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4,07

sur 307 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le jeune Thomas McNulty a fui la Grande Famine irlandaise dans l'espoir d'une vie meilleure en Amérique. Aux côtés de celui qui est devenu son inséparable compagnon, John Cole, il endosse la tunique bleue et combat les Indiens dans les grandes plaines de l'Ouest, se travestit en femme pour chanter dans un cabaret, puis s'engage dans l'armée de l'Union pendant la guerre de Sécession. Et aussi, comme pour conjurer la violence qui les cerne, John et lui adoptent une fillette sioux après le massacre de tous les siens.


Les westerns modernes n'ont heureusement plus grand-chose à voir avec ceux des années trente à cinquante. Terminé le mythe des gentils et virils cow-boys confrontés à la cruauté des sauvages indiens. D'abord, en un hommage au fils gay de l'auteur, c'est un couple homosexuel qui, évoqué avec une pudeur et une délicatesse contrastant singulièrement avec les violences induites par les guerres et par la prévalence de la loi des armes en cette période de l'histoire américaine, joue le rôle principal dans cette vaste fresque. Et puis, Indiens, soldats et colons se retrouvent emportés, la plupart du temps bien malgré eux à leur petit niveau, dans une spirale infernale où s'enchevêtrent inextricablement, jusqu'à leur faire perdre toute raison, misère et famine, peurs et représailles de plus en plus terribles. Dépassés et impuissants, Thomas et John constatent amèrement que nul autour d'eux n'échappe au processus de pourrissement qui transforme peu à peu les protagonistes les plus raisonnables en incontrôlables bêtes fauves.


Alors que les massacres entre colons et indiens ne concernent déjà plus que les territoires les plus occidentaux d'Amérique, c'est bientôt le Nord et le Sud qui s'empoignent à leur tour dans un nouveau carnage dont les enjeux passent encore par dessus la tête des simples soldats employés comme chair à canon. Toujours, le regard et le bon sens paysan de Thomas traduisent en mots simples et imagés la nécessité de suivre le mouvement et de tenter de survivre, souvent tout court, parfois le moins mal possible. Et l'on demeure saisi par tant d'instinctif à-propos, exprimé avec une innocence et une sincérité encore amplifiées par la langue un peu frustre de cet homme condamné depuis la naissance à une existence des plus humbles.


Ce naturel contribue pour beaucoup à l'attachement du lecteur pour ce couple étonnant de courage et d'humanité, qui, en adoptant une fillette sioux après avoir contribué à l'extermination de sa tribu, relègue par ailleurs définitivement tout manichéisme loin de ces pages en permanent clair-obscur. Aussi brutal soit leur contexte, les personnages parviennent à y préserver, chaque fois que possible, ces tranches de bonheur qui donnent malgré tout son prix à leur vie.


Une grande réussite donc que ce roman plein d'aventure et d'émotion, écrit à la hauteur d'un humble émigré irlandais jeté dans le chaudron d'une jeune Amérique en ébullition. L'on retiendra incidemment que les Amérindiens ont de tout temps considéré l'existence d'hommes à tendance féminine et de femmes à tendance masculine, portant au moins à quatre le nombre de genres humains.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Sebastian Barry, je l'ai découvert il y a quelques mois à peine avec le percutant (selon mes critères ) « le testament caché » qui m'avait marqué par le destin tragique de Roseanne…
Cette fois-ci, changement radical de registre puisque l'auteur nous emmène aux Etats-Unis au dix-neuvième siècle.
Comme beaucoup d'irlandais, Thomas a émigré aux Etats-Unis en espérant y trouver un meilleur avenir que les siens qui ont été décimés par la grande famine.
Pour survivre, Thomas va tour à tour être danseur travesti, soldat que ce soit lors des guerres contre les indiens (nous sommes dans les années 1850 ) puis plus tard, soldat dans l'armée de l'Union lors de la guerre de Sécession.
Avec son ami et compagnon John Cole, il va vivre des choses terribles et il nous décrit sans concession le massacre des tribus indiennes…
Ce roman m'a un peu rappelé le grand film de Kevin Costner » Danse avec les loups », même si l'histoire est différente.
Je n'ai percuté que vers la moitié de ma lecture au sujet du nom de famille du narrateur : en effet Thomas McNulty. Dans le testament caché, Roseanne se nomme aussi McNulty….. Une lointaine parenté doit donc exister entre ces deux personnages….
Je viens de gagner via une masse critique de Babelio » Des milliers de lunes » , qui raconte l'histoire de Winona, la fille de Thomas et John…J'avoue que je suis assez pressée de découvrir cette suite…
Une belle lecture, qui ne peut pas laisser indifférent, au vu des thématiques abordées….

Challenge Mauvais Genres 2021
Challenge A travers L Histoire 2021
Challenge ABC 2021/2022
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Lorsqu'on évoque l'origine des Etats-Unis d'Amérique, on pense inévitablement à la ruée vers l'or, au masscre des Indiens et à la guerre de Sécession.
De longues et harassantes marches à travers de grands espaces arides et beaucoup de sang répandu sur une terre vierge.
Des troupes entières de soldats envoyées en mission à des kilomètres de leur garnison, missions bien souvent assassines auxquelles ils se plient sans les comprendre, exorcisant leurs peurs par la rage de vaincre et la folie meurtrière.

