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Le collier d'émeraudes tome 1 sur 2
EAN : 978B00HVKJZ5S
MBGC (14/01/2014)
5/5   2 notes
Résumé :
Grand, maigre, prétentieux, Philippe Dhérault, célèbre joaillier, n?est ni beau ni sympathique, cependant sa fortune est colossale et par ce fait, il croit avoir le privilège de pouvoir tout acheter.
La vie de Dhérault va être subitement transformée par une créature à qui il a prêté une chambre de bonne. Judith est belle, il en tombe amoureux, cependant la déroutante créature ne veut pas de son argent et n?accepte aucun de ses joyaux.
Parce qu?il ne croi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce roman est un chef d'oeuvre... Il m'a transporté ! Je l'ai lu d'une traite... L'histoire de Judith est envoûtante.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il lui faut quelques instants pour comprendre la signification de cette phrase. Elle reste silencieuse, angoissée. Ainsi, Philippe savait ? Il savait que Boskournoff avait été son mauvais ange, son cauchemar. Il savait qu’elle avait souffert, qu’elle avait pleuré et ce soir, il n’avait pu la soustraire à ce tourment, cette nouvelle épreuve.
Des larmes coulent sur ses joues. Philippe lui apparaît comme un tortionnaire. Elle le découvre bas, vil, immonde.
— Vous saviez, murmure-t-elle. Alors, pourquoi avoir agi de la sorte ? Pourquoi avoir désiré me confondre avec une simple catin ?
— Pour vous punir, Judith. Pour vous apprendre que je ne tolère aucun détour, aucun écart, aucune dissimulation. Je ne transige jamais. Si vous ne pouvez vous passer de me mentir et de me prendre pour un imbécile, alors sachez que ce qui vient de se produire au bois de Boulogne, n’est qu’une tendre chiquenaude à côté de ce qui vous attend. Et maintenant dormez, vous avez besoin de reprendre des forces. Demain, vous devrez affronter la presse et j’ai le sentiment qu’il ne s’agira d’une partie de plaisir.
Il s’éloigne. Judith le suit des yeux. Elle le trouve laid, elle le trouve ridicule avec ses jambes maigres et ses vêtements sur le bras. Elle voudrait hurler, elle voudrait lui dire qu’il est horrible et qu’elle le déteste, mais elle reste digne et attend qu’il ait fermé la porte pour cacher son visage dans les coussins.
Longtemps, Judith est restée immobile, prostrée dans son chagrin, sa nouvelle déception. Puis, elle a quitté la place, elle s’est glissée hors du lit. Elle ne peut se résoudre à dormir dans cette chambre, dans cet appartement, auprès de cet homme qui soudain lui fait peur. Son cœur bat très fort tandis qu’elle traverse le salon. Les yeux grands ouverts dans la pénombre, elle est allée sans bruit. Mais, au moment où elle arrive devant la porte de communication, elle pousse un cri de frayeur. Philippe est devant elle, immense, redoutable. Elle recule en tremblant.
— Je savais bien que vous alliez me fausser compagnie. À quoi jouez-vous ? Est-ce que la lutte et la jalousie sont des prétextes pour vous maintenir en bonne condition, en excellente forme ?
Sans savoir ce qui lui arrive, elle s’est retrouvée dans les bras de Dhérault, qui se dirige vers la chambre.
— Il est inutile de chercher à me fuir toutes les fois que nous avons un petit différend. Cela ne sert à rien, puisque vous me reviendrez toujours...
Il se trouve au-dessus du lit et la regarde. Il est à la fois tendre et moqueur.
— N’est-il pas vrai, Judith ? Vous me reviendrez toujours, ou je vous forcerai à me revenir, cela est exactement la même chose... En ce qui me concerne, je croyais que les promesses étaient de vaines paroles, qui ne peuvent jamais être tenues. Je pensais que le moment présent était la seule réalité, l’unique vérité. J’étais persuadé que l’amour était un dieu mutin, espiègle et capricieux, qui change vite de cap et souvent de visage...
Sa voix est devenue de plus en plus lente, captivante, grave. Ils se contemplent, leurs lèvres se frôlent. Elle chuchote dans un souffle :
— Cela veut dire ?
— Rien !
Il ouvre les bras et elle bascule sur la couche.
