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EAN : 9782754831420
136 pages
Futuropolis (03/11/2021)
3.65/5   52 notes
Résumé :
Bella ciao, c'est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier... En s'appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l'immigration italienne. Bella ciao, c'est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps : celle du prix que doit payer un étranger pour cess... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'oeuvre de Baru est presque essentiellement autobiographique, il raconte plus spécifiquement dans la série Bella Ciao, la vie des immigrés et fils d'immigrés italiens en France. Il revient sur quelques moment de la guerre et d'avant guerre, mais l'essentiel se passe au début des années 60, les repas de famille, les autres italiens du quartier, les tantes qui chouchoutent les petits, les oncles attachés à la musique populaire italienne, les cousins fêtards qui préfèrent “Les Chaussettes noires”, le communisme. L'usine reste en arrière plan, la famille prend ici toute la place. On plonge dans ces années 60 en immersion totale. Son trait est épuré, réaliste mais un peu rond, la couleur aquarellée est discrète, sauf pour les chemises rouges des Garibaldiens, ça me fait parfois penser à Jacques Tardi en plus rond, plus doux. C'est un récit touchant, plein de nostalgie, de vie, et parfois ces années 60 semblent une période de soulagement, d'insouciance et de bonheur, la Guerre s'éloignait et les fermetures d'usines n'arriveront que plus tard. Des portraits, des visages, des gueules, des destins, Bella Ciao, c'est des petits moments de bonheur et d'émotion, racontés avec de la tendresse et un talent pudique.
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Est-il besoin de présenter Baru cet enfant du Pays-Haut ?
Multiprimé à Angoulême, (Alfred 1985 du meilleur premier album pour « Quéquette blues », Alph'Art du meilleur album en 1991 pour « Le chemin de l'Amérique » et en 1996 pour « L'autoroute du soleil » et enfin Grand prix 2010 pour l'ensemble de son oeuvre) Baru, adepte des portraits de groupe, a été le premier à raconter des histoires du point de vue de la classe ouvrière et de ce que l'on appelle les petites gens.

Bella Ciao, c'est dit-on son grand oeuvre.
« Quel prix doit payer un étranger pour cesser de l'être et devenir transparent ? »
Cette question est le fil conducteur de Bella Ciao. Et c'est à travers l'histoire de l'immigration italienne que l'auteur va tenter de répondre à cette question universelle toujours d'actualité. Aussi les 2 tomes déjà parus, s'ouvrent tous deux sur le prix du sang : la tuerie des Salines d'Aigues-Mortes en 1893 pour le tome 1 et le massacre de la Légion Garibaldi ces volontaires italiens combattant pour la France sur le front de l'Argonne en 1914 dans le tome 2, histoire de rappeler que si aujourd'hui on vante l'intégration des Italiens, il ne faut pas oublier pour autant la violence qui leur a été faite.

Petit rappel pour commencer
La trilogie Bella Ciao dont le tome 1 Uno est paru en octobre 2020 et le tome 2 Due vient de paraître est une saga familiale qui s'achève à la fin des années 70 lors du démantèlement des hauts fourneaux. Nous sommes dans les années 2000. Prenant pour point de départ son repas de communion dans les sixties et suivant le cours de ses souvenirs, le narrateur Teodorico Martini va reconstituer l'histoire de sa famille qui s'est trouvée confrontée aux évènements et conflits majeurs du XXème siècle. Pour cette fiction réaliste, Baru va utiliser une nouvelle forme de structure narrative qui ne sera ni linéaire ni chronologique puisqu'elle suivra la mémoire de Teo qui elle, évidemment ne l'est pas et mêlera fiction pure (en couleurs), réalité arrangée (lavis de gris) et réalité factuelle (constituée de documents authentiques, de croquis où l'auteur se met en scène et de textes pour prolonger son propos.

