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4,07

sur 310 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sans que je puisse l'expliquer, "Des jours sans fin" était resté dans ma pile à lire depuis 2019… Dès que j'ai vu que le Prix Bookstagram le conseillait pour son bookclub consacré à la littérature irlandaise, j'ai sauté sur l'occasion et je me suis plongée dans cette terrible et magnifique histoire d'un pays en construction, d'un pays bâti sur la haine ! Un Thomas McNulty vieillissant raconte ses débuts en Amérique après avoir fui l'Irlande dans les années 1850 et sa rencontre avec John Cole, son meilleur ami et l'amour de sa vie.

Avec une plume qui a le pouvoir addictif de celle de Richard Powers, Sebastian Barry nous plonge dans un pays où les Blancs chassent les Amérindiens, où les garçons se travestissent en filles dans les saloons et où rejoindre l'armée assure les trois choses essentielles à la survie : un salaire (minable), de la nourriture (infecte) et un cheval (à moitié crevé). Je tiens à saluer l'oeil observateur de l'auteur qui nous présente des personnages et un univers incroyablement crédibles. Dans chaque chapitre, on aimerait noter quelques phrases de morale populaire qui illustrent toute son intelligence !

Les scènes relatant les massacres des populations autochtones par l'armée sont extrêmement dures à lire mais elles obligent le lecteur à se confronter avec ce volet honteux de l'histoire américaine. Sebastian Barry prend le sujet à bras le corps et a le courage de nous parler de l'horreur des baïonnettes qui passent à travers le corps des femmes, des enfants violés ou achevés par les soldats, et du dégoût qui secoue certains d'entre eux. La volonté de Thomas en fait un personnage attachant qui réussit à construire sa famille envers et contre tout, jusqu'à ce que la guerre de Sécession (1861-1865) rebatte toutes les cartes.
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Rien n'aura été épargné à Thomas McNulty. Ce jeune irlandais a fuit Sligo et la grande famine pour arriver sans le sou aux État Unis. Il y rencontre John Cole, dont la beauté et la bonté l'attirent comme un aimant. Ils ne se quitteront jamais, et leur amour sera le ciment d'une vie faite d'ombres et de lumières, entre violences et abandons, massacres et renaissance…

Si c'est dans le cadre du bookclub du @prixbookstagram sur #lalittératureirlandaise que j'ai ouvert ce roman, il était depuis longtemps endormi sur mes étagères. Et il aurait bien dommage de le laisser là… C'est avec @margot.et.ses.livres que je l'ai découvert.

La rencontre avec le narrateur, Thomas McNulty, est déjà une aventure en soi. Il fuit son pays alors qu'il est tout jeune, seul, abandonnant derrière lui les fantômes de sa famille, morte de faim. Il rencontre sous une haie, alors que la misère les rattrape, cet homme, John Cole, dont l'amour le réchauffera toute sa vie. Danseurs dans un saloon, ils vont vite quitter la lumière pour les affres de la guerre, celle de la conquête des terres de l'Ouest puis celle de Sécession.

La violence, le froid, la faim, les massacres, les deuils… Ils vont devoir affronter ce qu'il y a de plus sombre dans ce monde. Quelques mois, quelques années de répit les sauvent de ces atrocités, de quoi ne pas devenir fou : l'amour, l'amitié, les robes et Winona, cette petite fille Squaw qu'ils adoptent et qu'ils chérissent avec passion.

Sebastian Barry est un conteur. Son écriture dont la simplicité n'égale que la finesse, nous emporte sur ces terres infinies, au coeur des conflits et des haines qui ont construit ce pays de liberté. Ces deux vauriens tirés de la poussière deviennent au fil des pages des diamants légendaires. Ils font de petits riens des souvenirs inoubliables, de petits plaisirs simples la force d'avancer encore un peu plus loin. Parce que les jours sans fin sont ceux qui se vivent avec l'intensité qu'il se doit…
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Le récit de 2 jeunes irlandais homosexuels embarqués dans l'armée américaine au 19ème siècle. La colonisation à marche forcée et ses massacres, la guerre de sécession et ses atrocités, la faim, le froid, la misère, Sébastian Barry ne nous épargne rien de cette Amérique en construction ! L'écriture sans fioriture, authentique et poétique nous permet appréhender les pensées simples et sincères de ce jeune irlandais inculte face à la violence des hommes et la beauté des paysages. Une fresque historique pleine d'humanité : à recommander.
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Un jeune immigré irlandais, Thomas McNulty, arrivé dans des conditions éprouvantes en terre d'Amérique, fait la connaissance de John Cole. Celui qui deviendra rapidement son âme soeur, ami et amour. Tous les deux vont suivre les péripéties que le destin leur a préparées et être tour à tour soldats combattant les Indiens, soldats unionistes contre les Confédérés et plus surprenant (plus amusant aussi), danseurs travestis pour divertir les mineurs.

