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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Clémentine Beauvais m'en a convaincue, la lecture, c'est un peu comme le sexe. Pour se saisir de ce qui donne du plaisir, il faut d'abord travailler : déconstruire les inclinaisons qui nous semblent évidentes et naturelles, prendre conscience de ce qui les conditionne et de ce qu'on manque à cause de cela, expérimenter, échanger, réfléchir et identifier ce qui nous fait vraiment prendre notre pied.

« Ce que je vais vous dire peut se résumer ainsi : les plaisirs planplan, poussiéreux et platement personnels que nous grapillons sans faire exprès quand nous lisons ne devraietn plus nous contenter.
Pour la lecture, comme pour le sexe, il faut imaginer une éducation à la jouissance.
Mais comment ?
Et par où commencer ? »

Avec la malice et l'intelligence qu'on lui connaît, l'autrice révèle ce dont on se prive en naturalisant ses goûts de lecture personnels et en ne se mettant pas activement en quête de ce qui nous réjouit. Elle déconstruit les discours dominants sur ce qui fait une bonne lecture et nous invite à interroger ce que provoquent nos lectures, en débattre avec d'autres lecteurs, prendre conscience du type de plaisirs que nous y cherchons, persévérer pour mieux en apprivoiser d'autres moins évidents de prime abord.

J'ai adoré la manière dont ce manifeste évoque les mille et une manières dont un texte peut nous extasier. Beaucoup m'ont parlé et rappelé de mémorables moments de lecture, d'autres m'ont donné envie de lire plus et mieux.

Vous l'aurez compris, ces pages composent un réjouissant programme. Mais cela va plus loin que ce à quoi je m'y attendais – et c'est là qu'on glisse vers un terrain plus politique. Il ne s'agit pas (que) d'une quête hédoniste individuelle. D'une part, on comprend que l'initiation au plaisir de lire est un enjeu d'éducation qui ne demande qu'à être embrassé. D'autre part, on le sait, les livres ouvrent des fenêtres sur le monde. En nous libérant des conceptions dominantes de la littérature, nous nous autorisons des désirs littéraires qui ont le potentiel de repousser l'horizon des possibles et… de changer le monde. Rien que ça ! Pour 3,50€, on aurait tort de se priver. Faites-vous plaisir avec cette lecture stimulante et voluptueuse qui en appelle tant d'autres !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Partant de l'idée que "les plaisirs sexuels que nous croyons naturels, immédiats et personnels, sont en réalité construits, conditionnés et culturels", Clémentine Beauvais élargit cette notion aux plaisirs engendrés par la lecture qu'il faut apprendre à élargir par une éducation au ressenti.
Elle commence par distinguer deux catégories établies par la société: le discours qui hiérarchise les livres (ceux qu'il faut avoir lus, "il n'appartient qu'à nous de nous hisser à leur hauteur") et celui, plus progressiste en apparence qui prône n'importe quelle lecture, l'important étant de lire. 
Soulignant les limites de cette division, elle rappelle la difficulté de parler des textes qui nous ont plu et dresse une liste non exhaustive des plaisirs suscités par les textes:  du délice addictif , aux enchantements rebelles, en passant par l'orgie de relectures, le tout émaillé de citations et de références. En tout une vingtaine de jouissances possibles, susceptibles d'évoluer au fil du temps pour un même lecteur.
Elle aborde enfin la dimension politique de ces plaisirs de lecture et la nécessité de les analyser.  Un texte revigorant.







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Alors là, c'est très amusant de donner un avis sur cet essai de Clémentine Beauvais. En effet, tous ceux qui l'ont lu comprennent que je vais faire un petit effort dans le choix des mots. Je ne vais donc pas dire que cet écrit m'a transportée, que j'ai été happée par le sujet ou encore que je me suis pris une grande claque. 

« Comment jouir de la lecture ? » est une question qui me plait ; je n'en connais d'ailleurs toujours pas la réponse, même après avoir lu ce texte engagé. Serais-je donc une mauvaise élève ?

Clémentine Beauvais offre une kyrielle de pistes, traitées de manière sérieuse et légère (oui, oui, les deux sont possibles). J'ai aimé m'y perdre. Pas de cul-de-sac ici, uniquement des chemins qui se croisent. le passage qui m'a le plus intéressée est celui qui parle de l'aphantasie (j'en ignorais le nom). Dans mes classes, beaucoup d'élèves ne parviennent pas à se représenter les personnages ou encore les lieux. Clémentine Beauvais nous fait part de sa propre expérience et ça fait du bien.


