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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le but de la collection Incipit est de raconter des premières marquantes passées par le filtre de l'auteur. Le(s) fait(s) réel(s) est(sont) là, la fiction, l'invention itou. Dans ce premier volume, très court, cent-dix pages aérées en comptant un bref dossier sur l'Académie et sur l'élection de Marguerite Yourcenar, des biographies et bibliographies succinctes de l'auteur et de l'illustratrice de la couverture (Catel, que j'ai découverte dans son excellentissime roman graphique, Kiki de Montparnasse), François Bégaudeau prend des libertés avec L Histoire mais c'est pour mieux nous intéresser à son histoire. Les libertés qu'il prend sont intéressantes, car elles donnent un peu de légèreté et de vivacité au texte. Non pas d'ailleurs qu'il en eût besoin, le texte est enlevé, drôle, ironique, parfois sarcastique, très moqueur avec les gens qui le méritent (enfin ceux dont lui et moi croyons qu'ils le méritent). le jour de l'élection de Marguerite Yourcenar est très symptomatique du style résolument ironique du livre : "Le 6 mars 1980, aux alentours de 15h10, le malheureux (le fauteuil 16) ne vit donc pas l'huissier présenter l'urne à chacun des votants, puis en déverser le contenu sur le bureau où René de la Croix de Castries, directeur en exercice, assisté d'Edgar Faure, chancelier du trimestre, s'appliquèrent au décompte. le laxisme général d'après 68 ayant rendu possible que des hommes de lettres fussent illettrés, on releva trois bulletins marqués d'une croix." (p.72/73)

F. Bégaudeau écrit très bien, joue avec les imparfaits du subjonctif, il est très agréable à lire, fait dans le littéraire, la belle langue française (pour parler de l'Académie, c'est le minimum, mais pas forcément à portée de tous), il dérive parfois vers un certain "j'aime m'écouter écrire" un brin agaçant pour ne pas dire risible surtout lorsqu'au détour d'une phrase, il place une référence à lui-même, un peu tirée par les cheveux : "Heureusement l'évêque de Luçon (Richelieu), où un autre François ès lettres naîtrait en 1971, avait le bras long et par suite les coudées franches." (p.14). Néanmoins, ma première lecture de cet auteur me laissera un bon souvenir, j'ai bien aimé le décalage, son humour et son écriture à la fois sérieuse et drôle, comme dans ce dernier extrait où il résume en quelques lignes le combat des femmes pour l'égalité : "Croyait-on que la modernité se le tiendrait pour dit ? Chassée par la porte, elle revint par la fenêtre. Les femmes votèrent, enfilèrent des pantalons voire des jeans, dansèrent seules, reprirent un Ricard, accédèrent au carnet de chèques, poussèrent l'irrespect de la Nature jusqu'à contester les divins hasards de l'ovulation. L'Académie devait-elle faire comme si de rien n'était ?" (p.51)

Voici donc une collection qui naît sous les meilleurs auspices (et pas hospices, même si l'on parle de l'Académie française).
Lien : http://lyvres.fr
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Attention : critique jumelée avec un autre titre de la collection "Un ruban de rêve" de Gonzague Saint-Bris

Voici une nouvelle collection qui propose à des auteurs toujours différents de choisir « une première fois » historique et d'écrire un court texte (une centaine de pages, une mise en page resserrée sur un petit format) très personnel (soit par le style soit par leur vécu de cet événement) sur le sujet.

François Bégaudeau s'est attaqué à l'entrée de la première femme à l'Académie Française quand Gonzague Saint Bris s'est penché de son côté sur le premier festival de Cannes, en 1946.

Deux événements très différents, deux styles et deux narrations très différentes également.

François Bégaudeau tricote autour du thème avec humour et dérision en partant de la création de l'Académie jusqu'à l'élection de Marguerite Yourcenar à l'Académie en passant pas des digressions qui donnent au texte tout son piment.

Gonzague Saint Bris est plus encré dans la réalité historique et factuelle de ce qui a amené à la création, d'abord avortée avant guerre puis enfin concrétisée 1 an après la libération, du premier festival international de film tenu en France.

Chaque livre bénéficie d'une illustration soignée (on reconnait la patte de Loustal sur le « Ruban de rêve » pendant que Catel Muller officie pour « L'ancien régime ») et d'une sorte de notice historique sur chaque événement.

Une collection à suivre pour la vision personnelle apportée par chaque écrivain à l'événement qu'il choisit de traiter et parce que, si ces événements font partie de notre inconscient collectif, on n'en a pas forcément toutes les clefs de compréhension que peuvent apporter ces courts récits forcément subjectifs mais toujours (en tout cas pour ces deux premiers titres) hauts en couleur et intéressants.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-Ec
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