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Lui, c'est le nouveau dans l'entreprise. On lui demande de choisir un prénom pour ce métier de téléopérateur. Il a choisi Eric. Répondre au téléphone, déblatérer à ces clients anonymes des questions types. Vendre les nouveaux produits pour atteindre les objectifs. L'ancien électricien est devenu Eric. Il parle toute la journée pour ne dire que des formules, des phrases préconstruites. Des suicides surviennent dans l'entreprise. L'incompréhension, l'incrédulité cèdent place à des questions de fond. Un jour, Eric rappelle un client pour lui donner un renseignement. Il téléphone à un client de son propre gré sans autorisation.

L'écriture singulière de ce livre m'a harponnée. Une écriture qui donne une force, un pouvoir aux mots. Pas de fioriture pour ce livre sur la déshumanisation du monde du travail. Des entreprises où la personne est considérée comme un objet de rendement et perd son identité.
Les mots, Eric en dit à longueur de journées au téléphone. Des mots choisis, pesés par des spécialistes du marketing. Toujours être poli envers le client sans rentrer dans la bulle du personnel ou de l'intime. Garder ses distances avec le client mais sans le lui montrer. L'allécher par un discours et lui vendre le nouveau produit. Dans l'entreprise où Eric travaille, des employés se suicident. Sur d'autres sites ou dans d'autres services. Il y a les réactions de l'extérieur : ce n'est pas possible, on ne se suicide pas à cause de son travail. Eric rappelle un client au téléphone, lui rend service.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2010/11/thierry-beinstingel-retour-aux-mots.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Un électricien dans la cinquantaine est contraint à une reconversion forcée, et devient téléconseiller pour un opérateur téléphonique.
Avec une écriture hachée et suggestive, et un sens certain de la formule, Thierry Beinstingel retranscrit l'univers déshumanisant des plateaux de centre d'appel.
Son héros restera jusqu'au bout sans identité, caché derrière le surnom du nouveau ou le pseudonyme d'Eric dont l'a affublé le centre d'appel. Mais c'est aussi la faiblesse du roman : le lecteur est maintenu derrière la porte, condamné à une lecture en surface de cette réification des individus.
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La profession de télé-opérateur n'a plus de secret pour le lecteur ou presque. Tout est finement raconté, exposé, exhibé, sans fioritures... la détresse d'un être humain dans une profession déshumanisée dans un monde déshumanisé. Mais cet être résiste : tragique combat...
Ce roman est un amer constat sur notre société et sur le monde du travail mais également un cri de détresse qui appelle au réveil.
Style incisif et vif. Ton désabusé et cynique. " Retour aux mots sauvages " est un bon roman moderne.
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Le monde de l'entreprise évolue. Pour ne pas perdre son travail, on change de poste. C'est ainsi que le narrateur, après avoir fait carrière comme technicien de terrain, devient téléopérateur sur une plateforme de France Télécom, sous le nom d'emprunt d'Eric. Machine à répéter en boucle toujours les mêmes phrases, Eric, petit à petit, perd pied. Pour lutter contre la déshumanisation qui le guette, Eric se met d'abord à courir, puis à écrire. Et un jour, il répond à l'appel d'un homme désespéré… Chronique acide mais jamais amère de notre société moderne arrivée au bout de sa logique consumériste, Retour aux mots sauvages dresse un portrait sans concession du monde de l'entreprise qui broie les hommes et mine les âmes. Dans un style percutant, répétitif à dessein (le procédé, quoique intéressant et justifié, prend le risque de lasser le lecteur) Thierry Beinstingel nous appelle à résister à cette déshumanisation par l'ailleurs, l'écriture, un retour aux mots sauvages qui ouvre les portes d'une vie meilleure.
Lien : http://0511926s.esidoc.fr/re..
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Où comment arriver à la déshumanisation du poste du travail, à l'isolement des salariés, qui ont l'impression de n'être plus que des robots répétiteurs de taches pré-formatées. le livre de Thierry Beinstingel, montre, parfois avec une certaine dose d'humour, ce que peut devenir le quotidien professionnel à cause de la course effrénée vers la rentabilité maximum. Course qui aboutit pour certains à une destruction totale de leur vie, où le seul choix restant est celui du suicide.

