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Jouir jusqu'au bout. Absolument. À mort. C'est le leitmotiv de ce live hallucinant que Georges Bataille a laissé inachevé.
L'auteur a poussé loin, et même au-delà, l'esprit du tabou et de la transgression. Il vous décortique la lumière noire de la débauche, portée par une écriture serrée, élégante et fiévreuse... Et ce que d'aucun qualifieront de ténèbres, éclairent le lecteur curieux et débarrassé un instant de ses préjugés.
L'amour-plaisir, à l'encontre d'une morale étranglée par l' église, laisse entrevoir le portrait du Dieu terrible et primitif d'avant les religions. L'amour issu, pour cette mère friponne et atypique, d'un grenier et des bois.
Le fruit de ce plaisir, c'est le fils Pierre. L'oeuvre doit être achevée, par l'initiation à la perversion la plus débridée... Mais le fils ne peut-être copie de la mère.
Ce récit va encore longtemps tourner dans ma tête.
Un livre, Ma mère, non essentiel mais fort indispensable.
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Ce roman inachevé de Georges Bataille traite d'une relation mère/fils dérangeante, incestueuse ou le fils est sous l'emprise de la mère.
Pierre a 17 ans son père qu'il déteste meurt.
Sa mère à qui il voue un culte depuis le plus jeune âge, qu'il vénère comme une sainte va lui montrer un autre visage de sa personnalité qui la déborde. Elle va lui faire découvrir son monde ou il n'y pas de limite à la débauche. Elle va l'initier à sa perversion ou se mêle l'extase, l'angoisse, la honte, la jouissance, et le dégoût.
On ne ressort pas indemne de cette lecture puissante, psychologique, à l'atmosphère glauque, accompagnée d'une très belle écriture.
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J'adore Bataille ! Cette propension qu'il a de nous mettre le nez dans notre m...
Et oui, la Mère dont il s'agit va initier son fils au sexe, à la dépravation et pour finir à l'inceste, laissant son fils complètement désemparé. Il fallait l'imaginer ! Seul Sade aurait pu y penser.
J'aime cette littérature qui va au bout de l'Humain, au-delà du bien et du mal, au-delà de notre société bien pensante de consommateurs ahuris.
Outre que ce livre est un chef-d'oeuvre d'écriture - la dépravation de ce pauvre garçon est toute graduelle et j'oserais dire en finesse - la pensée qui l'accompagne ne devrait jamais être perdue de vue : l'Humain est capable de tout ! Un livre à mettre dans (presque) toutes les mains.
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L'oeuvre inachevée de Georges Bataille : ma mère, n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il s'agit comme toujours de littérature érotique, certes, mais celle-ci aborde un sujet tabou : l'inceste.
Là où le bas blesse, c'est que ce tabou de base va servir de tremplin au reste du récit. Les esprits les plus sensibles sont priés de s'abstenir de ce genre de lecture ! Pour les autres... On ne ressort jamais indemne d'une lecture de Bataille. Cet homme a un don pour mettre en lumière les recoins sombres de votre être. Et plus c'est sombre, plus vous allez le suivre...

Sans s'apesantir sur le fond, la forme est aussi intrigante. le style de Bataille est d'ordinaire composé de phrases courtes, percutantes. Ici, la part belle est donnée aux longues phrases souvent alambiquées. Bref, nous sommes dans les brouillons de Bataille. J'ai compris en lisant ce livre, que son travail de relecture et de correction devait être aussi important que celui de Baudelaire.

Même si cela n'est pas une oeuvre majeure de Bataille, les amateurs du genre devraient apprécier.
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C'est ce que j'appelle une très belle écriture et ce n'est pas pour rien que George Bataille, qui n'a pas été reconnue de son vivant, a influencé de grands écrivains.
C'est aussi une écriture qui dérange comme avec "Ma mère" publié en 1966 et qui évoque des rapports troublants entre un fils et sa mère.
Ce roman n'est pas une histoire d'inceste mais plutôt de débauche, de dévotion et surtout de psychologie masculine. Bataille raconte l'amour de Pierre pour sa mère qui va l'entraîner dans la perversion.

Pierre est un petit garçon fragile et après avoir grandi à la campagne chez sa grand-mère, il rejoint ses parents à Paris à l'adolescence. Il y découvre son père. Ce père alcoolique le terrifie et il se raccroche à sa mère.
A la mort du père, il se retrouve seul avec sa mère et il en est heureux mais elle décide de lui révéler ce qu'elle lui a toujours caché : l'horreur de sa vie dissolue dans la boisson, les femmes, les plaisirs du sexe. Dès lors vont se développer entre Pierre et sa mère des relations incestueuses, elle va le faire coucher avec ses maîtresses et chercher à l'entraîner dans sa folie. Elle va entreprendre un voyage en Égypte pour échapper à cette situation en laissant Pierre dans les bras de Hansi dont il va tomber amoureux.