Dans Uno, le premier tome, le récit s'articulait autour de 3 thèmes : tout d'abord l'origine de la chanson Bella Ciao avec une réflexion sur la fiabilité de la mémoire.
Alors , Bella Ciao, chant des partisans italiens ou complainte des mondine, ces ouvrières saisonnières des rizières des plaines du Pô  ? Les deux, en réalité. Quant à savoir lequel est apparu le premier …
Second thème la naturalisation du nono et l'hommage rendu à son propre père et enfin troisième thème l'engagement politique avec en toile de fond le communisme et la lutte contre le fascisme par l'engagement dans les brigades internationales.
Avant de s'achever sur l'incontournable recette des cappelettes

Alors dans Due, nous voilà de retour au repas de communion où d'autres souvenirs vont refaire surface. On retrouve le même arc narratif, et passés les souvenirs du nono rescapé de la légion Garibaldi, retour à la communion avec quelque chose de plus joyeux : l'épisode de la taupe, réminiscence d'un gag de Reiser que Baru avait déjà utilisé dans la Communion du Minot dont il reproduit la page. Pas celle de Reiser les ayant droits ont sympathiquement refusé mais celle de la son propre album la communion du minot. Mais revenons au repas de communion. Quoi de mieux pour digérer que de guincher ? Alors on sort  l'accordéon, on va chercher le violon. Mais n'oublions pas que nous sommes dans les années 60. Alors quand la jeunesse s'en mêle, une galette des Chaussettes noires va atterrir sur le tourne disque. Alors évidemment , la génération des parents va riposter avec Mamma de Villa. Et tout ça se passe entre rires et larmes
Et puis, vous savez comment c'est, un mot de trop et vont remonter à la surface des souvenirs douloureux de la seconde guerre moniale où certains s'engagèrent aux côtés des fascistes italiens alors que d'autres rejoignaient la résistance entraînant trahison et drame qui n'ont pas épargné la famille Martini.
Tout comme ma chronique, la journée de communion touche à sa fin et le saint lundi pointe le bout de son nez tout comme la nostalgie dans l'évocation du désir de retour au pays dans Rittorno, le dernier chapitre.
Et si dans Astérix, tout ce termine par un festin à la belle étoile, dans Bella ciao, tout se termine par une recette et cette fois-ci, c'est le tiramisu