Son écriture rapide, essoufflée par moment, donne bien le ton de ce roman, qui ne peut que se rappeler à nous le jour où nous devrons contacter notre opérateur de communication.
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En une langue simple et directe d'aspect, souple et travaillée, intérioriser la perte d'autonomie dans le travail en passant du faire, de la main, au dire (et des mots qui ne sont pas siens) et au travail à l'utilité invisible, se défendre en détournant son rôle grâce à une implication non demandée qui restitue le lien humain, décrire le collectif de bureau, même quand l'entente prime dans cette petite cellule, décrire la vie personnelle qui se désagrège par les longs trajets, la coupure entre le lieu de vie et celui du travail, montrer de l'intérieur la "souffrance au travail", et l'effet des articles, émissions, sur ceux dont on fait semblant de parler, tableau de ce monde qui se farde, qui nous dilue, des mots détournés, de "remettre l'humain au centre"... Pas un énième bouquin sur un thème à la mode, une relation qui semble vécue, un "nouveau" qui n'a pas de nom mais une vraie individualité, et de la pulsion vers la réalité, l'honnêteté, des relations franches, humaines (vraiment, pas comme le veut le marketting)
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Notre personnage principal est un téléopérateur parmi tant d'autres, dans une entreprise comme il y en a de plus en plus. Vous ne verrez jamais son visage. Vous ne connaîtrez même pas son prénom puisque l'entreprise qui l'emploie lui en a donné un autre. Il est celui qui finit par vous répondre une fois que vous avez appuyé successivement sur la touche étoile, trois, six, dièse puis de nouveau étoile. 'Éric à votre service . 'Éric ? Inutile de vous en souvenir. Lors de votre prochain appel, vous tomberez sur quelqu'un d'autre. John, George, Paul ou Ringo. Peu importe. En revanche, vous aurez droit aux mêmes réponses. Elles apparaissent au téléopérateur sur un écran d'ordinateur, classées par thèmes. Mais alors qu'une série de suicides dans l'entreprise rappelle douloureusement que les employés ne sont pas des machines, Eric décide un jour de transgresser les consignes : il rappelle un client de sa propre initiative...
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J'avais beaucoup aimé "Ils désertent" du même auteur. Cette fois c'est la déception qui est au rendez-vous. Pourtant le thème est le même: une critique appuyée du monde dans lequel nous vivons, de plus en plus virtuel, avec de moins en moins de contacts humains: nous devenons tous des robots.
Pour illustrer cela, un personnage central, nommé "le nouveau". Electricien ayant perdu son boulot, "le nouveau" décroche un job dans le "help desk" d'une grosse firme. Il répond donc au téléphone aux clients qui ont réussi à atteindre un interlocuteur après avoir appuyé maintes fois sur les touches numériques, les dièses, les "chemins de fer'" ...
Tout est factice dans ce boulot: les employés doivent prendre un prénom d'emprunt, la phrase d'accueil est préenregistrée, les réponses doivent suivre un schéma précis en fonction de la question.
Notre homme songe avec nostalgie à l'époque où il se salissait les mains en travaillant. Il essaye d'en sortir en aidant un interlocuteur paralytique chez qui il se rend et qui deviendra presque un ami. Inutile de dire que ce n'est pas prévu dans son contrat.
Mais Beinstingel nous raconte cela d'une façon qui ne m' a pas emballé: volontairement sans doute, il ne dévoile rien de personnel sur ses personnages. Il ne donne même pas de nom à la firme en question. On ne connaît quasi rien de la vie du" nouveau": seul son nom d'emprunt, Eric, est utilisé. le lecteur est laissé à l'extérieur de ce monde impersonnel. le roman est constitué de courts chapitres au style assez sec, qui répètent mille et une fois les mêmes sentiments du "nouveau". Beinstingel a peut-être voulu écrire dans un style adapté à la société qu'il dénonce, mais le lecteur que je suis espérait plus de chaleur humaine.
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"Le nouveau" est un homme d'une cinquantaine d'année qui vient de perdre son emploi d'électricien et qui se retrouve aujourd'hui opérateur dans un centre d'appel. Tout son monde s'en trouve changé : il doit d'abord changer de prénom et devient Eric, il doit apprendre à réciter des phrases qui deviendront à force automatique, ce n'est plus ses mains d'électricien qui travaillent mais sa voix d'opérateur... Alors que les médias parlent de plus en plus des suicides dans les entreprises, "Eric" se remet à courir pour éviter la pression et se lie d'amitié avec des clients.

J'aime les livres qui traitent du monde du travail, et là je ne suis pas du tout déçue. Je l'ai d'ailleurs lu très rapidement. On suit l'évolution du personnage : son arrivée dans l'entreprise, ses conversations avec les clients et son quotidien avec sa famille. Ce roman est criant de vérité et tout à fait d'actualité !

Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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