Toujours, ils se laissent emporter par le cours des évènements, sachant qu'il est vain de se révolter et de se faire remarquer. Jamais, ils n'adhèrent aux exactions dont ils sont témoins et acteurs par nécessité, tentant au maximum de réduire leur implication. Quoi qu'il arrive autour d'eux, ils savent qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre sans condition. Leur relation se passe de mots, de déclarations, d'effusions. A l'abri des regards, la nuit, ils se serrent l'un contre l'autre et se réfugient dans leur amour.

Plus tard, une autre personne intégrera leur duo. Winona, une Amérindienne qu'ils vont prendre sous leurs ailes et entourer d'affection. Quand, elle fera face au racisme, ils seront là pour la protéger, elle dont l'école ne veut pas.
"Nom de Dieu, il dit, comment ça se fait que Winona ait sa place nulle part ?"
Une question que pourraient légitiment se poser nos deux héros, surtout Thomas, lui qui se sent si à l'aise en robe. Et tout simplement, en femme.

Thomas est un personnage attachant, attendrissant, et avec John, ils incarnent la simplicité de la vie. S'aimer sans questionnements métaphysiques, sans doutes. Se comprendre en un regard. Essayer d'être juste et bienveillant malgré les circonstances. Ne pas faire de calculs pour tirer son épingle du jeu mais rester soi, fidèle à ses principes. La simplicité aussi dans l'acceptation de ce qu'on est.

"Des jours sans fin" est à l'image de la couverture : esthétique et touchant. Plein de grâce.
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Lu en anglais, c'était difficile car beaucoup de vocabulaires populaires, mais j'ai comme même été pris par ce récit au ras des personnages qui vivent les évènements terribles qu'ils subissent (guerres indiennes et de sécession) sans tout comprendre mais sans cacher leur peur, et qui survivent grâce à l'amour qu'ils se portent, sans considération de sexe ou de race, malgré les préjugés de l'époque.
C'est ce qui rend cette histoire si originale, car les héros vivent en toute innocence comme si ça allait de soi leur amour et leur attachement à une jeune indienne sans se rendre compte du caractère révolutionnaire de leur comportement qui les poussent à braver tous les dangers malgré la peur bien présente.
Une contribution de plus à la remise en cause du mythe de la conquête de l'ouest.
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Des fresques commentées par le soldat yankee Thomas(ina), massacre des indiens, guerre de Sécession, remassacre d'indiens.

Thomasina pour son côté gay à peine esquissé lors des représentations déguisé en femme et qu'il donne en cabaret entre deux campagnes militaires.

Heureusement, dans la dernière partie, la saga de l'adoption de Winona, fille du chef indien, met une note bienvenue d'humanité.
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Le jeune Thomas McNulty a fui la Grande Famine irlandaise dans l'espoir d'une vie meilleure en Amérique. Aux côtés de celui qui est devenu son inséparable compagnon, John Cole, il endosse la tunique bleue et combat les Indiens dans les grandes plaines de l'Ouest, se travestit en femme pour chanter dans un cabaret, puis s'engage dans l'armée de l'Union pendant la guerre de Sécession. Et aussi, comme pour conjurer la violence qui les cerne, John et lui adoptent une fillette sioux après le massacre de tous les siens.


Les westerns modernes n'ont heureusement plus grand-chose à voir avec ceux des années trente à cinquante. Terminé le mythe des gentils et virils cow-boys confrontés à la cruauté des sauvages indiens. D'abord, en un hommage au fils gay de l'auteur, c'est un couple homosexuel qui, évoqué avec une pudeur et une délicatesse contrastant singulièrement avec les violences induites par les guerres et par la prévalence de la loi des armes en cette période de l'histoire américaine, joue le rôle principal dans cette vaste fresque. Et puis, Indiens, soldats et colons se retrouvent emportés, la plupart du temps bien malgré eux à leur petit niveau, dans une spirale infernale où s'enchevêtrent inextricablement, jusqu'à leur faire perdre toute raison, misère et famine, peurs et représailles de plus en plus terribles. Dépassés et impuissants, Thomas et John constatent amèrement que nul autour d'eux n'échappe au processus de pourrissement qui transforme peu à peu les protagonistes les plus raisonnables en incontrôlables bêtes fauves.


