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Citations sur La Vieillesse (43)

Toutes les civilisations connues se caractérisent par l’opposition d’une classe exploitante et des classes exploitées.

Aux époques où la propriété a été institutionnalisée, la classe dominante a respecté les propriétaires ; l’âge n’était pas une disqualification ; accumulant au cours de leur vie des biens immobiliers, des marchandises, de la monnaie, les vieillards, en tant qu’ils étaient riches, pesaient d’un grand poids dans la vie publique et dans la vie privée.

L’idéologie de la classe dominante vise à justifier ses conduites. Quand elle est gouvernée ou influencée par des gens âgés, elle accorde de la valeur au grand âge… La vieillesse serait l’achèvement de la vie au double sens du mot ; elle la termine et elle en est le suprême accomplissement…

Cependant, même lorsque le bon ordre social oblige les générations plus jeunes à reconnaître à la plus ancienne une autorité politique ou économique, elles la subissent souvent avec impatience.

Quant aux vieux exploités, inutiles, encombrants, leur sort ressemblait à celui qui est le leur dans les sociétés primitives. Il dépendait essentiellement de leur famille. Par affection ou par souci de l’opinion, certaines leur manifestaient de la sollicitude ou du moins les traitaient correctement. Mais le plus souvent on les négligeait, on les abandonnait dans un hospice, on les chassait et même on les abattait clandestinement.

La classe dominante assistait avec indifférence à ces drames : ses efforts pour secourir les vieux pauvres ont toujours été dérisoires.
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Il y a un mythe qui s’est particulièrement développé de nos jours : celui du détachement propre au grand âge. Montherlant, qui a toujours affecté par rapport aux choses et aux gens une attitude dédaigneusement distante, l’a prêtée au Roi de La Reine morte, un homme âgé qui « se sépare lentement de l’humain », dit l’auteur dans son commentaire. Il trouve de la grandeur à la lucide indifférence de Ferrante : « Pour moi, tout est reprise, refrain, ritournelle. Je passe mes jours à recommencer ce que j’ai déjà fait et à le recommencer moins bien. Cela où j’ai réussi, cela où j’ai échoué, aujourd’hui tout a pour moi le même goût. Et les hommes eux aussi me paraissent se ressembler par trop entre eux… L’une après l’autre les choses m’abandonnent.
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Les gens mariés ne sont pas moins anxieux que les autres, au contraire. Les angoisses de l'un rejoignent et entretiennent celles de l'autre : Chacun se fait doublement du mauvais sang pour le conjoint et pour soi-même. (p. 490)
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Je citerai aussi la déclaration que fit en 1835 l'Académie de médecine de Lyon, à propos des voyages en train : elle prophétisa que l'organisme humain ne serait pas capable d'en supporter la vertigineuse rapidité : "Le mouvement de la trépidation suscitera des maladies nerveuses... tandis que la fugace succession des images entraînera des inflammations de la rétine. La poussière et la fumée occasionneront des bronchites et des adhérences de la plèvre. Enfin, l'anxiété des périls constamment courus tiendra les voyageurs dans une perpétuelle alerte et sera le prodrome d'affections cérébrales. Pour une femme enceinte, tout voyage en chemin de fer entraînera infailliblement une fausse couche, avec toutes ses conséquences. (p 416)
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Cessons de tricher, le sens de notre vie est- en question dans l'avenir qui nous attend, nous ne savons pas qui nous sommes, si nous ignorons qui nous serons : ce vieil homme, cette vieille femme, reconnaissons nous en eux. Il le faut si nous voulons assumer dans sa totalité notre condition humaine.
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Gide fait dire au vieux La Pérouse : « Pourquoi est-il si rarement question des vieillards dans les livres ? Cela vient, je crois, de ce que les vieux ne sont plus capables d’en écrire et que lorsqu’on est jeune on ne s’occupe pas d’eux. Un vieillard, ça n’intéresse plus personne. »
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La mort appartient à cette catégorie dans laquelle nous avons rangé la vieillesse et que Sartre appelle des "irréalisables" ; le pour-soi ne peut ni l'atteindre ni se projeter vers elle ; elle est la limite externe de mes possibilités et non ma propre possibilité. Je serai morte pour les autres, non pour moi : c'est l'autre qui est mortel dans mon être. Je me connais mortelle - comme je me connais vieille - en prenant le point de vue des autres sur moi. [...] Ma mort me hante au cœur des mes projets comme leur inéluctable envers : mais je ne la réaliserai jamais ; je ne réalise pas ma condition de mortelle.
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La mort de quelqu'un à qui nous tenons constitue une brutale rupture avec notre passé : or, un vieillard, c'est quelqu'un qui a beaucoup de morts derrière soi. "Ma trop longue vie ressemble à ces voies romaines bordées de monuments funèbres", a écrit Chateaubriand. La mort d'un proche, d'un ami, ne nous prive pas seulement d'une présence, mais de toute cette partie de notre vie qui était engagée en eux. Les gens plus âgés que nous, c'est notre propre passé qu'ils emportent avec eux.
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Par le sort qu'elle assigne à ses membres inactifs, la société se démasque ; elle les a toujours considérés comme du matériel. Elle avoue que pour elle seul le profit compte et que son "humanisme" est de pure façade.
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Faut il conclure comme certains que notre existence est une mort lente ? Assurément non. Un tel paradoxe méconnait l'essentielle vérité de la vie ; elle est un système instable où à chaque instant l'équilibre se perd et se reconquiert : c'est l’inertie qui est synonyme de mort. La loi de la vie c'est de changer.C'est un certain type de changement qui caractérise le vieillissement : irréversible et défavorable, un déclin.
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