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EAN : 9782267026832
443 pages
Christian Bourgois Editeur (28/08/2014)
3.85/5   27 notes
Résumé :
Une femme sublime à la pâleur surnaturelle, un chasseur de trésor unijambiste, un éléphant de cirque en cavale, un poisson-chat gigantesque, des chercheurs de pétrole tenaces : telles sont quelques-unes des créatures qui traversent ce roman. Entre deux décennies, Rick Bass transforme la région texane d’Odessa et le Mexique en paysages fantastiques où se croisent des personnages mus par des désirs bien réels et des créatures légendaires.Dans les années 1930, Max Omo ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
D'emblée, le roman accroche par son titre énigmatique mais ce n'est qu'après la lecture qu'on en mesure la profondeur. Car il faut une certaine persévérance pour vaincre cette sensation d'accablement ou d'indolence, et se laisser séduire par la vaste étendue désertique où règne une « chaleur à cuire les cerveaux » que Rick Bass transforme en support à une rêverie intensément poétique et émouvante.
On est dans l'Ouest du Texas, au milieu des puits de pétrole et des mines de sel, un territoire où les colons espagnols comme les pionniers se sont cassé les dents. L'auteur américain fait défiler une étrange procession, des marginaux, des personnages pétrifiés dans leur solitude, des êtres meurtris, dont le mystère est destiné à faire irradier une mystique élémentaire de l'existence.
Pas besoin de noirceur appuyée, ce roman invite juste à s'arrêter sur la vie de ces gens ordinaires qui doivent composer avec le climat, le temps et l'espace étirables à souhait, ils vivent chacun comme des naufragés sur une île déserte avant de se voir réunis en une étonnante constellation.

C'est une oeuvre qui impressionne par sa force visuelle, l'Ouest du Texas et le Mexique étaient un écran de cinéma au creux de mes yeux fermés. Rick Bass décrit à merveille un territoire qu'il semble connaître jusque dans ses cavités souterraines, déterrant des histoires de vestige et de poussière incroyables. Elles apparaissent comme des moments de beauté cristallisée de nature à susciter un sentiment d'éternité au milieu de paysages fragilisés par la main de l'homme.
C'est le genre de roman qui invite à un certain flottement, à dériver sur les rives du temps qui n'a plus la densité habituelle. Il faut accepter de perdre ses repères, se laisser happer par les séquences surréalistes de la Nature qui offrent une respiration bienvenue dans un texte peu dialogué parfois suffocant. Mais elles ont surtout le pouvoir d'exalter des expériences de vie désenchantées.
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Sensation d'avoir lu un roman classique. Les phrases sont longues et littéraires, le rythme est lent. Il faut 300 pages pour comprendre le lien qui unie les personnages. Nous allons, en autre, suivre Richard, jeune géologue, au Texas et dans la Sierra occidentale comme employé dans les forages pétroliers avec les animaux qui s'abreuvent dans les fosses toxiques et meurent. Il n'arrive pas à oublier la femme à la peau claire. Ce roman est une succession de tâtonnements et tout à coup, ça jaillit fort, rendant chaque personnage et créature inoubliables. Pas aisé d'écrire un billet sur ce genre de lecture. Frustration de ne pas pouvoir entrer dans les pages pour leur dévoiler cette chose importante, que nous lecteurs savons, et pas eux. Ce qui est sûr, c'est que Rick Bass est un grand romancier.
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Toute la terre qui nous possède...
Un titre magnifique.
524 pages.
C'est rarement ce dont j'ai envie de parler lorsque je fais la critique d'un livre, mais là, j'avoue que cela a marqué ma lecture.
J'ai mis 250 pages à estimer que l'histoire avait commencé et à me laisser porter par le style de Rick Bass, par me laisser émerveiller par les images qu'il parvient à créer dans l'esprit du lecteur. Il le fait lentement, minutieusement, et l'image presque magique s'incruste dans notre cerveau. On prend le temps de fermer les yeux (ou pas) et de voir ce qu'il décrit.
Mais il faut s'accrocher, il faut se laisser envahir par les longues descriptions de paysage, prendre le temps de voir les dunes de sable blanc se faire et se défaire, voir apparaître doucement un crâne centenaire et écouter l'histoire détaillée qui le concerne, il faut nettoyer avec lui, avec un petit pinceau imaginaire les fossiles découverts dans les strates de sel, et surtout, il faut accepter que c'est là qu'est l'histoire, dans la terre, dans la rivière, dans le vent qui souffle et siffle en s'infiltrant dans les squelettes empêtrés dans le lac de sel. L'intrigue est là, immobile à attendre d'être perçue.
Alors seulement, on découvre la délicate magie de l'écriture de Rick Bass.
Si vous entamez ce livre, accrochez vous, sans attente, laissez venir..
C'est un beau livre, un peu "inconseillable".
