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EAN : 9782072654237
272 pages
Gallimard (11/02/2016)
3.7/5   320 notes
Résumé :
Dans l’islam, il est permis à un homme qui part en voyage de contracter un mariage à durée déterminée pour ne pas être tenté de Fréquenter les prostituées. On le nomme «mariage de plaisir». C’est ainsi qu’Amir, un commerçant prospère de Fès, épouse Temporairement Nabou, une Peule de Dakar, où il vient s’approvisionner chaque année en marchandises. Mais voilà qu’Amir se découvre amoureux de Nabou et lui propose de la ramener à Fès avec lui. Nabou accepte, devient sa ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 320 notes
"Le mariage de plaisir"est une tradition musulmane qui permet à un homme voyageant dans un pays lointain de contracter un mariage pour une durée déterminée. Il faut satisfaire à certaines conditions telles que la durée de l'union , la somme d 'argent à verser ( la dot ) et les autres détails matériels .
"Le mariage de plaisir"est l 'intitulé du roman de l'écrivain franco-marocain, Tahar Ben Jellon. le roman débute comme
un conte. La trame de celui-ci est simple.
Amir est un homme quinquagénaire prospère. Il est marié et père de famille. Il voyage souvent au Sénégal pour son négoce et pour voir ses fournisseurs.Au cours d'un de ses voyages, il fait la connaissance d 'une femme sénégalaise
d 'origine Peule. D'abord, il contracte un mariage de plaisir mais Amir remarque que Nabou est une femme fort belle .Il est éperdument amoureux d 'elle. Il décide alors de l'épouser et de la prendre pour seconde épouse et de la ramener avec lui au Maroc.
Au bled , Nabou est mal accueillie par la première épouse et l 'ensemble de la famille. le foyer d 'Amir connaît des tensions et des rivalités entre les femmes.
Fait singulier, Nabou donne naissance à des jumeaux l'un blanc et l'autre noir.
Amir est-il heureux dans cette ambiance ? La cohabitation entre les différents membres de la famille comment va-t-elle évoluer ? le seul personnage amène et sympathique est Karim, fils aîné d' Amir .
"Le mariage de plaisir" est un bon roman de Tahar Ben Jelloun . Un grand roman d 'amour !





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Avec ce roman, « le mariage de plaisir », Tahar Ben Jelloun, membre de l'Académie Goncourt, nous projette dans son Maroc natal et le racisme contre les noirs qui y sévit.

Nous sommes dans les années 1950. Amir est un commerçant, marié et père de famille, qui part chaque année au Sénégal pour rencontrer ses fournisseurs. Comme l'autorise l'islam, il contracte un mariage à durée déterminée avec la belle Nabou. S'apercevant d'en être vraiment amoureux il lui propose de rentrer avec lui au Maroc et de devenir sa deuxième femme. Refusé et mal traité par la famille et l'entourage d'Amir, Nabou donne naissance à des jumeaux. L'un blanc et l'autre noir.
Les parcours des deux enfants seront bien différents à cause de la couleur de leur peau.

Bien qu'écrit à la manière d'un conte, c'est d'un conte dramatique qu'il s'agit. Tahar Ben Jelloun nous entraine dans une société ou le racisme entre Africains, l'intolérance et l'intégrisme sont des pratiques courantes. Une société ou la couleur de la peau influe sur le destin.

Il nous parle de la sexualité et des tabous dans cette société conservatrice. Mais il nous parle aussi d'amour réel, celui d'abord entre Amir et Nabou mais aussi celui de Karin, le fils d'Amir, simple d'esprit mais d'une grande sagesse et d'humanité qui ne sait pas ce qu'est le mal.

Encore une fois Tahar Ben Jelloun nous offre un très beau roman qui se lit facilement et qui traite de sujets actuels.
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"Écoute, Nabou, il ne faut pas confondre l'islam et les musulmans… je sais que certains justifient leurs mauvaises actions en se référant à l'islam". (page 48, éditions Gallimard).