Thomas Mc Nulty, jeune Irlandais ayant fui la famine, débarque dans le Missouri.
Il y rencontre John Cole, venu de Nouvelle Angleterre et à peine plus agé que lui, avec lequel il noue rapidement une amitié amoureuse.
Ensemble, ils s'engagent dans le commerce de la guerre.
Thomas nous raconte leur parcours atypique durant lequel ils vont, tour à tour, combattre les Indiens, monter des spectacles de travestis, lutter contre l'armée sudiste et se prendre d'affection pour une jeune squaw rescapée d'une attaque.
Son récit est fait dans un langage parlé qui ne cherche pas à occulter la plate et crue réalité des situations vécues, qu'elles soient cocasses ou cruelles.
Des petites phrases toutes courtes, un brin candides, qui donnent toute la puissance émotionnelle à ces destins.

Sebastian Barry signe là un roman fort qui fait écho à l'histoire de son pays puisqu'à travers son personnage, il établit un parrallèle entre la colonisation de l'Irlande par l'Angleterre et celle de l'ouest des Etats-Unis par une armée que servaient, entre autres émigrés, des Irlandais.
J'aurais pu avoir un coup de coeur pour ce livre mais les opérations militaires sur le terrain ayant parfois souffert de quelques longueurs, je diminue ma note d'une étoile.
Une très belle lecture tout de même qui nous rappelle, s'il en était besoin, toute l'horreur de la guerre et ce qu'elle laisse comme séquelles physiques et psychologiques.
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Je tiens tout d'abord à remercier Srafina pour m'avoir mis ce livre entre les mains à l'occasion de notre petit défi littéraire.

Sebastian Barry est un auteur irlandais que je découvre, je n'avais jamais entendu parler de lui. Son écriture est sublime. Il raconte des choses abominables avec des mots tellement bien choisis… c'est à la fois cash et poétique.

J'ai mis toute une semaine pour lire ce livre que je n'aurais jamais pu dévorer d'un bout à l'autre. Des pauses ont été nécessaires pour encaisser la violence et l'horreur.

L'histoire se passe à l'époque de la Guerre de Sécession. On y parle de guerre, de massacres d'Indiens, de cruauté, de souffrances, …

Sebastian Barry nous dresse aussi le portrait de Thomas McNulty et de sa petite famille. Il y a John Cole (son grand amour) et Winona la petite sioux qu'ils considèrent comme leur fille.

Thomas à l'air blasé devant tout ce qu'il voit. Il décrit les choses avec une apparente indifférence, cela a pour effet donner une impression saisissante sur les événements.

Quand Winona leur est arrachée Thomas est prêt à tout pour la récupérer saine et sauve.

Je pense que finalement, ce roman parle aussi beaucoup d'amour.

À l'occasion, je lirai probablement un autre livre de l'auteur.




Challenge ATOUT PRIX 2022
Challenge coeur d'artichaud 2022
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Des fresques commentées par le soldat yankee Thomas(ina), massacre des indiens, guerre de Sécession, remassacre d'indiens.

Thomasina pour son côté gay à peine esquissé lors des représentations déguisé en femme et qu'il donne en cabaret entre deux campagnes militaires.

Heureusement, dans la dernière partie, la saga de l'adoption de Winona, fille du chef indien, met une note bienvenue d'humanité.
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Un western littéraire qui met en scène un jeune Irlandais qui s'est exilé pour échapper à la faminen Thomas Mc Nulty, et John Cole , un amérindien . Ils participeront aux guerres menées contre les Indiens et à la Guerre de sécession.
Ils forment un couple gay sympathique et adopteront Winona, la nièce du chef " celui qui domptait les chevaux".
Ce roman captivant démontre de façon originale les atrocités, les boucheries de ces guerres fratricides.
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L'histoire commence avec la rencontre et l'amitié immédiate qui se noue entre deux adolescents, Thomas McNulty et John Cole. Immigré irlandais, Thomas a fui la Grande Famine et a déjà eu son comptant d'épreuves. Comme lui, John a perdu tous ses proches et ce sont deux âmes si jeunes et déjà seules au monde qui se lient pour ne plus jamais se quitter. A la recherche d'un travail qui leur permettra de manger à leur faim, ils se dégotent un rôle pour le moins original, se travestissant pour offrir des spectacles qui apportent du baume au coeur aux mineurs après leurs journées de dur labeur. Ils s'enrôleront ensuite dans l'armée, pour combattre côte à côte les Indiens dans les Grandes Plaines, puis du côté de l'Union lorsque la guerre de Sécession éclate. Ils croisent alors la route de Winona, une jeune Indienne dont ils feront leur fille adoptive.

