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sur 854 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
EXTRAIT DE LA CRITIQUE DU LIVRE PAR GEORGE SAND EBOOKS GRATUIT

Je ne sais pas si Madame STOWE a du talent comme on l'entend dans le monde lettré, mais elle a du génie comme l'humanité sent le besoin d'en avoir : elle a le génie du bien. Ce n'est peut-être pas un homme de lettres ; mais savez-vous ce que c'est ? C'est une sainte : pas davantage.
Oui, une sainte ! Trois fois sainte est l'âme qui aime, bénit et console ainsi les martyrs ! Pur, pénétrant et profond est l'esprit qui sonde ainsi les replis de l'être humain ! Grand, généreux et vaste est le coeur qui embrasse de sa pitié, de son amour, de son respect tout une race couchée dans le sang et la fange, sous le fouet des bourreaux, sous la malédiction des impies.

Il faut bien qu'il en soit ainsi ; il faut bien que nous valions mieux que nous ne le savons nous-même ; il faut bien que, malgré nous, nous sentions que le génie c'est le coeur, que la puissance c'est la foi, que le talent c'est la sincérité, et que, finalement, le succès c'est la sympathie, puisque ce livre-là nous bouleverse, nous serre la gorge, nous navre l'esprit et nous laisse un étrange sentiment de tendresse et d'admiration pour la figure d'un pauvre nègre lacéré de coups, étendu dans la poussière, et râlant sous un hangar son dernier souffle exhalé vers Dieu.
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Ainsi c'est en faisant référence à ce livre que Lincoln aurait dit parlant de l'auteur : " Une petite femme qui a commencé une grande guerre".
Bien sûr Harriet Beecher-Stowe n'a pas eu cette prétention (quoique...?) mais en replaçant son oeuvre dans l'époque, on peut comprendre qu'elle ait quelque peu "remué les consciences".

Passé le début de lecture un peu laborieux à cause d'un style ma foi assez pesant, quelques maladresses, entre autre le phrasé des esclaves qui m'a semblé peu approprié, trop ampoulé, peu conforme à la réalité mais je peux me tromper, j'ai fini une fois les 150 premières pages lues par me laisser emporter par ce récit édifiant.

L'auteur nous donne ici une large vision de ce qu'était l'esclavage et n'hésite pas à bousculer les 2 camps. Nord et Sud en prennent pour leur grade. Car Harriet Beecher-Stowe n'épargne personne et c'est sûrement l'une des premières qualités du livre.
Elle arrive à donner une vision globale de l'esclavage sans se limiter à une simple critique des états du sud. Elle met les Nordistes devant leurs contradictions et n'hésite pas à les condamner pour leur inertie face au problème, leur donnant ainsi une part de responsabilité.
En gros : "c'est facile de condamner, mais vous, que faites-vous pour lutter contre ? à part vos mines scandalisées ? ".

Et pour aller encore plus loin, elle fait un parrallèle entre l'asservissement des noirs au sud et l'exploitation des ouvriers au nord. L'industrialisation contre l'esclavage. le capitalisme contre la ruralité.
Elle met chacun devant ses contradictions et livre une critique sévère de la société américaine.

En plus de tout ça, elle nous livre des portraits très précis et attachants de personnages autant maîtres qu'esclaves. Elle s'attache aux détails, nous raconte des histoires personnelles et ainsi allège le discours moralisateur.
Chaque point de vue est étudié et condamné ou louangé.

Certains lui ont reproché un discours religieux trop pesant. Personnellement, je ne suis pas croyante. Pourtant, ça ne m'a pas gênée car j'ai replacé ce prêche dans son contexte, sans oublier que l'auteur était fille de pasteur si je ne me trompe pas, et épouse d'un ministre du culte. Et surtout que le message religieux ne prônait que tolérance et bonté.
Je n'y ai vu aucune forme d'intolérance.

Un mot sur Tom maintenant.
Ce Tom si malmené, si compatissant pourtant envers ses semblables.
Là aussi, j'ai lu ici ou là un certain agacement pour sa "passivité", sa résignation.
Ce n'est pas ce que j'ai vu en lui.
Certes, on le préfèrerait rebelle et révolté contre ses maîtres, et surtout on l'aimerait violent.
Mais il n'est rien de tout cela, et là encore une fois, on parle de religion.
Mais que l'on soit croyant ou non, pourquoi est-ce qu'on ne peut pas accepter qu'un homme grâce à sa foi en Dieu trouve en lui les ressources nécessaires pour supporter son calvaire.
Peu importe pourquoi, ni comment, si le fardeau s'en trouve allégé...
Tom a choisi le silence parfois et toujours la non-violence. Peu importe que ça soit au nom de Dieu ou au nom de l'Humanité. Gandhi aurait aimé ce Tom là.
Et je l'ai aimé, ai accepté ses choix et n'ai pas tant pleuré que ça face à son destin car j'ai vu son réconfort, cette foi inébranlable qui l'a porté jusqu'à une résistance passive certes mais si apaisante au fond...

Alors, au final, ce livre a-t-il vraiment joué un rôle dans le déclenchement de la guerre de céssesion ? Oui, par la prise de conscience qu'il a engendré.
Même si l'esclavage n'a été qu'un prétexte pour cette guerre plus liée au choc de deux cultures : industrie contre ruralité.

Il est le témoignage précieux d'une époque, le réquisitoire parfois maladroit
mais tellement nécessaire contre un pays partagé mais frileux dans ses choix.

Alors : " Une petite femme qui a commencé une grande guerre". ?
Il semble en tout cas que ce livre effectivement ait eu un impact réel sur certaines décisions politiques.
Une lecture importante et marquante.
Un réquisitoire malheureusement encore d'actualité....



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Triste et révoltant. Comment a-t-on pu traiter des hommes, des femmes et des enfants de la sorte ?
Ce roman nous raconte la vie des esclaves en Amérique. On y découvre des détails horribles concernant les conditions de vie de ces pauvres personnes considérées comme du bétail, de la marchandises. Battus, vendus, séparés de leurs familles, ... Des conditions inadmissibles et intolérables.
Livre écrit au XIXe siècle, le style est donc un peu vieillot.
Une histoire touchante à lire pour ne pas oublier ce que fut l'enfer des afro-américains.
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Un indispensable de la littérature jeunesse selon moi puisque c'est à la fois un roman très dur mais également très émouvant. Très dur puisqu'il traite de la terrible condition de l'esclavage mais émouvant puisque le premier propriétaire du vieux Tom, un esclave noir, traitait ce dernier, tout comme ses semblables, d'égal à égal et surtout avec bonté. Tom sera ensuite racheté une deuxième fois par le père d' Evangéline Saint-Clare, une jeune fille qu'il a sauvé de la noyade et avec laquelle il s'est lié d'amitié. Mais, la vie de Tom bascule une nouvelle fois lorsque son nouveau maître est poignardé et qu'il est revendu une nouvelle fois. Dans sa nouvelle demeure, il connaîtra l'enfer puisque, refusant de battre les autres esclaves comme le lui demande son nouveau propriétaire, c'est lui qui en fera les frais.
Superbe roman de Harriet Beecher Stowe publié peu de temps avant la guerre de Sécession où se trouvent les thèmes de la déshumanisation (celle des esclaves notamment), de la cruauté émanant de certains hommes de pouvoir (pouvoir qui s'assimile principalement à l'argent et dans ce cas précis, à la couleur de la peau) mais aussi ceux de l'amitié et de la bonté humaine. A lire !
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