Il y a dans le dernier roman de Tahar Ben Jelloun, qui paraît en ce début 2016, comme une forme d'urgence à tenter de redorer le blason d'une religion trop souvent malmenée en ces temps qui nous sont contemporains par ses adeptes, ou prétendus, ceux-là même qui se revendiquent d'elle pour commettre l'inavouable.

C'est donc sous le sceau du "pas d'amalgame", slogan non évoqué dans cet ouvrage mais trop souvent sur toutes les ondes de nos jours, que l'auteur renommé ouvre nos esprits curieux à cette "facilité" que ladite religion offrirait aux musulmans partant en voyage, mâles exclusivement, évidemment, de convoler en justes noces en optant pour le mariage de plaisir. Une union temporaire, sous couvert de bénédiction divine pour verser dans le plaisir autorisé. Une forme de clause de sauvegarde de leur âme, leur évitant par ce stratagème de tomber dans les bras forcément impurs de prostituées.

Voilà donc une religion qui a tout prévu pour le salut de ses ouailles. Sauf peut-être le bonheur de ces dames restées au foyer, surtout quand l'époux légalement volage rentre au foyer avec celle qui a assouvi ses pulsions charnelles le temps d'un voyage. C'est l'aventure que nous narre "dans la ville de Fès, un conteur qui ne ressemblait à personne". Celui-là même sachant "qu'il est inutile d'appeler les gens à être bons, que la bonté n'a pas besoin de béquilles pour avancer".

Le titre est racoleur. M'y suis-je laissé prendre ? Pourquoi pas. Mais de voyeurisme je me défends – promis juré. J'ai été interloqué par une telle pratique décrite tout de go en quatrième de couverture. La polygamie, j'étais au courant. Les commodités de voyage, j'ai découvert. On finit par comprendre le succès d'un prosélytisme aujourd'hui florissant avec de tels atouts de séduction. A votre appréciation mesdames. Je ne suis pas jaloux – re promis juré.

Mais avec son titre racoleur qui capte le chaland, cet ouvrage verse toutefois dans des thèmes beaucoup plus lourds et chers à son auteur. Ceux des inégalités de ce monde, du racisme sous toutes ses formes : couleur de peau, religion, handicap, sexe. Toutes les différences. On touche là aux confins de l'humanisme. C'est là que l'espèce qui se targue d'intelligence en montre justement les limites. Plus de discernement lorsque cupidité et convoitise se mettent au service des bas instincts. L'animal ressurgit.

Cela fait à mon sens au final, un ouvrage plutôt déséquilibré, qui tombe dans le cliché grossier, oppose l'angélisme du simple à la cruauté du nanti d'une manière manichéenne, et souffre de raccourcis simplificateurs et d'incohérences. Avec parfois une touche de surnaturel, les événements servent le récit avec une survenance bien trop souvent artificielle.

La belle langue de Tahar Ben Jelloun souffre aussi de cette urgence à vouloir réhabiliter l'un et dénoncer l'autre. Certes les expressions populaires, parfois triviales, voire crues, ajoutent au réalisme d'un texte qui n'en manque pas. Mais le style, tout autant que la construction du récit, trahissent à mes yeux une certaine fébrilité à dénoncer l'injustice, la méchanceté, et autant de travers qui ne valorisent pas l'espèce humaine. Tahar Ben Jelloun n'a de cesse de le clamer. En exprimerait-il la lassitude ?

Une fois n'est pas coutume, ce qui est à mettre à l'honneur de l'homme a peut-être desservi l'écrivain. Que d'efforts de sagesse a-t-il fallu au philosophe inspiré pour maîtriser le démon de la révolte.