Encore une fois, l'amour est au centre du roman de Sebastian Barry, et son écriture lumineuse révèle le meilleur de l'homme lorsqu'il se retrouve confronté au pire : à la faim, à la misère, aux souffrances des corps, à la mort.
Un roman éblouissant de beauté et d' authenticité qui touche au plus profond.

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Tom, le narrateur, se retourne vers son passé. Comme tant d'autres il a fuit l'Irlande miséreuse du XIXe siècle pour émigrer en Amérique.
Après avoir gagné un peu leur vie dans les saloons, lui et son ami-amant s'engagent dans l'armée qui pacifie l'Ouest et tient en respect les Indiens, dont ils adopteront Winona, la petite orpheline. Ils quitteront l'armée avant de la retrouver et de participer à la guerre de sécession.
Ils vivront donc une vie difficile, précaire, exposée à la violence, tout en se montrant sensible au malheur des autres et en ayant en particulier un regard humain sur la souffrance des Indiens.
Ils feront face à ces épreuves et cette violence avec une sorte de candeur. Elle ne déteindra pas sur eux, ils resteront des êtres purs à la recherche d'un bonheur simple. C'est là, la grande leçon du livre.
C'est écrit dans un style simple, en phrases courtes, sans fioriture, avec parfois de belles facettes poétiques.
Merci, pour cette belle leçon d'humanité !
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Rien n'aura été épargné à Thomas McNulty. Ce jeune irlandais a fuit Sligo et la grande famine pour arriver sans le sou aux État Unis. Il y rencontre John Cole, dont la beauté et la bonté l'attirent comme un aimant. Ils ne se quitteront jamais, et leur amour sera le ciment d'une vie faite d'ombres et de lumières, entre violences et abandons, massacres et renaissance…

Si c'est dans le cadre du bookclub du @prixbookstagram sur #lalittératureirlandaise que j'ai ouvert ce roman, il était depuis longtemps endormi sur mes étagères. Et il aurait bien dommage de le laisser là… C'est avec @margot.et.ses.livres que je l'ai découvert.

La rencontre avec le narrateur, Thomas McNulty, est déjà une aventure en soi. Il fuit son pays alors qu'il est tout jeune, seul, abandonnant derrière lui les fantômes de sa famille, morte de faim. Il rencontre sous une haie, alors que la misère les rattrape, cet homme, John Cole, dont l'amour le réchauffera toute sa vie. Danseurs dans un saloon, ils vont vite quitter la lumière pour les affres de la guerre, celle de la conquête des terres de l'Ouest puis celle de Sécession.

La violence, le froid, la faim, les massacres, les deuils… Ils vont devoir affronter ce qu'il y a de plus sombre dans ce monde. Quelques mois, quelques années de répit les sauvent de ces atrocités, de quoi ne pas devenir fou : l'amour, l'amitié, les robes et Winona, cette petite fille Squaw qu'ils adoptent et qu'ils chérissent avec passion.

Sebastian Barry est un conteur. Son écriture dont la simplicité n'égale que la finesse, nous emporte sur ces terres infinies, au coeur des conflits et des haines qui ont construit ce pays de liberté. Ces deux vauriens tirés de la poussière deviennent au fil des pages des diamants légendaires. Ils font de petits riens des souvenirs inoubliables, de petits plaisirs simples la force d'avancer encore un peu plus loin. Parce que les jours sans fin sont ceux qui se vivent avec l'intensité qu'il se doit…
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Avec des jours sans fin de Sebastian Barry, le lecteur plonge d'emblée dans l'Amérique de 1850, avec son narrateur, Thomas McNulty, et sa langue si particulière. Cet irlandais a fui la famine et le malheur de son île natale et va se retrouver au coeur d'un pays ravagé par les guerres. le livre est un drôle de western aussi féroce et cruel qu'un film de Sam Peckinpah bien que tempéré par l'amour entre Thomas et son camarade d'aventures, John, et pour leur fille adoptive sioux, Winona. La chasse aux bisons, les spectacles des deux garçons déguisés en femmes, la splendeur des paysages panoramiques : on s'y croirait mais la majeure partie de l'action concerne les guerres contre les indiens puis celle de Sécession. Et ils sont sauvages ces conflits et ô combien réalistes, au point qu'on n'est pas loin de crier grâce. Sauf qu'il y a un incroyable talent d'écriture dans ce roman, conté par un personnage candide mais bien lucide qui s'exprime de façon triviale, soit, mais dans un style qui côtoie le lyrique. le rythme est échevelé, les phrases courtes et une forme d'humour vient contrebalancer l'horreur de certaines situations. Sans oublier une empathie de Thomas pour ses compagnons de virées sanglantes permettant une réflexion sur les raisons qui poussent les hommes les plus modérés, au repos, à faire preuve d'autant de bestialité dans la bataille. Des jours sans fin est à la fois un roman sur l'exil, la nature des hommes et l'identité sexuelle, celle-ci incarnée par un Thomas qui se sent aussi féminin que masculin. L'attachement à son amoureux, qui est l'affaire de sa vie, donne lieu aux passages les plus pudiques de l'ouvrage. C'est un livre qui a de l'estomac mais aussi beaucoup de coeur.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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