Comme Baru, je suis une « Italo-lorraine, une bâtarde fière de l'être », mais on a pas besoin de cela pour être profondément touché par Bella Ciao où s'entremêlent tragédies de l'histoire et comédie à l'italienne, de belles tranches de vie avec leur lot d'engueulades, de rigolades dans lesquelles on retrouve le trait, la drôlerie, la truculence des Années Spoutnik et de Quéquette blues. On rit, on pleure et on reprend une part de Tiramisu.
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Un album beaucoup plus centré sur des scènes de la vie courante dans une belle communauté, habituée à faire la fête pour les grandes occasions.
L'Histoire est moins présente, le sac de l'héritage est posé, la trame de l'album est plus détendue pour nous faire vivre au milieu d'une vraie « famille ».
Le dessin est plus épuré cherchant à nous détailler certaines physionomies plus que d'autres, l'usure du temps est visible sur certains individus alors que le trait est beaucoup plus léger pour représenter la jeunesse.
Contrairement au t1, nous partageons un petit bout des souvenirs de l'auteur en faisant le tour de « la smala des macaronis « … séquence émotion à travers les parcours évoqués parfois poignant, de la vie d'individu partagé entre deux cultures, pas vraiment d'ici mais plus non d'ailleurs et il faut vivre le mieux possible avec ça !
On feuillette l'album de famille …
Avec une histoire de chemise rouge, toujours la grande histoire vue au travers de la petite histoire de gens ordinaires, de petites gens, que la misère économique a fait voyager et à aider à faire des rencontres qui forment l'esprit et donnent des valeurs qui resteront toute une vie. La France n'a bien sûr pas été à la hauteur pour reconnaître le sacrifice de ce qu'on a appelé la légion Garibaldi …
Avec un souvenir, la famille réunie autour d'un gueuleton pour fêter la communion du petit … les beaux habits, les amis qui ont amené leurs instruments … les danses s'enchaînent et bien sur le conflit des générations ressurgit… comme toujours, les chansons d'hier, et celles d'aujourd'hui et le repas qui s'éternise dans le but de fêter la saint lundi, la fête du dimanche soir qui s'éternise pour oublier la reprise du lundi …
Avec des tragédies, entre ceux qui ont choisi le Duce avec ses chemises noires et les autres, le Parti avec ses chemises rouges, une fracture dans la communauté d'un côté ou de l'autre avec ses actes de rébellion ou de soumission à l'ordre établi …
Il ne reste plus qu'à attendre la sortie du tome 3 pour clore la trilogie.
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Baru continue ici le récit entamé sur ses "ancêtres" du 20ème siècle. Si proches et déjà si loin. J'ai beaucoup apprécié ce deuxième tome, qui relatent des anecdotes, autant que des histoires singulières émouvantes. Cette immigration Italienne, dont je fais parti également, a eu aussi ses "lascards", ses "mauvais garçons" et souffrait aussi du regard des "bons français", et pas que du regard parfois (voir le tome un).
L'impression qu'il me reste à la fin c'est celle d'un dessert que me faisait ma grand-mère qui ne parlait que son patois Friouli, elle était passé par Longwy en 1926/28 avant de s'en échapper...
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critiques presse (1)
BDGest
10 mai 2022
Drôles, truculents, touchants, parfois terribles ou tragiques, mais inévitablement bienveillants et remplis de respect, ces récits illuminent et nourrissent littéralement les questionnements de l’auteur.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
(Garibaldi)
Quand on est descendus du bateau, à Marseille, il est allé, tout seul, vers les journalistes qui étaient entassés là…
… et il leur a dit : je viens donner à la France ce qui reste de moi.
Nom de Dieu, ça a d’la gueule, non ?!
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Arrête de faire l’idiot, ou je m’en vais !
Mais je fais pas l’idiot, Mafa …
Je fais le roquennerolle, la danse de singe des jeunes !
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A la mi-décembre on était sur le front de l’Argonne et le 26 à l’aube, on attaquait la tranchée allemande qui était cinquante mètres au dessus de la nôtre, dans le bois de Bolante. Avanti fratelli Libertà Viva l’Italia
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Monsieur Péchy, vos larmes sont celles de la colère, n’est ce pas ?
Non, Monsieur …
Je pleure sur ma vie, parce que c’est la deuxième fois que l’usine, elle me tue …
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Videos de Baru (32) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Baru
*Rediffusion du live du 27 janvier 2024 sur la chaîne Twitch de Glénat et de Ultia*
Du mercredi 24 au samedi 27 janvier 2024, Ultia vous fait vivre le Festival International de la BD d'Angoulême en direct sur Twitch. Présentation du stand, interview d'auteurs.ices et de dessinateurs.rices, visites d'expositions, tutos dessins...
Au programme de cette vidéo : Rencontre avec Raphaël Pavard pour À mourir entre les bras de ma nourrice. Découvrez la BD : https://www.glenat.com/1000-feuilles/mourir-entre-les-bras-de-ma-nourrice-9782344031025
La trajectoire périlleuse d'une mère de famille dans une cité tenue par des trafiquants. Fatoumata, femme de ménage qui élève seule ses trois filles, n'aurait jamais dû accepter le marché des dealers de la cité. Rien ne se déroule comme prévu et elle se retrouve au coeur d'une guerre qui la dépasse... Une guerre dont elle devra se sortir, une fois de plus, toute seule. Roman noir, portrait de femme, À mourir entre les bras de ma nourrice est une oeuvre pleine de suspense et à la mise en scène remarquablement orchestrée. le duo de scénaristes Mark Eacersall et Henri Scala, qui a déjà fait ses preuves (GoSt 111, Cristal 417) est cette fois-ci accompagné du dessinateur Raphaël Pavard. Ce prodige signe ici son premier album, en couleurs directes, d'une force graphique sans précédent, rappelant parfois les grandes heures d'un Baru, version réaliste. le récit offre une immersion à hauteur d'homme (en l'occurrence ici, de femme) dans l'univers d'une cité de la drogue. Aussi documenté et haletant qu'une saison de The Wire ou un film de Jacques Audiard, À mourir entre les bras de ma nourrice met en scène une héroïne touchante et originale, prête à tout pour améliorer son quotidien et protéger les siens.
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