Dans les années 90, un étrange énergumène fit son apparition sur la scène québécoise et le public tomba, en masse, sous son charme. Les filles (j'en étais) se pâmaient plus ou moins discrètement devant les chansons d'amour pas niaiseuses, les gars devant l'humour assez acide. Parfois c'était l'inverse, souvent c'était les deux.
Oui, les textes de Bélanger étaient originaux et touchants, empreints d'onirisme mais rarement dénués d'humour. Les monologues déjantés donnaient aux spectacles une touche supplémentaire.
On retrouve un peu de cette atmosphère dans le court recueil d'aphorismes: des fulgurances poétiques, des traits d'humour, quelques phrases qu'on apprend vite pour les faire siennes. D'autres sont moins convaincants, un tantinet lourds ou plats... Il y manque les dimensions musicales et l'interprétation pour vraiment rendre compte du potentiel de Bélanger et s'il renouvelait l'expérience, il faudrait probablement qu'il développe et travaille les textes comme il le fait pour ses chansons.
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Nous sommes ici quand même assez profondément dans l'absurde où l'amour des mots et de la langue prend souvent le dessus sur le sens. Quelques capsules sont carrément ratées, mais la majorité sont originales, quelquefois déconcertantes, mais très souvent rigolotes. Assez pour avoir du bon temps lors de la lecture.
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Une fois qu'on a assumé qu'en été il fait chaud,
qu'en hiver, plein froid,
qu'en amour il y a aussi la solitude,
qu'en amitié on est parfois déçu,
qu'il y a des jours d'abondance,
d'autres de dépouillement,
que le temps passe et qu'on vieillit,
assumé qu'à la fin la mort survient,
mais qu'au début on peut aussi allumer une vie.
Assumé les départs, les adieux,
mais aussi les fêtes et les fous rire.
Une fois le tout assumé,
on dirait que le reste marche tout seul.
"Dans ce livre, tout est vrai. Seuls les noms, les circonstances, les dates, les années et les histoires ont été changés."