Ouvrage de référence, curiosité littéraire, ode à l'amour et à la lecture, mot à mot, bouche à bouche… À siroter comme une menthe à l'eau un soir d'été.

Lien : https://www.aliceaufildespag..
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Mettre des mots sur des concepts, des principes, des habitudes culturelles, des théories… voilà la force de Clémentine Beauvais dans cet ouvrage. Alors voilà, je n'ai pas jouis de cette lecture : le format trop court m'a donné le « désir » d'aller plus loin sur le sujet. Je ressors frustré de ce moment presque trop rapide, mais la frustration n'est-elle pas directement liée à la recherche du plaisir ? En tant que professionnel du livre et de l'éducation, cet ouvrage est « un bonbon », « un bijou », qui faire réfléchir et qui remet en cause nos propres conceptions, nos propres pratiques de lecture, l'expression de nos désirs et de nos plaisirs, et nos prescriptions auprès des jeunes. Clémentine Beauvais, en rapprochant le plaisir de lire du plaisir sexuel m'aura fait prendre conscience de mon réel amour de certains livres et me permet d'identifier davantage ce qui me plait, à moi. Et voilà une auteure dont certains romans m'ont réellement donné énormément de jouissance. Alors ça paraîtra peut-être un peu « réac », mais il faut absolument que les enseignants lisent cet ouvrage qui aura le mérite de les éclairer (et peut être d'en faire jouir certains).
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Derrière ce titre racoleur, se cache un petit ouvrage malin et nuancé... Parlons peu, parlons bien, parlons de lecture, de politique, de société et interrogeons-nous sur notre rapport au texte.
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Comme d'habitude, je suis globalement d'accord avec Clémentine Beauvais. Je ne peux donc qu'encourager toustes les profs du monde et de l'univers à le lire et à en discuter avec leurs ados. Vous pouvez aussi l'offrir à votre oncle Bernard qui n'aime que la "vraie littérature" et fait très mal semblant d'avoir lu Proust, ça lui fera les pieds.
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Un essai court, percutant, plein d'esprit, d'humour, d'autodérision qui questionne notre rapport à la lecture et notre plaisir de lire...
A lire et à partager autour de soi sans modération !
Peut être un must à lire et relire pour tous ceux qui travaillent dans le domaine des livres et leur médiation...
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« Pour la lecture, comme pour le sexe, il faut imaginer une éducation à la jouissance. »

Clémentine Beauvais signe ici un essai sur le plaisir de la lecture et la jouissance qu'on peut en retirer. Un texte court et rythmé de phrases rouges en mode punchline. Il bouscule, c'est le but, et nous amène à réfléchir à nos propres pratiques de lecture, nos conceptions, nos habitudes et nos façons d'en parler, de partager, de s'en délecter.

Condition nécessaire au plaisir : le libre arbitre. Exit les réacs (les classiques, ça forme la jeunesse, les auteurs Gallimard = caviar de la profession) vs les feel-goods en mode plage (risée des précédents). Exit intellectuel vs lecture de masse. « Apprendre à jouir de la lecture » ce n'est pas « s'initier à une culture dominante », c'est être capable « de s'en libérer ».

Oui, mais comment ? Très tôt d'après l'autrice. Dès nos jeunes années. À l'instit qui demande à son élève « as-tu aimé ta lecture ? », l'autrice propose un pertinent « qu'as-tu ressenti pendant cette lecture ? ». Une éducation nécessaire aux ressentis qui passent aussi par la capacité de mettre des mots sur les émotions.
C'est pourquoi ce texte s'adresse avant tout aux ex-enfants que nous sommes, accompagnateurs des jeunes d'aujourd'hui : parents certes, mais surtout enseignants, éducateurs, animateurs... Toutes ces professions qui aident le jeune dans sa construction personnelle.

Faisons court : chacun lit ce qu'il souhaite, quand il le souhaite et s'il le souhaite. Oublions le jugement de goût et l'auto-sabordage en ne se pensant pas à la hauteur d'un texte. Accordons-nous de jouir individuellement mais consciemment d'un livre, quel qu'il soit. Et apprenons à analyser le pourquoi de ce plaisir. Cela le décuplera !

