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Citations sur Au bon vieux temps de Dieu (23)

La mer, l'île, les rochers et le phare le saluèrent. Il ressentit une joie resplendissante - se souciait-il même qu'elle prenne fin, comme ça se produit avec toutes les joies ? Il avait tant aimé June. Quand elle vivait encore, il pouvait s'écouler de longs moments sans que Tom y pense puis tout à coup, sans raison apparente, il la remarquait, il remarquait un geste, et il était frappé. Pendant plus d'une heure, tandis que la lumière du matin envahissait la pièce et lui baignait le visage, il ne pensa à rien ni personne. Il chérit le souvenir de sa femme comme si elle était encore en vie. Comme si personne n'avait été broyé, n'avait eu à traverser à la hâte les couloirs de l'existence, que la puissance de son amour était si forte qu'elle en était capable, capable de la garder, légère et éternelle, dans l'étreinte d'un jour ordinaire.
La lumière du soleil plantait ses millions d'épingles dans la mer mouchetée et scintillante, luisante de tout son éclat, comme dans l'instant qui précède une déflagration. Seul, seul, Tom sourit et sourit. Il ferma les yeux. Les rouvrit. La mer était toujours là.
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C’était l’unique fois où il avait frappé son fils, ce qui lui avait coûté un quart de son âme. Car il s’était juré à lui-même, ainsi qu’à June, de ne jamais frapper un enfant comme ils avaient été frappés, elle, lui, dans leurs exils éloignés mais tant redoutés, avec ces bonnes sœurs, ces prêtres, ces frères qui les battaient à mort, ou était-ce à vie, eux, cette soi-disant progéniture du diable. « Mieux vaut être mort-né, hurlait le frère, que d’incarner l’immonde progéniture d’une prostituée. » C’étaient ses mots.
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Mais un jour de printemps irlandais, ça pouvait être clément, exquis, charmant. Lorsque la météo irlandaise était de la partie, il n'y avait aucun autre endroit au monde où l'on rêve de se trouver.
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-Peut-être que tu devrais te débarrasser de moi. Les bonnes sœurs ont dit que c'était de ma faute. Et ça a continué jusqu'à mes douze ans. Tu te rends compte ? Parce qu'à douze ans, on devient une grande fille, Tom. Ça se passait presque tous le jours. Il disait qu'il venait chercher ses baisers. « Je viens pour mes baisers, June », il disait. Ses baisers, ses putains de baisers. Son pilon en moi faisait comme un tisonnier brûlant, tu imagines combien cela fait mal quand on est une petite fille ? Je devais mesurer un mètre de haut, et lui, il était aussi grand qu'une girafe. Avec son ventre poilu et son haleine de bière. Et son grand pilon qui me transperçait comme une tige d'acier. A six ans. Tom, Tom, je suis désolée.
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Il devait penser à des choses qui n'existaient pas, s'adresser à des âmes virevoltantes qui n'existaient pas. Plutôt voir des fantômes que de raconter son histoire.
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Parce qu'avant toute chose, il faut croire un témoin. Bien des méfaits et des malheurs découlaient du fait qu'on n'avait pas cru les témoins. Qu'on avait d'emblée rejeté leur témoignage. Cette pauvre âme qui crache le terrible morceau, mais dont le récit paraît invraisemblable. Souvent, l'invraisemblable, c'était pourtant la réalité, et on s'en rendait compte trop tard.
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Toutes ces âmes éteintes, plongées comme une bougie dans une mer de luxure. Un océan de luxure recouvrant une lueur qui ne longerait plus jamais le sein brillant de la terre pour éclore de nouveau telle un marguerite, une marguerite au cœur jaune vif, ce soleil d’un nouveau matin. Eteintes et oubliées. Tom avait vu, chez les garçons que les frères violaient, cette lumière éteinte dans leurs yeux. Des garçons soumis à l’épée de leurs désirs. Pour toujours. Il l’avait vue. Il avait assisté à ça, alors qu’il n'avait même pas les mots pour ça, si bien qu’il ne pouvait décrire à personne ce qu’il avait vu. Ces petites lueurs qui s’éteignaient dans leurs yeux. À jamais.
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C'est toujours une grande surprise pour moi d'apprendre qu'un prêtre a menti. Je me demande bien pourquoi.
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Les saints, ça n'existait pas, Tom le savait, il n'y avait que des hommes bons et mauvais, parfois les deux réunis en un même individu.
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Les véritables réponses aux questions de Fleming ne se trouvaient pas dans la boîte crânienne de Tom mais ailleurs, dans le grand nuage de l'oubli où sont regroupées toutes les histoires humaines. En moyenne, une vie compte un demi-million d'heures. Quelle était la somme de toutes les heures vécues depuis l'aube de l'humanité? Laquelle de ces histoires perdues comptait plus que toutes les autres?
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