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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a quelques mois, Emma Becker annonçait lors d'une rencontre en librairie la parution d'un roman érotique pour avril. Une oeuvre de fiction où elle ne serait pas le personnage principal.
Vous connaissez mon admiration pour l'autrice, à peine le livre paru qu'il rejoignait ma PAL. Cette même PAL où certains résident pendant des années. Où Odile, l'été sera resté un petit mois, le temps de retrouver un appétit de lecture. En étant sûre que ce livre serait de toute façon le déclencheur.

Odile, l'été. Des après-midis d'ennui au soleil, des robes légères qui se relèvent et s'enlèvent. Pas de garçons mais Odile et la narratrice dont les corps se découvrent et s'électrisent. Et puis, le lycée, le regard des hommes, Odile le cherchant sans relâche, la narratrice ne quittant pas Odile des yeux. Et puis les années filent, les liens se rompent et à la faveur d'un rêve morbide, retrouver Odile.

Ce qui me fascine chez Emma Becker, c'est sa capacité à chaque livre de faire continuité tout en soulignant un aspect fort de la féminité, différent à chaque fois. Si dans L'Inconduite le message final était un "soit ton propre prince charmant" ici, c'est encore autre chose, sans être radicalement different. le désir masculin est questionné, le regard attendu par les femmes l'est aussi. Odile n'a t-elle pas perdu son eldorado en délaissant cette fille, cet alter ego, pour une quête sans fin du masculin et d'une jouissance qui viendrait par lui ? Une course à l'orgasme ultime déjà perdue d'avance où l'homme serait objet de fantasme, mais finalement, incapable d'y répondre.

Il y a quelque chose de très libérateur dans ce texte. Deux femmes entre elles, qui parlent des hommes, sans haine et sans reproches, avec une pointe d'amertume, de déception, de la tendresse aussi. Un féminisme comme je l'aime bien qui ne fait qu'interroger notre place dans l'éternel jeu de l'amour et du hasard.

Loin de la new romance, des clichés, Odile, l'été est un roman érotique diablement contemporain et littéraire. Si tous les titres à venir dans cette collection dirigée par Vanessa Springora sont de cette facture, la promesse de chaudes nuits de lecture sera tenue.
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Ce livre, que ce soit un roman ou une autobiographie, peu importe, nous transporte dans un univers que nous, les hommes, avons parfois du mal à comprendre : l'âme féminine. Il flirte avec l'érotisme et la sensualité, frôlant par moments la frontière de la pornographie, mais ce qui le distingue, c'est le talent et le style qui le sous-tendent. Talent et style se mêlent ici pour former une oeuvre magistrale, signée par une maîtresse de la plume.

C'est une réussite, un moment de lecture exquis qui nous incite à explorer davantage l'oeuvre de cette jeune auteure prometteuse. Emma nous offre une fenêtre fascinante sur les complexités de la psyché féminine, et sa capacité à exprimer ces nuances avec grâce et éloquence mérite d'être saluée. Une expérience littéraire à ne pas manquer, ouvrant la voie à une exploration plus approfondie de son travail à venir.
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« C'était l'été dans le sud-est de la France, merde. On n'a encore rien inventé de plus érotique. » Un érotisme expérimenté dès l'enfance, dans la grande maison où la narratrice passe ses vacances chaque année, avec Odile.

Dix ans plus tard, les deux amies se retrouvent. Récupèrent « cette sensation tiède d'amitié, teintée de défiance », après dix années sans se voir, sans se parler, sans se toucher. Ensemble, elles se souviennent.

Le grésillement des cigales, la robe rose d'Odile et sa fossette agaçante, la moiteur des après-midi d'ennui, la conception du jeu du petit copain et de la petite copine. L'ébauche honteuse et essoufflée de ce qui n'a pas encore de nom, cet appétit impossible à satisfaire, ce mélange de plaisir et de meurtrissure, ce petit miracle de spasme intolérable. Cette crainte aussi : « si ça se trouve, on est lesbiennes. »

Cette première confrontation sexuelle a déclenché l'esclavage d'une vie : « l'obsession terrible de plaire et d'être conquise. » Après la séparation à la fin de l'adolescence, les deux amies vivent la même valse, à distance : les mêmes soirées, les mêmes rencontres, les mêmes mauvais amants, les mêmes fantasmes, jusqu'à connaître les hommes par coeur.

Après toutes ces bites, que reste-t-il d'Odile et de cette amitié enfiévrée ? Face au « ruban sombre de la mer, derrière les pins parasols », la narratrice démystifie leur histoire. « L'homme idéal qui bande pour toi, c'est moi. Vraiment, que demander de plus ? La barbe, le torse plein de poils, les grandes mains, le gros nez, la maladresse, l'impatience ? » L'amant parfait, c'est elle.
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R͟é͟s͟u͟m͟é͟ ͟
C'est l'été, il fait chaud et deux jeunes filles s'ennuient. Elles décident alors de jouer aux amoureux. C'est à cette occasion qu'elles découvrent leurs premiers émois sexuels.
Leurs "jeux" vont se poursuivrent sur plusieurs années. Dans le même temps, elles découvrent la sexualité avec d'autres partenaires que nous découvrons au fil des pages.
Après dix années sans se voir, elles se retrouvent et évoquent leurs souvenirs et la manière dont ce qu'elles ont vécu ensemble à influencé leur vie de femme.

A͟v͟i͟s͟
J'ai été transportée dans cette lecture qui sort des sentiers battus.
Ce roman pose la question de la construction de la sexualité.
J'ai aimé que chacun des personnages puisse faire part de son ressenti sur les mêmes événements et que ceux-ci diffèrent.
Quelles que soient les situations dans lesquelles elle se trouve, Odile parvient à trouver une manière de sortir grandie de cela. Une vraie féministe.
On ressent cette attraction, la jalousie et l'amour qui uni ces deux femmes. Elle assument leurs envie sans tabou lorsqu'elles sont réunies.

La plume de l'autrice est ciselée, claire, explicite sans jamais être vulgaire. J'ai aimé la sensibilité qui en ressort et les questions qu'elle nous amène à nous poser avec cette histoire.

J'ai aimé cette lecture, j'ai apprécié ces deux femmes qui se retournent sur leur passé et cherchent quoi faire de leur relation.
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