Je trouve qu'il n'y a rien de pornographique dans ce roman, aucune scène de sexe n'est décrite, seulement le ressenti. de plus, la perversion est toute relative car le sexe est l'affaire de chacun quand il s'agit d'intimité. Mais ce qui est très fort c'est la façon dont Bataille fait monter la tension de l'enferment dans lequel se trouve le jeune homme, incapable de vivre sans vénérer sa mère. C'est puissant.


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Une ancienne amie particulièrement névrosée et fan de George Bataille m'a conseillé de lire "Ma Mère" il y a quelques années, en me garantissant qu'il s'agissait d'un très bon livre. Elle avait bien raison. Je me rappelle avoir été très séduite par l'écriture subtile de cet auteur controversé, et assez perturbée par l'histoire d'une relation mère-fils totalement contre-nature.


Ne connaissant pas du tout Bataille, je ne savais pas trop à quoi je me frottais. Ce court roman est choquant, cruel, mais raffiné dans son style. Bataille y dépeint une mère qui n'a rien d'une mère, un personnage totalement dépourvue d'instinct maternel ou protecteur envers son fils qui lui est aliéné. Profitant de cette passion filiale qu'il ressent pour elle, cet ersatz de mère va tout faire pour le détruire en l'entraînant sur le terrain de sa propre déchéance.
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Titre très étrange que celui-ci. le héros, Pierre, raconte comment sa mère l'a initié à la perversion. C'est un récit qui met particulièrement mal à l'aise, bien que très court, et nous entraîne dans une spirale infernale des plus malsaines. La débauche qui amène un quasi inceste rend le lecteur malade, et en même temps Pierre continue à aimer et idolâtrer sa mère. le dégoût et le respect se mêlent dans une danse orgiaque qui ne peut mener qu'à la mort.

100 pages suffisent à vous retourner. C'est avec ce genre de texte qu'on se rend compte que les mots ont un pouvoir. Bref, une claque.
Lien : https://therewillbebooks.wor..
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(1)♪♪♪ les yeux grands ouverts sur le mystère, j'ai étranglé la solitude,
puis par la seule force du vice, je me suis lancé dans le vide...
..et même si ma bouche blasphème, si elle se nourrit de poison,
c'est la pureté et l'innocence, qui la font hurler de passion,
c'est elle qui embrasse, qui mord, qui lèche et qui blesse,
quand on a que la haine en partage et comme seul héritage...♪♪♪

Comme expliqué en préface, Mme Edwarda (nouvelle de l'auteur), devait faire partie d'un ensemble de quatre textes.
L'un d'eux était au moment de la mort de Georges Bataille, rédigé, corrigé et prêt à l'impression. Ce texte est celui-ci (ma mère)
L'examen des papiers n'étant pas terminé, il fût difficile de définir la présentation exacte qu'il aurait voulu donner à l'ensemble. le titre lui-même, n'est pas certain.
À la lecture des feuillets et notes retrouvés, plusieurs fin étaient possibles. le final de ce livre (de la page 119 à 126, dans la version des éditions 10/18), n'est donc qu'un résumé proposé et non, le choix de l'écrivain lui-même.
(Ai-je été assez clair ?)
___ ___ ___
Suite à la mort de son père, alcoolique et violent, le fils, Pierre (notre narrateur), va apprendre de la bouche de sa mère (qu'il idolâtre), la vraie nature du couple parental. Vérité et secrets lui seront ainsi crachés à la face sans aucun ménagement...
(p18/19):

On est loin de la romance.
Viol, violence, haine, alcool, non-amour, et surtout SEXE, gravitent autour de maman.
La mère vit sexe, respire sexe, boit sexe, se brûle sexe, elle et ses amies : Réa ; Hansi et Loulou...complices dans la débauche.
Pour ou par amour, le fils va la suivre sur les chemins de la perversion...

