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Citations sur Gide, Sartre et quelques autres (6)

Gide aimait beaucoup l’œuvre du poète Norge, surtout un poème intitulé « Monsieur », qu’il nous lut admirablement, avec un humour contenu :
Je vous dis que Monsieur est bête.
Je vous dis que Monsieur est mort.
Je vous dis que Monsieur est Dieu.
Naturellement, le vieil écrivain s’identifiait à ce « Monsieur » qui ne meurt que pour mieux accéder à la divinité. (p.20)
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Je voudrais terminer cette évocation de quelques figures connues en citant les paroles de deux amis, aujourd'hui morts. L'un était le grand critique littéraire et dramatique Marcel Thiebaut, directeur de la -Revue de Paris- Il déplorait que les écrivains actuels aient remplacé le pacte avec le diable par le contrat avec l'éditeur-autrement dit, que le sens des affaires ait remplacé celui de l'Absolu.
L'autre amie était la romancière et journaliste Nicole Vedrès, une vraie paysanne de Saint Germain-des-Prés . Elle diasit: "Il n'y a pas de justice sans justesse des termes", rejoignant ainsi Camus qui écrivit: "Il ne faut pas dire: justice est faite, mais: on lui a coupé le coup." Et concluait: "Appelons les choses par leur nom"
Cette règle d'or littéraire et morale, cette à la fois simple et difficile vertu d'exactitude, fait non seulement les vrais écrivains, mais aussi les citoyens courageux. (p.28)
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Gide n'avait pas de secrétaire à cette époque, s'étant séparé de la sienne. Elle était très compétente, mais avait une faiblesse insupportable aux yeux du vieil Enfant Prodigue, elle s'était éprise de lui. Gide me demanda donc de devenir sa secrétaire, non sans avoir pris la précaution de me dire: "J'espère que vous n'introduisez aucun élément de pathétique dans le travail. Je ne peux absolument pas supporter qu'on introduise des éléments de pathétique dans le travail"
L'idée ne me serait pas venue de taper pathétiquement à la machine, d'autant plus que, moi aussi, j'abomine le pathétique. (p.10)
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Après la guerre de quarante, j'avais été obligée, pour vivre, de me défaire des nombreuses lettres que Gide avait adressées à mon père. Dans cette correspondance, il était naturellement surtout question de littérature, mais aussi de tuberculose (celle dont Gide avait guéri et celle dont mon père allait mourir) (...)
Ces lettres se vendirent aux enchères au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Les enchères étaient montées très haut, tant donné la célébrité du scripteur- mais, navrée d'avoir dû recourir à une telle extrémité, j'écrivis à Gide à ce sujet. Il me répondit tout de suite en m'assurant que lui, au contraire, était ravi d'avoir ainsi pu, indirectement et à travers tant d'années, rendre service à la fille de l'ami très regretté.
La vente de ces lettres d'André Gide à Christian Beck m'apporta le loisir nécessaire pour faire mon premier livre. Quand ce petit roman parut à Paris, j'étais en Angleterre dans une ferme, où je reçus une lettre d'André Gide. Ses compliments me firent d'autant plus de plaisir qu'ils étaient assortis de critiques: les critiques- me semblait-il-prouvaient la sincérité des éloges.
( p. 5-6)
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« Son besoin d’amuser avec autrui, ou même de s’amuser d’autrui, de mettre l’autre dans des conditions déconcertantes, pour voir comment il réagira, se manifestait jusque dans les petites choses. Ainsi, quand il assistait aux répétitions de sa pièce, -Les Caves du Vatican -, et qu’il rentrait tard, au lieu de sonner normalement à la porte, il grattait, un grattement si léger que c’en était presque inaudible si bien que j’étais obligée d’avoir constamment l’oreille aux aguets. Et c’est ce que souhaitait Gide. Il n’aimait pas qu’on l’aime avec excès, mais il souhaitait qu’on pense beaucoup à lui. (p.15)
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De plus, Sartre a le bonheur d'avoir opéré une magistrale surcompensation. Il a beaucoup souffert, étant jeune, de sa laideur- et il a écrit des lignes impressionnantes au sujet du regard d'autrui porté sur soi. Mais l'oeuvre qu'il a produite, la place qu'il occupe, l'influence qu'il exerce font bien plus que compenser ce handicap de départ-car les êtres agréables à regarder sont nombreux, tandis qu'il n'y a au monde qu'un seul Sartre. (p. 27)
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