Je me démarque de la louange. Mais avec un écrivain de ce gabarit, il y a encore de la marge avant de sombrer dans la médiocrité. Cela reste de bonne facture.
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Ce livre commence par une histoire d'amour.
Un mariage arrangé au Maroc, mais aussi, ailleurs, un mariage de plaisir.
Une histoire de famille sur plusieurs décennies. Une jeune femme noire qui, par amour, change de religion, accepte aussi de changer de pays, de cohabiter avec la 1ère épouse.
La naissance de jumeaux, l'un blanc, l'autre noir.
Une histoire qui commence par l'amour mais dont le fil rouge est le racisme. Un livre qui débute avec une certaine poésie mais termine dans la violence.
Je ne vais pas dire que j'ai aimé cette histoire, mais j'ai admiré Nabou. L'histoire de ces fils et de son petit fils est cependant plus difficile à supporter.
Un sentiment mitigé quant à l'histoire...
Une belle écriture de Tahar Ben Jelloun...
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Depuis le temps, Tahar Ben Jelloun sait nous tresser de belles (parfois tragiques) contes Ca qui me rapelle des fois Amin Maalouf. Comme" le Mariage de plaisir", qu'il nous livre de sa plus belle plume.
Ses mots sont si révélateurs des maux qui rongent notre vie quotidienne. Il y a à chaque fois chez Tahar Ben Jelloun une mécanique d'écriture qui détonne, ne s'épuise pas. Bien au contraire se renouvelle au gré des sujets. Dans son roman, il y a de splendides paragraphes. Dans ce dernier roman, il est question des relations des hommes avec les femmes, du racisme entre Africains (basanés et noirs), les rivalités entre femmes, la jalousie, la violence. L'auteur s'interroge comment "la couleur d'une peau détermine à ce point le destin des hommes, pourquoi elle sauve certains, tandis qu'elle envoie d'autre directement en enfer".
Tout commence par le récit d'un conteur. Il est vrai que chez Ben Jelloun, la notion de conteur prend toute sa mesure, il y a toujours de la magie et du mystère dans la voix de ces hommes à la mémoire profonde. Ce conteur donc est un sage qui raconte l'histoire d'Amir, un enfant issu d'une famille de commerçants qui, dit-on, descend du prophète (encore une ?). Bel homme, commerçant de son état à Fès, Amir s'est marié très tôt à Lalla Fatma avec qui il a eu quatre enfants (trois garçons et une fille). le bonheur, suggèreront certains. le dernier, Karim, n'était toutefois pas comme les autres enfants. Il était particulièrement vif, néanmoins il avait un peu de retard. Coeur pur comme il n'y en a que rarement, il faisait cependant le bonheur des siens. Karim ne lâchait jamais son père qui l'emmenait partout. Un jour il l'emmène au Sénégal où Amir se rendait plusieurs fois par an pour ses affaires commerciales. Sous le soleil de ce pays, Amir avait rencontré Nabou, une ravissante Peule avec qui il avait contracté un mariage de plaisir. L'islam lui permet ce mariage à durée déterminée puisqu'il est en voyage. Et à chacun de ses voyages donc, il l'a retrouvait.
Cette belle peule à la peau noir d'ébène faisait vibrer Amir. Il en était fou. Un jour Amir a décidé de la ramener avec lui au Maroc auprès de sa première épouse et ses enfants. C'est là que tout se gâte. Que l'histoire s'ébranle. Pour la jeune Peule c'est la descente aux enfers. Personne ne voulait de cette Sénégalaise. Lalla Fatma et ses enfants lui rendaient la vie impossible. La vie de seconde épouse vire au cauchemar. Seul Karim au grand coeur se refusait de lui faire le moindre mal. L'ambiance dans la famille était devenue irrespirable. Insupportable, surtout pour Nabou. Laquelle avait tenu bon et a accouché de jumeaux. Un blanc et un noir. L'histoire de ces deux enfants était comme écrite sur la couleur de leur peau. Dans une société rétrograde, conservateur qui n'admet pas la différence, leur destin était inévitable. Si le blanc s'en tire, Salim à la peau noir sera victime comme sa mère de la couleur de sa peau.
"Le mariage du plaisir" est un voyage dans les pratiques de la société d'hier tout en nous rappelant que celles-ci perdurent aujourd'hui. le mépris de l'autre, le racisme, le jugement de son prochain sur la simple couleur de sa peau…