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Quel bonheur de retrouver Rick Bass avec ce grand roman qui est à la fois un grand récit d'aventure initiatique mais également une déclaration d'amour à une région si singulière, le sud ouest américain et le Texas en particulier. Arpenteur infatigable, observateur minutieux de la nature, Rick Bass est aussi un formidable conteur, qui mêle le merveilleux, le réalisme magique à une écriture sensible et poétique.
C'est aussi un récit autobiographique et une dénonciation des pratiques dévastatrices de l'industrie pétrolière, qu'en tant qu'ex-géologue il connaît si bien.
Rick Bass nous donne à lire certainement son meilleur livre, un vrai bonheur de lecture et la preuve, qu'il est l'un des plus grands écrivains vivants.
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Un roman très original dont l'action se passe essentiellement dans le désert du sud Texas. Autour du lac salé Juan-Cordona, piège miroitant où viennent mourir hommes et bêtes, une famille de sauniers amasse le sel. Un jeune géologue en compagnie d'une jeune femme obsédée par la peur de perdre sa beauté arpente le désert à la recherche de fossiles et dresse des cartes du sous-sol pour localiser des gisements de pétrole et de gaz. Un chercheur de trésor collectionne les os et les crânes des colons qui se sont perdus dans ce milieu hostile.
Un éléphant surgit au bord du lac, à bout de force, complètement déshydraté. Dans ce désert, où seule la nuit apporte un peu de fraîcheur, rien ne vient étancher la soif des hommes. Seule la mort vient figer leur quête d'absolu, comme ces squelettes pris au piège du lac salé.
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critiques presse (1)
Telerama
15 octobre 2014
Oui, il existe une poésie de la matière, minérale autant qu'organique, et Rick Bass en est l'un des plus saisissants représentants. Son inspiration, c'est dans la tectonique, les sédiments, l'argile, les traces fossiles qu'une faune engloutie a imprimées dans l'argile, qu'il la puise.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Elle était passablement mécontente de la manière dont elle s’était comportée avec le visiteur, et elle mit un long moment à s’endormir. Elle resta allongée à écouter le ventilateur et à sentir le gâchis de son corps que personne n’aimait, que personne ne connaissait, comme la carte d’un territoire peu connu qu’aucun voyageur ou explorateur n’avait traversé depuis longtemps. Son corps – en ce moment, le temps de ces quelques brèves années – aussi réel et limité que ses rêves de pureté, de passion et d’éducation étaient abstraits et sans forme. Pourquoi, se demanda-t-elle, n’existe-t-il ni temps ni de lieu au monde pour les deux à la fois ?
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"Il sait probablement comment aimer", pensa-t-elle en songeant à Richard et à la manière dont il désirait suivre le monde, plutôt que le diriger ou le contrôler ou, pire que tout, le posséder. Il abandonnerait plus volontiers quelque chose qu'il ne l'emporterait.
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Lui aussi imaginait une vie dans les bois, dans une cabane près d’un lac, les étoiles au-dessus d’une sombre forêt, la cabane illuminée dans la nuit par ses fenêtres éclairées...
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Un pichet d’eau douce serait posé au centre de la table, ainsi qu’une coupe de fruits éclairés par le soleil, et autour du repas se rassemblaient les membres de tout âge d’une famille, du plus jeune au plus vieux.
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Cela ne rimait à rien pour Richard, mais il lui semblait plus que jamais – surtout depuis qu’il avait osé lire vraiment en Clarissa, et l’aimer malgré tout – que plus son regard savait se porter sous la surface plane du paysage, atteignant le spectacle invisible des couches repliées et dissimulées en dessous, plus il était capable, de la même manière, de décoder avec précision le cœur des hommes et des femmes qu’il rencontrait .
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Videos de Rick Bass (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rick Bass
La Fête du Livre de Bron propose chaque année une journée de réflexion sur des enjeux majeurs de la littérature contemporaine. le vendredi 8 mars 2019, nous proposions un focus sur les liens entre littérature, nature sauvage, grands espaces, sciences humaines et environnement. Lors de cette 33ème édition, nous avions la chance d'accueillir Oliver Gallmeister, éditeur spécialisé dans la littérature des grands espaces, pour un grand entretien exceptionnel, animé par Thierry Guichard, à revivre ici en intégralité.
De Henry David Thoreau à Jim Harrison ou Rick Bass, la littérature américaine est depuis un siècle et demi étroitement liée à la nature sauvage et aux grands espaces. Regard sur cette tradition du « nature writing » en compagnie d'Oliver Gallmeister, fondateur des éditions du même nom, l'un des passeurs d'une littérature américaine contemporaine ancrée dans son environnement avec un catalogue comptant notamment des auteurs comme Pete Fromm, Jean Hegland ou David Vann.
En partenariat avec l'Université Lyon 2, la Médiathèque Départementale du Rhône et Médiat Rhône-Alpes.
©Garage Productions.
Un grand merci à Stéphane Cayrol, Julien Prudent et David Mamousse.
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