Bd biographique de
Baru lue dans sa version 2010, re-colorisée par
Daniel Ledran, revue et augmentée par de nombreuses histoires complémentaires comme "la piscine Micheville" ou "
Vive la classe".
On ne peut qu'être touché par la chronique de la vie quotidienne de ces jeunes adolescents et de leurs parents, à Villerupt au milieu des années 1960, à l'ombre des cheminées des hauts fourneaux. A travers l'obsession et le pari d'Hervé de perdre son pucelage la nuit de Saint-Sylvestre, les tournées dans des bars miteux, les matchs de foots perdus contre les Polonais ou les séances de drague à la piscine,
Baru évoque, avec une grande pudeur, les peurs de cette bande de garçons à veille de leur entrée dans la vie d'adulte mais surtout une classe ouvrière aujourd'hui disparue.
Le nouveau traitement des couleurs de Ledran amène plus de poésie par rapport à l'édition d'origine. La marque de fabrique et la grande qualité de
Baru restent cependant la représentation de paysages peu vus ou pas très bien traités par la bd, que ce soient les devantures vitrées des bars-tabacs, la silhouette nocturne des aciéries, la façade de bains-douches ou encore les flocons de neige qui tombent sur les phares de voitures pendant les nuits d'hiver.