Dans une construction originale,
Tahar Ben Jelloun met successivement en lumière Imane et Amina, mari et femme, évoquant chacun à leur façon leur mariage et ce qu'il est advenu.
Imane, peintre, et en convalescence consigne sous forme de journal ses pensées, sa propre vison des faits. Cette partie occupe environ les deux tiers du roman, avant d'y trouver un droit de réponse d'Anima. Si le style, et l'écriture, de bon niveau mais sans éclat particulier cependant, ne m'ont pas paru différents d'un protagoniste à l'autre, c'est la différence de ton qui est flagrant. J'ai trouvé celui d'Amina nettement plus sec, et vindicatif, voir violent que celui de son mari, pourtant pas très tendre. L'importance accordée à l'expression d'Amina est moindre. Amina, semble avoir dépassé un certain nombre d'écueils, et semble avoir trouvé les moyens de les contourner.
Au –delà des arguments des uns et des autres, au-delà des faits, et des personnalités de chacun, c'est plus largement à une réflexion sur l'institution du mariage que nous pousse
Tahar Ben Jelloun. Que signifie
le bonheur conjugal ? le mariage n'est –il pas un leurre, un rempart crée de toute pièce à l'intérieur duquel tout, ou presque est possible, servant à cacher et entretenir l'hypocrisie ?
Si contrairement à toute attente, j'ai lu ce livre avec beaucoup de facilité, et de rapidité , je crains que ne préfigure un ouvrage présentant lui aussi beaucoup d'illusions, et qu'il n'en reste hélas pas grand-chose dans un avenir plus ou moins proche. le tout m'a semblé un peu trop caricatural, d'un côté comme de l'autre.
Un livre agréable à lire, donc, , que je ne regrette pas d'avoir lu, mais pas un grand livre ; en tout cas pas un de ces livres qu'on a envie de promouvoir en priorité.
Merci à Agathe, et à Lana qui ont bien voulu faire voyager ce livre jusqu'à moi.
Lien :
http://leblogdemimipinson.bl..