Enfin... Enfin j'adhère à un album de
Baru. Après
l'Autoroute du soleil et
Noir (chronique pas encore publiée), que je n'avais pas aimé, et qui me rendaient incompréhensible le Grand Prix d'Angoulême pour cet auteur, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de cet album là.
Baru a voulu faire un hommage à Ventura, Blier, Lautner et consorts, et cela se voit parfaitement. On est dans un film... pardon, lapsus révélateur, une bd de gangster, dans la belle tradition du genre. On a les braqueurs sympa, les hommes de main abrutis, et ça défouraille à tout va.
Mais on est surtout dans un album de
Baru, et la question sociale, politique, n'est jamais très éloignée. Face à l'argent facile des braquages, l'auteur oppose l'exploitation des immigrés sans-papiers, les salaires de misère et l'esclavagisme moderne. Tous les personnages craignent les flics, mais pas pour les mêmes raisons. Ce sera leur seul point commun, même si leurs histoires se fondent à un moment donné. Au premier abord, je me suis demandé ce que venait faire Slimane au milieu du braquage. Mais après lecture, je pense que cette intrigue là est utilisée comme un miroir, un contrepoint, à l'intrigue principale plutôt amorale. Et cette technique scénaristique me plaît bien. Cela empêche que l'on puisse tout à fait considérer les Fabio, Paul et Gaby comme des héros. Ca me va.
Côté dessin,
Baru reste fidèle à lui-même. Mais j'ai aimé, cette fois, le lire en couleur. Son travail sur ce point là apporte un vrai confort de lecture. C'est parfaitement maîtrisé, toujours pertinent, bref, c'est ce qu'on peut attendre d'une bonne mise en couleur.
C'était ma deuxième et dernière lecture Masse Critique. Je remercie Babelio et Futuropolis pour m'avoir permis de découvrir un excellent album, que je n'aurai pas lu autrement.
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