Quand j'avais une dizaine d'années, je voulais être
Champollion.
Pas suivre les traces de
Jean-François Champollion, non, je voulais être lui.
Parce que déchiffrer les hiéroglyphes, ça c'était le summum de l'accomplissement.
J'ai rapidement abdiqué ; après tout, puisqu'il avait déjà élucidé le mystère des hiéroglyphes, que me restait-il ?
Mais j'ai gardé un goût prononcé pour les codes secrets, les énigmes, les escape game (dans lesquels je me montre souvent très mauvaise mais mon enthousiasme ne faiblit pas)...
Alors le pitch du roman de
Claire Bauchart avec son code à déchiffrer, ne pouvait que me tenter !
Bérénice, experte en cybersécurité détachée à Singapour, se voit confier la mission de décrypter
le manuscrit MS620 écrit par une détenue du bagne plus d'un siècle auparavant.
Dix ans plus tôt, une étudiante française aux Etats-Unis et passionnée par les mystères de l'Histoire, avait déjà tenté de le déchiffrer, aidé par son professeur, lui-même l'arrière petit-fils de l'autrice.
Sur trois époques, porté par trois vois différentes, l'histoire de ce manuscrit m'a fascinée et accrochée. Les personnages, pour la plupart des femmes fortes et talentueuses, retiennent l'attention et j'ai lu ce roman en une journée, n'ayant qu'une hâte à chaque fois que j'interrompais ma lecture : retrouver mon livre au plus vite.
Les passages concernant le code et ses possibilités de résolution sont clairs et bien expliqués, et j'ai souvent été tiraillée entre l'envie de prendre un carnet et un crayon et tenter de trouver moi-même la solution (auquel cas cette chronique aurait pu être postée en 2038), et me laisser porter par l'histoire.
Par ailleurs, et c'était ma plus grande crainte après avoir vu un auteur aguerri y céder il n'y a pas si longtemps,
Claire Bauchart échappe à la facilité de nous donner une solution trop simple et certaines méthodes de cryptage évoquées ont été des découvertes pour moi, pour mon plus grand bonheur.
La promesse a été tenue, c'est un véritable page-turner que ce manuscrit MS620 !