(2)♪♪♪ Aussi, j'ai adoré les serpents, quand j'ai découvert le venin...♪♪♪


___ ___ ___
Après "Eugénie de Franval", je viens tout dernièrement de terminer ma lecture d' "Ernestine", du Marquis de Sade.
Eh bien, honnêtement, que ce soit pour son côté provocant, ou par la beauté de son écriture, g.Bataille n'a pas à rougir du divin Marquis.
Je ne m'attendais pas à trouver ici, un aussi beau phrasé, allez j'ose... poétique.
Ah bon ? Et pourquoi ça ? Me direz-vous.
Peut-être à cause du vague souvenir du film de christophe Honoré, avec i.Huppert dans le rôle de la mère. Je m'attendais à lire des dialogues plus hystériques et modernes.
Pour le coup... Bonne surprise !
Le ton colle parfaitement au texte.
Comme dans mes deux lectures De Sade, vous ne trouverez ici, rien de pornographique.
Tout y est suggéré.
(Bon, pour celui qui suggère bien... quelques images assez chaudes, risque de le traverser) hummmmm....!!!
pardon !..
( Allez, on est plus des enfants...
On est des Babéliotes aguerris...
On en a LU d'autres, non? :-))

On trouve également, beaucoup d'allusions Bibliques. (Il est vrai que Bataille avait envisagé d'entrer dans les ordres, étant jeune). Mais ici, il laisse plutôt la part belle à ses péchés...

"_je ne suis pas un philosophe, mais peut-être un Saint..... peut-être, un Fou".
G.Bataille.

___ ___ ___
Conclusion :
La littérature érotique et subversive, quand elle est de ce niveau là... c'est quand même vachement bien !
___ ___ ___
(3) ♪♪♪
Quand je fais le bilan, de tout ce qui m'amuse, je me dis qu'au bout du compte, mon seul plaisir c'est le Blasphème ! ♪♪♪
___ ___ ___
extraits musicaux :
(1) et (2)♪♪♪ : _quand on a que la haine.
(3)♪♪♪ : _blasphème.
Du groupe : O.T.H








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~ Souillure & transgression ~

Certains aiment Sade, d'autres préfèrent Louÿs, moi, quand il est question de littérature transgressive, mon préféré c'est Bataille ! Voilà c'est dit !

Roman inachevé & publié posthume, Ma Mère raconte l'histoire complexe d'une mère perverse & dépravée, mais pas que, Madame entraîne dans sa chute son fils, Pierre, fruit d'un viol.
La folie, l'alcool, l'enfermement, sexe & solitude s'emparent de cette oeuvre torturée qui traite notamment de relations incestueuses. Il ne s'agit pas d'une oeuvre pornographique. Il n'y nullement de descriptions crues des débauches auxquelles s'adonnent les personnages. Tout est suggéré, aucunement détaillé, leur plaisir est intrinsèquement lié à un sentiment de souffrance, sans lequel il ne peut exister !

Bataille n'épargne personne, encore moins le divin, ne rend pas la lecture aisée. J'assiste, impuissante, à la soumission progressive & constante de ce jeune garçon aux désirs les plus fous de sa mère. Brillant dans les idées qu'il véhicule & dans la manière qu'il a d'exposer les tréfonds les plus sombres de l'âme humaine, il ne s'agit là que du brouillon sur lequel l'écrivain n'a cessé de travailler de son vivant, ce dernier n'aurait certainement pas publié ce roman en l'état, ainsi, on obtient un roman à l'ambiance étrange, ivre & pesante !

Bataille à une vision bien déchirée de l'érotisme & de l'amour, pour lui ce qui fonde le désir, c'est avant tout la transgression d'interdits & non le besoin d'assouvir les pulsions sexuelles. Il n'a eu de cesse de dynamiter la philosophie, de mettre en miettes le bien, le juste, la mesure. Passé de l'autre côté du miroir, il est le penseur du mal, de l'excès, du négatif, de l'érotisme qu'il considère comme autant d'expériences intérieures, Il en fait de ce dernier, le lit d'une extase mortuaire & du plaisir un sacerdoce de la faiblesse humaine !

Déjà adapté au cinéma par Christophe Honoré, avec Isabelle Huppert & Louis Garrel !



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Mon premier Georges Bataille, sans doute pas le dernier, même si c'est plus ou moins son dernier à lui, apparemment. J'écris apparemment car je ne sais pas si c'est vraiment un livre en tant que tel, c'est une sorte de reconstruction d'une histoire a posteriori, un choix éditorial relativement décevant. Si cet écrit n'est pas abouti et pas tout à fait cohérent, j'ai vraiment apprécié le style et ce ton sans complaisance, qui touche à nos viscères-vices-airs... Ce n'est pas donné à tout le monde d'écrire comme ça. Donc c'est à suivre, peut-être avec un peu plus d'ordre... Ahah.
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