Bilan :
Un essai judicieux tout sauf « boring », porté par une autrice toujours surprenante. Elle propose un support idéal pour entamer une discussion autour de la littérature.
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Clémentine Beauvais aborde la question du plaisir de lire. Qu'est-ce qui fait qu'un bouquin nous plait, nous emporte ? Qu'est-ce qui fait qu'un bouquin nous parle plus qu'un autre ? L'autrice discute ce thème en mettant en évidence certaines personnes qui pensent que certaines lectures sont des lectures plaisir et que d'autres non. En réalité ce discours hiérarchise. C'est typiquement un discours réac et c'est un discours qui irrigue le système éducatif par exemple. D'un autre côté, il y a aussi le discours qui dit que le plaisir dépend du lecteur. Qu'il dépend des goûts de chacun et chacune. Là aussi ce discours a ses limites. le plaisir ne dépend pas uniquement des gens, des goûts. Il y a "mille plaisirs de lire" différents pour citer Clémentine Beauvais. Et c'est vrai que ça aussi il faut l'aborder. Des textes existent qui nous sortent de notre zone de confort, des textes pas forcément agréables, mais qui marquent. L'autrice tend à valoriser un plaisir nuancé et complexe. Et pour cela elle s'appuie sur des auteurs et autrices, sur des oeuvres. On y aborde l'importance du politique dans certains livres, qui donnent envie de passer à l'action, d'autres font réfléchir sur l'existence, d'autres encore sont addictifs un peu à la manière d'une série, d'autres donnent envie de lire à voix haute, etc. À l'arrivée cela donne un court fascicule stimulant qui fait réfléchir sur notre rapport à la lecture.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Il y a quelques semaines déjà sortait un nouveau titre dans les collections Alt de la Martinière Jeunesse. Et pas n'importe quel titre, puisqu'il est écrit par Clémentine Beauvais, aka la Queen de la littérature Jeunesse 😍 ! Clémentine Beauvais a tellement de cordes à son arc : chercheuse en littérature jeunesse en Angleterre, autrice de romans Jeunesse, ados et adultes, traductrice, professeure, marraine des Petits champions de la lecture…qu'autant vous dire que la lecture, elle connaît bien, et le plaisir de lire aussi.

Dans ce petit fascicule, l'autrice développe l'idée suivante : puisque « les plaisirs sexuels, que nous croyons naturels, immédiats et personnels » sont en fait le résultat d'une construction sociale, il en va de même pour la lecture et les émotions qu'elle nous procure. En ce sens, théoriser le plaisir que l'on a à lire mais aussi à parler de nos lectures est très important pour justement trouver encore plus de plaisir dans ces deux activités, étoffer ses goûts littéraires, mais aussi son vocabulaire pour en parler. Clémentine Beauvais prône donc une « éducation littéraire » qui impliquerait d'apprendre à identifier les émotions que nous procure une lecture : est-on gêné•e, déboussolé•e, empathique ? Est-ce que tel livre nous rend accro, nous permet de nous échapper du réel, affine nos opinions politiques, où nous réconforte ?

Encore une fois, Clémentine Beauvais frappe fort et propose un texte à la fois engagé, drôle et novateur sur l'approche de la lecture. Quand vous le lirez, n'oubliez pas de sonder les émotions qu'il provoquera en vous !

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Quand quelqu'un termine un livre, on a souvent tendance à lui demander s'il a aimé sa lecture - et si on privilégiait plutôt de demander à l'autre « qu'as-tu ressentis ? »

Mais quel plaisir prenons nous vraiment à lire ?
Ce texte court analyse les différents plaisirs de la lecture et la jouissance qu'on peut en tirer - pour nous questionner sur nos propres pratiques de lecture. le plaisir qui nous fait voyager, celui qui nous purge de nos passions, celui qui nous pousse à l'action, celui qui nous réconforte - ou encore celui qui nous rend boulimique des livres.

Alors oui, déculpabilisez si les classiques ce n'est pas votre truc ! Et pensez que chaque ouvrage a sa manière, est politique. Chacun doit lire ce qu'il souhaite et oublier le jugement que certains genres littéraires seraient plus mauvais que d'autres ! L'essentiel est le plaisir qu'on prend à se laisser envahir par une histoire, à la dévorer ou encore à la grignoter lentement. En bref : lisez !
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