça serait bien que tu enfonces un peu ton doigt dans l’œil droit de ta grand-mère, me disait parfois mon grand-père, le temps est si sec. Et j'allais aussitôt trouver ma grand-mère et....
-C'est vraiment très intéressant, l'interrompt la femme grande et maigre assise à l'arrière du véhicule vert pomme, mais j'aimerais autant que vous vous concentriez sur la route, si cela ne vous fait rien.
Vient enfin le tour de Podostrog et l’épicier veut savoir ce qu’il désire. Podostrog répond :
– Perstorp.
Observe bien la réaction de l’épicier. Qui sue, mais à peine et tente sans se dégonfler de lui vendre quelque chose de vert.
– Voilà pour vous, monsieur.
Podostrog hésite un instant.
– Non, dit-il, non ce n’est pas ça.
La main la plus velue de l’épicier se pose alors sur quelque chose d’un peu différent, quelque chose de marron, cette fois-ci, et puis non, finalement.
– Désolé, monsieur… je ne suis pas sûr de comprendre.
– Je cherche Perstorp, dit Podostrog.
– Je ne sais pas ce que c’est, dit l’épicier.
– C’est pourtant votre nom, dit Podostrog.
– Vous faites erreur, monsieur.
– Vous mentez, propose encore à tout hasard Podostrog.
– Je crois que vous dysfonctionnez un peu, monsieur, veuillez sortir d’ici ou bien je me verrai dans l’obligation d’appeler Logstor.
– Ce n’était qu’un test, explique Podostrog, oui, un simple test. Inutile d’appeler qui que ce soit. Je sors.
Et il sort.
Là, explique Esztergom, j'aimerais pouvoir dire que je suis au volant de mon taxi. Mais comment en être sûr ? Comment ? Ne suis-je pas en train de marcher sous la pluie, plutôt ? Ce n'est pas évident. Il suffirait que quelqu'un vienne me le confirmer, voilà, il suffirait que quelqu'un m'aperçoive en train de marcher sous la pluie et se donne la peine de venir me trouver dans mon taxi pour me le confirmer.
Le lendemain matin, n'ayant rien de particulier à faire, ils décidèrent de se promener en ville. Aughrim sortit couvert d'un imperméable à cause des pluies ininterrompues qui allaient devoir se prolonger quelques semaines encore, selon le bulletin météorologique, afin de faire face a la très grande sécheresse qui règnait alors sur Clonck et en raison de laquelle Podostrog sortit sans imperméable.
n°47 : Rue Kot. On entend des appels de klaxons ininterrompus , des portières qui claquent, des menaces, des insultes, comme lors d'un embouteillage. On ne voit, en revanche, aucun véhicule, tout au plus quelques piétons, et très éloignés les uns des autres ; la rue est pour ainsi dire déserte .
"Casastrophes" c'est comme la vie, mais en mieux
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Le replay de la rencontre avec Pierre Barrault est disponible, bon visionnage !
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avec les éditions Quidam