Marseille est au coeur du roman.
Hadrien Bels y fait parler et déambuler Stress, seul petit blanc d'une bande de pote de toutes origines. On découvre le quartier dans lequel ils ont vécu « le Panier » fait de petits et gros larcins, violence urbaine, mais aussi d'amitié et de solidarité. Stress y raconte son adolescence durant laquelle il a dû se façonner une nouvelle façon de parler, une démarche, pour avoir les codes et survivre dans cette jungle urbaine . On fait des allers retours dans ce passé et Stress, proche de la quarantaine, mi artiste-mi looser, témoigne d'un pan de l'histoire de Marseille qui s'efface peu à peu avec l'arrivée des « Venants », les bobos de là-bas. Au nom de la gentrification, son Marseille change, comme tous ses amis d'alors, comme lui.
Les personnages sont tous attachants et si bien décrits, on pourrait presque les voir. Tout comme on peut sentir les odeurs de la ville, des snacks et des marchés.
Mêlant punchlines bien senties, expressions étrangères et références musicales,
Hadrien Bels dépeint avec humour et tendresse cette jeunesse et cette ville. Sans cynisme mais avec une pointe de sarcasme savoureux, on est à mi-chemin entre le témoignage et la comédie. Un premier roman intéressant.