— Et maintenant, dormez ! Je crois que c’est suffisant pour cette nuit !
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— C’est très beau, chuchote-t-elle.
— Vous dites cela sans la moindre émotion. Vous regardez ces joyaux comme s’il s’agissait d’un carré de gruyère.
— N’est-ce pas naturel ?
— Cela me surprend. Lorsque les femmes voient de telles splendeurs, elles tremblent, elles sont bouleversées. L’émotion leur coupe le souffle. Enfin, peu importe… Vous avez là des rubis, des émeraudes, des brillants, des saphirs. J’ai demandé que l’on dispose des pierres semi-précieuses, tels les améthystes, le péridot, mais dont le sertissage est agrémenté de brillants de taille importante et de très grande pureté.
— Elles sont magnifiques, murmure Judith.
Il la regarde. Il attend. Elle regarde les bagues. Elle regarde Dhérault. Elle ne saisit pas le but de cet étalage. Les joyaux sont terminés. Le bijoutier va sans doute lui demander son avis, avant de faire parvenir les pièces vers la boutique qu’il vient d’inaugurer ?
— Eh bien, Judith ! Quelle est celle qui vous inspire ? Quelle est la bague que vous aimeriez porter ?
— Je pense qu’il n’est pas opportun de présenter un baguier d’une telle importance. L’acheteuse potentielle s’en trouverait perturbée... Si elle a une idée sur la pierre, sur la taille et sur le prix, la vue de pareilles splendeurs pourrait la déstabiliser sur son choix et elle risquerait de ne rien prendre du tout.
Il a un petit sourire et la contemple avec tendresse.
— Je sais cela, Judith, et depuis très longtemps. Je ne vous demande pas de donner des cours sur la partie commerciale, mais de choisir tout simplement une bague, une bague ou plusieurs... En voulez-vous une pour chaque jour de la semaine ?
— Je ne veux aucune bague, ni pour le lundi ni pour le dimanche. Qu’est-ce que ça veut dire ?
— Cela veut dire que je donne toujours, ce qu’une femme attend de moi. Peut-être préférez-vous un bracelet ou une parure... La parure que vous portiez l’autre soir semblait ne pas vous déplaire.
— Je ne désire aucune parure. Je ne veux rien. Je ne comprends pas.
— Je paie toujours les instants que je passe avec une femme. Je vous offre les bijoux que vous attendez, car toutes les femmes qui se donnent à moi le font uniquement pour avoir une pièce de mes collections. Vous ne faites certainement pas exception à la règle et je ne veux point passer, ni pour un ladre ni pour un goujat.
Judith est pétrifiée. Elle reste immobile, incapable de répondre et elle a vaguement l’impression que son esprit n’a plus la faculté ni de penser ni de réfléchir. Elle reste là, assise, les mains croisées sur ce vêtement qu’elle a trouvé si beau et qu’elle découvre tout à coup ridicule.
— Alors, Judith, vous ne dites rien ? Ne faites pas de manière et ne me prenez pas pour un imbécile. Une femme aussi belle que vous l’êtes, ne peut aucunement offrir ses faveurs à un homme tel que moi, sinon pour bénéficier de quelques avantages.
— C’est horrible... Vous êtes un monstre.
— Il y a très longtemps que j’ai conscience de ma laideur.
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Il la serre très fort, semblant vouloir par cette étreinte lui ôter toute douleur, toute misère. Il la soulève, la garde encore quelques instants contre lui avant de l’emporter.
Philippe est soulagé, peut-être fou de bonheur de la trouver dans un tel état. Combien de femmes ont feint des situations dramatiques, espérant l’émouvoir et profiter de ses largesses ? Combien ont rusé, combien ont menti ? Judith n’est qu’un petit être meurtri, au corps brûlant, aux yeux brillants de fièvre.
Dans l’ascenseur qui les emmène au premier étage, elle est contrainte de rester debout, mais il la tient contre lui.
Avec cette femme, il va de surprise en surprise. S’il a toujours fui les gens malades, à cette minute, il fait des efforts pour ne pas embrasser cette bouche, caresser ce front.
Philippe exulte. La belle et majestueuse créature se trouve dans ses bras. Elle est faible, docile, totalement en son pouvoir.
Chargé de son précieux fardeau, le joaillier retrouve son appartement et d’un coup de talon, il referme la porte.
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