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Citations sur Le Bleu du ciel (66)

A cette marée montante du meurtre, beaucoup plus acide que la vie (parce que la vie n’est pas aussi lumineuse de sang que la mort), il serait impossible d’opposer plus que des vétilles, les supplications comiques de vieilles dames. Toutes choses n’étaient-elles pas destinées à l’embrasement, flammes et tonnerre mêlés, aussi pâles que le souffre allumé, qui prend à la gorge. Une hilarité me tournait la tête : j’avais, à me découvrir en face de cette catastrophe une ironie noire, celle qui accompagne les spasmes dans les moments où personne ne peut se tenir de crier.
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- Pourquoi m'embrasses-tu la main ? Tu le sais bien, je suis ignoble au fond.
J'aurais pleuré à l'idée qu'il ne pouvait rien. Je ne pouvais rien surmonter.
Elle me répondit simplement :
- Je le sais. Tout le monde sait que vous avez une vie sexuelle anormale. Moi, j'ai pensé que vous étiez surtout très malheureux. Je suis très sotte, très rieuse. Je n'ai que des bêtises dans la tête, mais depuis que je vous connais, et que j'ai entendu parler de vos habitudes, j'ai pensé que les gens qui ont des habitudes ignobles... comme vous... c'est probablement qu'ils souffrent.
Je lui ai dit, que, pour moi tout devenait irréel : je n'étais peut-être pas ignoble - à tout prendre - mais j'étais un homme perdu.
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Mes yeux ne se perdaient plus dans les étoiles qui luisaient au-dessus de moi réellement, mais dans le bleu du ciel de midi. Je les fermais pour me perdre dans ce bleu brillant : de gros insectes noirs en surgissaient comme des trombes en bourdonnant.
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Elle est si avide qu’elle ne peut pas vivre. Elle ne vivra pas.
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Je traînais pas déchéance et mon hébétude dans des endroits détestables. Tout était faux, jusqu'à ma souffrance. J'ai commencé à pleurer tant que je pus : mes sanglots n'avaient ni queue ni tête.
Le vide continuait. Un idiot qui s'alcoolise et qui pleure, je devenais cela risiblement. Pour échapper au sentiment d'être un déchet oublié le seul remède était de boire alcool sur alcool. J'avais l'espoir de venir à bout de ma santé, peut-être même au bout d'une vie sans raison d'être. J'imaginais que l'alcool me tuerait mais je n'avais pas d'idée précise. Je continuerai peut-être à boire, alors je mourrais ; ou je ne boirai plus... Pour l'instant, rien n'avait d'importance.
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[ Incipit ]

Dans un bouge de quartier de Londres, dans un lieu hétéroclite des plus sales, au sous-sol, Dirty était ivre. Elle l'était au dernier degré, j'étais près d'elle (ma main avait encore un pansement, suite d'une blessure de verre cassé). Ce jour-là, Dirty avait une robe du soir somptueuse (mais j'étais mal rasé, les cheveux en désordre). Elle étirait ses longues jambes, entrée dans une convulsion violente. Le bouge était plein d'hommes dont les yeux devenaient très sinistres. Ces yeux d'hommes troublés faisaient penser à des cigares éteints. Dirty étreignait ses cuisses nues à deux mains. Elle gémissait en mordant un rideau sale. Elle était aussi saoule qu'elle était belle : elle roulait des yeux ronds et furibonds en fixant la lumière du gaz.
- Qu'y a-t-il ? cria-t-elle.
En même temps. elle sursauta, semblable à un canon qui tire dans un nuage de poussière. Les yeux sortis, comme un épouvantail, elle eut un flot de larmes.
- Troppmann ! cria-t-elle à nouveau.
Elle me regardait en ouvrant des yeux de plus en plus grands. De ses longues mains sales elle caressa ma tête de blessé. Mon front était humide de fièvre. Elle pleurait comme on vomit, avec une folle supplication. Sa chevelure, tant elle sanglotait, fut trempée de larmes.
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Je traînais ma déchéance et mon hébétude dans des endroits détestables. Tout était faux, jusqu'à ma souffrance. J'ai commencé à pleurer tant que je pus : mes sanglots n'avaient ni queue ni tête. Le vide continuait. Un idiot qui s'alcoolise, je devenais cela risiblement. Pour échapper au sentiment d'être un déchet oublié le seul remède était de boire alcool sur alcool. J'avais l'espoir de venir à bout de ma santé, peut-être même au bout d'une vie sans raison d'être.
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... Xénie, le long de moi s’allongea… elle eut alors l’apparence d’une morte… elle était nue… elle avait des seins pâles de prostituée… un nuage de suie noircissait le ciel… il dérobait en moi le ciel et la lumière… un cadavre à côté de moi, j’allais mourir ?
… Même cette comédie m’échappait... c’était une comédie…
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Je fûs dans un état d'intolérable joie, ce fût si beau que j'aurais voulu ne plus vivre.
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Le bonheur à l’instant m’enivre, il me saoule.
Je le crie, je le chante à pleine gorge.
En mon cœur idiot, l’idiotie chante à gorge déployée.
JE TRIOMPHE !
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