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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Dans un monde parallèle où le président des Français est une femme et dans lequel l'État a beaucoup d'argent grâce à l'augmentation de sa production d'énergie nucléaire, chaque jeune entre la 3e et la 2nde doit effectuer un service civique obligatoire de dix mois dans une région autre que la sienne. Valentin, un garçon un peu différent des autres, fait son "serci" ( service civique) dans l'unité Mnémosyne de Boulogne-sur-Mer. Suite à un dysfonctionnement informatique, il n'a ni choisi ce stage, ni son emplacement. Valentin va alors découvrir un centre de rééducation bien particulier puisqu'il recrée l'environnement dans lequel les personnes âgées sont restées bloquées (par ex, les Trente Glorieuse). C'est ainsi que toutes les chambres sont décorées avec des objets d'époques, il y a une météo artificielle, une rue avec un cinéma qui diffuse des vieux films, un arrêts de bus et d'autres bizarreries datant de ces années-là. Valentin s'adapte très vite dans cet environnement particulier et se lie d'amitié avec le docteur Sola Perré, une gériatre du centre. Chaque jour, il écrit ce qu'il a fait, comme le lui demande l'institution qui a mis en place le service civique.

J'avais adoré les Petites Reines et beaucoup aimé Songe à la douceur, c'était donc avec grand plaisir que j'ai attaqué ma lecture de l'âge tendre. Je trouve le début plutôt original, surtout l'idée du service civique obligatoire. de gros clins d'oeil à la réalité avec des questionnaires alambiqués (ce dont l'EN raffole), des algorithmes qui ne respectent rien (Coucou Parcoursup) et des autorisations signées par les parents pour passer la nuit ailleurs que dans la maison collective.

Mais d'emblée, ce qui me gêne, même si je trouve ça bien fait, c'est le format rapport. On lit le rapport de stage de Valentin tout du long, avec son écriture (certes très réaliste) d'élève. Plus les pages défilent et plus ce style agace. Il y a des notes rétrospectives qui tempèrent le rapport de stage mais là encore... Et l'histoire de Sola, je n'ai absolument pas accroché, on voit venir le truc d'hyper loin, c'est d'un ennui sans nom. Ça et les paroles de Françoise Hardy partout ou les citations de livres, je crois que c'est trop. J'ai fini par passer plusieurs pages sur les états d'âme, les chansons, les récits à base de "nan je veux pas te raconter... si en fait viens.. nan pas ici, sur la plage ... j'ai plus envie" etc, c'est sans fin, surtout pour une histoire aussi insignifiante.

On saupoudre le tout de contenu LGBT+ pour être dans la modernité, même si ça reste léger.

Je n'ai pas non plus bien saisi l'importance du contexte : la présidente de la république, l'essor du nucléaire pour payer des centres de soin et des fonctionnaires. Les autres centres mnésiques avec des offres Luxe, Premium qui incluent de la neige dans la météo. J'ai eu l'impression que ça partait un peu dans tous les sens.

Le livre aurait vraiment gagné en qualité avec une centaine de pages en moins. Les différents brouillons de la lettre pour bien montrer qu'à la machine à écrire on fait des fautes de frappe, les dix versions de l'histoire de Sola, tout ça, c'est un peu lourd.

Bref, malgré une idée très originale, je trouve que le format global n'est pas agréable à lire et je me suis plutôt ennuyée.
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Dans cette France fictive, chaque élève doit faire une année de service civique avant son entrée au lycée. Par le hasard de la bureautie, Valentin se retrouve employé dans une unité Mnémosyne dans les Hauts-de-France. Une unité Mnémosyne, c'est un EHPAD où vivent des personnes atteintes d'Alzheimer, et pour lesquelles on recrée un décor propice à les replonger dans la jeunesse. Ainsi, Valentin passera une année dans la section années 60 de cet institut.

La narration de ce roman est volontairement déroutante. En fait, ce qu'on nous donne à lire, c'est le rapport de service civique de Valentin. Très policé, ce rapport contient le journal de bord du stage, des commentaires rétrospectifs, et quelques tableaux et compte-rendus tel qu'attendu dans l'évaluation. Derrière cette mise en scène volontaire, on ressent que Valentin est neuroatypique, même si on n'en saura jamais plus. Mais on voit bien transparaître ici son besoin de mettre les choses dans des cases, et son angoisse qui monte lorsque la réalité ne correspond pas à ses attentes.

Et en fait, je crois que c'est cette forme qui m'a perdue. J'en comprends les raisons, mais cette narration a dressé comme une barrière entre l'histoire et moi. Parce que finalement, je l'ai lue comme un rapport, et non comme un roman. Donc de façon plutôt neutre. Là où, habituellement, je fais une confiance quasi aveugle à la plume de Clémentine Beauvais, cette fois-ci ça n'a pas fonctionné pour moi, je n'ai ni savouré l'humour, ni ressenti la force des émotions que je retrouve habituellement chez elle...
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