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Citations sur Le livre de Yaak : Chronique du Montana (129)

Plus tard, à l’heure du diner, nous réclameront à nos invités quelques lettres pour sauver cet endroit sauvage. Nous leur dirons combien, depuis tant d’années, pas un seul hectare de cette terre vierge n’a été placé sous protection. Comment les compagnies forestières internationales font ce qu’elles veulent de ces lieux tombés dans l’oubli, Nous leur dirons qu’il est temps de blâmer les représentants du Montana. Tim évoquera longuement la Kootenai et le barrage de Libby. La pétition circulera, et nous compterons quatre épistoliers de plus avant même de passer au dessert – s’ils en veulent encore. Marché conclu : notre armée, notre minuscule bataillon, compte quatre nouveaux membres.
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Les aiguilles des résineux ne se décomposent pas aussi facilement que les feuilles des arbres avant de retourner à la terre. Heureusement, il existe un certain scarabée qui ronge la pellicule de cire, favorisant ainsi le processus de pourrissement. Ces insectes mastiqueurs sont essentiels à la formation de l'humus- essentiels à la forêt, au ciel, à la vie. Ils représentent l'une des rares espèces mangeuses d'aiguilles de cette forêt. Je me souviens de ce qu'un ami m'a expliqué : la plupart des insectes sont des prédateurs et se dévorent entre eux, car ils sont si nombreux - des milliards - que s'ils se nourrissaient de matières végétales, ils auraient vite fait de raser la forêt tout entière.
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Il y a trop de cerfs - ou plutôt il n'y a pas assez de prédateurs. Les cerfs sont bien près de dépouiller les bois. Ils altèrent, depuis une cinquantaine d'années la composition de cette forêt d'une manière aussi subtile que nos offensives sont brutales - la façon de la pourriture opposée à celle du feu.
Ce n'est pas la faute des loups, bien sûr. C'est tout le reste. Tout est déséquilibré.
Il y a eu beaucoup de neige cette année. En avril, nous guettions déjà le ciel comme des fermiers. Mais la neige et la pluie ne signifient pas grand-chose. Il suffit d'un été chaud comme dans une serre, suivi d'un orage, puis d'un jour sec et venteux - tout peut changer, tout va changer, sinon cette année, la prochaine. Pour cette raison et pour tant d'autres, nous devons sauvegarder les espaces sauvages - les espaces vierges au cœur des forêts. Ces espaces opèrent comme des boucliers [...]. La forêt a besoin de vastes étendues sauvages - une succession d'espaces protégés à perpétuité, qu'advienne l'enfer ou le déluge, la guerre ou la paix, la fin du monde ou son commencement.
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A quel moment nous faut-il reposer nos microscopes et nos mètres rubans et admettre : Bon d'accord, tout cela - la nature - dépasse notre entendement. Nous n'en sommes qu'une infime partie, parmi les dernières - une drôle de petite virgule grassouillette, et rien de plus, juste avant la conclusion d'une très longue phrase.
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On mesure le diamètre d'un arbre. On ne mesure pas la magie d'une forêt, ni l'effet produit sur l'esprit par une forêt saine et vigoureuse, qui croît de toutes ses forces naturelles.
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D'après certains anthropologues, notre espèce est d'abord née dans les forêts avant de s'aventurer dans la brousse. Pour d'autres, c'est dans la savane que nous avons évolué avant de trouver un sanctuaire dans les forêts. Il m'est indifférent de savoir quelle version est la bonne car j'aime l'endroit où je vis à présent et m'y sens à ma place. Naguère, l'idée de préférer les bois obscurs aux claires prairies m'ennuyait. J'aimerais pouvoir ressentir une attirance familière, comme une forme de reconnaissance de sang, à chaque fois que je découvre une clairière ensoleillée au fond des bois, mais j'ai beau faire, je préfère la symphonie magique des forêts. [...]
Il fait sombre et il pleut beaucoup. Les arbres sont immenses et les animaux forment d'étranges conclaves, des alliances et des connexions qu'on ne trouve nulle part ailleurs. C'est ici mon foyer et j'ai cessé de croire que je sortirai un jour de chez moi pour me ruer vers une prairie ensoleillée comme un lemming.
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Le cycle des arbres morts qui donnent naissance à des arbres vivants nous est familier, comme la nécessité de la décomposition et de la diversité biologique dans un écosystème. La décomposition produit une forme d'abondance et d'offrande ; la diversité assure à l'écosystème souplesse et flexibilité. Toutes deux garantissent son avenir, et celui de tous les autres systèmes. J'aime marcher, ramper parfois, à travers cette jungle en examinant le monde à quatre pattes : l'élan vertical des arbres qui surgissent et s'affaissent comme autant de pistons, leur manière d'arrêter la lumière à un endroit et de la canaliser à un autre, la façon dont un arbre fatigué, lorsqu'il tombe, devient le tuteur et le soutien de ses voisins. D'autres fois, les arbres morts vont s'écraser sur le sol où ils se transforment en couche d'humus ou en plaques de lichen.
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Les merles bleus étaient comme des parcelles volantes de couleur et de chant.
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Une fois coupés ces arbres, la terre s'en irait, et pendant longtemps il n'y aurait que le vide au lieu de la beauté - seul resterait l'écho de la beauté.
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Ceci n'est pas un livre, pas vraiment. Pas vraiment, plutôt un produit de la vie dans les bois, un peu comme un bloc de rhyolite, la ramure abandonnée d'un cerf, un crâne d'ours, la plume d'un héron.
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