Alors que les massacres entre colons et indiens ne concernent déjà plus que les territoires les plus occidentaux d'Amérique, c'est bientôt le Nord et le Sud qui s'empoignent à leur tour dans un nouveau carnage dont les enjeux passent encore par dessus la tête des simples soldats employés comme chair à canon. Toujours, le regard et le bon sens paysan de Thomas traduisent en mots simples et imagés la nécessité de suivre le mouvement et de tenter de survivre, souvent tout court, parfois le moins mal possible. Et l'on demeure saisi par tant d'instinctif à-propos, exprimé avec une innocence et une sincérité encore amplifiées par la langue un peu frustre de cet homme condamné depuis la naissance à une existence des plus humbles.


Ce naturel contribue pour beaucoup à l'attachement du lecteur pour ce couple étonnant de courage et d'humanité, qui, en adoptant une fillette sioux après avoir contribué à l'extermination de sa tribu, relègue par ailleurs définitivement tout manichéisme loin de ces pages en permanent clair-obscur. Aussi brutal soit leur contexte, les personnages parviennent à y préserver, chaque fois que possible, ces tranches de bonheur qui donnent malgré tout son prix à leur vie.


Une grande réussite donc que ce roman plein d'aventure et d'émotion, écrit à la hauteur d'un humble émigré irlandais jeté dans le chaudron d'une jeune Amérique en ébullition. L'on retiendra incidemment que les Amérindiens ont de tout temps considéré l'existence d'hommes à tendance féminine et de femmes à tendance masculine, portant au moins à quatre le nombre de genres humains.

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Un western littéraire qui met en scène un jeune Irlandais qui s'est exilé pour échapper à la faminen Thomas Mc Nulty, et John Cole , un amérindien . Ils participeront aux guerres menées contre les Indiens et à la Guerre de sécession.
Ils forment un couple gay sympathique et adopteront Winona, la nièce du chef " celui qui domptait les chevaux".
Ce roman captivant démontre de façon originale les atrocités, les boucheries de ces guerres fratricides.
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Le septième roman de Barry (1955) porte à nouveau sur un membre de la famille McNulty : Thomas McNulty (le narrateur) fuit Sligo pendant la grande famine de 1845-1850 et se retrouve en Amérique, où il rencontre John Cole, avec qui il développe une relation amoureuse. Après avoir d'abord travaillé dans un spectacle de variétés déguisés en femmes, ils s'engagent dans l'armée et participent à d'horribles "nettoyages ethniques" (= massacrer des tribus indiennes), décrits en détail. Après leur service, ils se produisent à nouveau, cette fois avec la jeune Indienne Winona (personnage principal de "Des milliers de lunes), qu'ils ont sauvée. Lorsque la guerre civile américaine (1861-1865) éclate, ils s'engagent à nouveau : encore plus d'atrocités sanglantes, mais à la fin Thomas sauve Winona (qui a été réclamée par son père) et ensemble ils retournent au Tennessee. Certains ont trouvé l'histoire à la limite du crédible, surtout pour l'époque (deux hommes homosexuels de l'armée américaine qui ont adopté une jeune Indienne) mais après tout, il s'agit d'un roman et pour moi, ce roman, ce livre est un récit impressionnant aussi beau, tendre que dur! "Des jours sans fin" a remporté le prix Costa en 2016.

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Je tiens tout d'abord à remercier Srafina pour m'avoir mis ce livre entre les mains à l'occasion de notre petit défi littéraire.

Sebastian Barry est un auteur irlandais que je découvre, je n'avais jamais entendu parler de lui. Son écriture est sublime. Il raconte des choses abominables avec des mots tellement bien choisis… c'est à la fois cash et poétique.

J'ai mis toute une semaine pour lire ce livre que je n'aurais jamais pu dévorer d'un bout à l'autre. Des pauses ont été nécessaires pour encaisser la violence et l'horreur.

L'histoire se passe à l'époque de la Guerre de Sécession. On y parle de guerre, de massacres d'Indiens, de cruauté, de souffrances, …

Sebastian Barry nous dresse aussi le portrait de Thomas McNulty et de sa petite famille. Il y a John Cole (son grand amour) et Winona la petite sioux qu'ils considèrent comme leur fille.

Thomas à l'air blasé devant tout ce qu'il voit. Il décrit les choses avec une apparente indifférence, cela a pour effet donner une impression saisissante sur les événements.

Quand Winona leur est arrachée Thomas est prêt à tout pour la récupérer saine et sauve.

Je pense que finalement, ce roman parle aussi beaucoup d'amour.

À l'occasion, je lirai probablement un autre livre de l'auteur.




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