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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
18 décembre 2017
Sous ce conte envoûtant qui se déroule sur quelque soixante années, Tahar Ben Jelloun pointe une nouvelle fois - il l’a fait dans de précédents livres - les œillères d’une société figée dans ses certitudes obsolètes.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (111) Voir plus Ajouter une citation
"Les gens méchants vivent plus longtemps que les autres, simplement parce que rien ne les affecte. Leur égoïsme et leur insensibilité les préservent. Leur corps est résistant, car ils ne connaissent ni la déception ni les contrariétés. Ils font le mal et ne craignent rien en retour. Leur force vient de leur indifférence, de leur inhumanité. Pas de bonté, pas de pitié, pas de gentillesse. Méfiants, ils anticipent et agissent avant que l'autre n'ait le temps de les atteindre. Evidemment ce sont des gens qui cultivent l'apparence d'être civilisés, mais il ne faut pas s'y fier. Souvent ils meurent dans leur sommeil, très âgés. La méchanceté maintient en bonne santé, comme si les virus, les maladies évitaient leur chair inhospitalière. Voilà pourquoi, selon moi, l'homme serpent nous a conseillés d'être méchants. Mais ni toi, non, surtout pas toi, ni moi, ni Nabou, ne sommes capables de méchanceté. Tant pis, ce n'est pas grave, la vie est plus belle avec nos failles et nos faiblesses.
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Il y avait une fois, dans la ville de Fès, un conteur qui ne ressemblait à personne. Il s'appela Goha, avait la peau très brune, un corps sec et dur,le regard perçant et d'une grande justesse. Il débarque du Sud après les grandes pluies, en général au début du printemps, s 'installait sur une place, à l'entrée de la ville, tantôt à Batha, tantôt à Bab Boujloud, posait son matériel sur le sol et attendait qu 'un cercle se forme autour de lui. D'une grande culture, tant arabe que berbère, doté d' une imagination époustouflante, connu pour la sévérité de son jugement, et aussi la rigidité de ses positions ;il avait ses fidèles comme ses détracteurs, qui attendaient toute l'année son sa venue et ne rataient aucun de ses contes .
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Quand on est acculé à l'exil, on se lève et on marche, rien de plus. C'est aussi simple que ça. Pas la peine de faire des analyses et études approfondies pour expliquer ce geste de survie. C'est une pure volonté d'agir, au lieu de rester là à prier le ciel qui de toute façon est indifférent. A-t-on jamais rien vu descendre du ciel en dehors de la pluie, de la neige et quelques débris d'étoile déchue ?
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Les hommes ont de tout temps eu besoin de calmer leurs angoisses. Je pense qu'ils ont créé les religions pour supporter la vie et ses mystères, la mort étant la principale énigme que personne n'a jamais résolue. Moi je crois tous les prophètes. Je connais quelques textes appris par coeur, et je peux te dire que l'islam, le catholicisme et le judaïsme sont des religions qui se ressemblent. Elles ont pour mission d'apaiser l'homme et de le mettre en garde quand il dépasse les limites ; c'est pour cela qu'existent l'enfer et le paradis.
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Il y a longtemps que j’avais compris que quand les pauvres, les laissés-pour-compte, les braves paumés demandaient compassion et miséricorde à Dieu, ils n’obtenaient rien. Pire, seuls les salauds, les voleurs, les exploiteurs, les criminels, les imposteurs s’épanouissent, s’enrichissent et s’en vont ensuite laver leurs péchés à La Mecque. C’est la victoire de l’hypocrisie sur la justice.
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