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Critique de MarianneL


«Tout ce qui peut caractériser en général un parc se retrouve dans le ParK, mais sous une forme inédite et quelque peu fantastique. D'aucuns diront abominable.»

On pénètre dans le ParK sans vraiment le comprendre, dans une ambiance flottante, faites de considérations ambigües qui indiquent l'atroce mais sans le définir. le ParK se trouve sur une île privée, au large de Bornéo. Né du cerveau dérangé d'un architecte fou, d'un business man avisé et aboutissement d'une civilisation malade, le ParK va nous être dévoilé, cocktail abominable du divertissement, du voyeurisme et du mal, Disneyland et Auschwitz unis en un même lieu.

Le narrateur nous expose tout cela avec une distance et une objectivité qu'il veut de bon ton, et qui amplifient encore les cauchemars éveillés qui naissent de ce récit glaçant. Élitisme du ParK, loin de l'affadissement du divertissement de masse, pour une clientèle triée sur le volet ; Visites d'hommes politiques, spectateurs passifs comme des enfants naïfs - on dirait le compte-rendu d'une visite officielle dans les pires dictatures ; Réussite commerciale sur le terreau de l'horreur, avec le langage de l'entreprise et la logique du compte d'exploitation ; Visites détaillées de certaines « attractions », et le clou du spectacle, la parade du soir, « défilé grandiose et apocalyptique ».

On ne peut même pas se rassurer en se disant qu'horreur et perversion sont les maux de demain ; l'histoire se déroule vers l'année 2010…

Spectacle et ordre, distraction et sadisme, dans l'ombre de Ballard, et rappelant Hugues Jallon ou bien Alain Wegscheider (État dynamique des stocks), on ne quittera pas le ParK sans un souvenir fort : « L'expérience du ParK ne nous laissera jamais en paix. »

«Dans les campements, quelques loupiotes surveillent comme les yeux rougis d'un maton insomniaque le sommeil difficile des prisonniers harassés par le travail. Dans les poches d'ombre, les animaux sauvages vadrouillent, maraudent et chassent. le rugissement terrifiant d'un lion se fait parfois entendre jusqu'aux parvis illuminés des boîtes de nuit et glace le sang des clients sortis quelques minutes prendre l'air loin du dancefloor irrespirable.»
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