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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En 1984, Jean-Patrick a 9 ans quand son père décède dans un accident de la route.Homme de paix et de sciences, il avait toujours préservé ses enfants d'un passé marqué par les violences inter-ethniques. En s'installant chez l'oncle Emmanuel, la famille renonce à la modernité et à l'aisance; et Jean-Patrick et son frère Roger apprennent des bribes de l'histoire de leur famille. Pour eux, c'est un choc, ils se pensaient rwandais, ils se découvrent Tutsis, Tutsis dans un pays où les Hutus ont le pouvoir. le temps passant, les tensions s'exacerbent, la conscience politique de Roger s'éveille. Jean-Patrick, lui, a appris qu'un Tutsi doit être le meilleur pour réussir. Ses bons résultats lui permettent d'intégrer l'université de Butare où il fait des merveilles sur la piste d'athlétisme. Entraîné par l'énigmatique Rutembeza, le jeune homme améliore ses performances et caresse le rêve de représenter le Rwanda sur 800 mètres aux prochains jeux olympiques. Mais le sport n'est pas un refuge hermétique et Jean-Patrick ne peut pas ignorer les violences qui se multiplient. Roger le met en garde, Rutembeza lui procure une carte d'identité hutue et surtout Béa, la fille dont il est tombé amoureux au premier regard, militante pour la paix, tente de lui ouvrir les yeux sur le danger qui guette. Quand, en avril 1994, le président Habyarimana est victime d'un attentat, les extrémistes hutus en profitent pour attiser la colère du peuple à l'égard des Tutsis. Les massacres, organisés et systématiques, n'épargnent ni les Tutsis, ni les Hutus qui les soutiennent. le Rwanda est à feu et à sang.


«Même s'il passe ses journées ailleurs, Dieu revient chaque nuit au Rwanda». Peut-être Dieu avait oublié ce proverbe cher à Jean-Patrick et Béa en cette funeste année 1994 où le Rwanda a connu la pire des guerres puisqu'elle était fratricide. Des rivalités qui remontent à l'époque de la colonisation belge, des humiliations subies de part et d'autre, une animosité latente, et soudain une occasion saisie de mettre le feu aux poudres, de manigancer pour éradiquer toute une partie de la population, telle est l'histoire que nous raconte Naomi Benaron à travers le destin de la famille de Jean-Patrick, le coureur de fond tutsi et de sa bien-aimée hutue, la courageuse et idéaliste Béa. Sans pathos excessif, sans manichéisme, elle nous donne à voir un Rwanda mis à mal par la bêtise humaine où on s'entretue entre voisins, entre amis. Massacres, incendies, viols, sont perpétrés sous le regard indifférent des forces armées occidentales. Mais le Rwanda des agriculteurs, des pêcheurs, des cultures en terrasses, du magnifique lac Kivu, n'est pas uniquement la terre qui a subi ce terrible génocide. A travers ses personnages, l'auteure nous raconte aussi l'histoire de hutus qui ont accueilli, caché, sauvé des tutsis, d'occidentaux qui sont restés jusqu'au bout aux côtés de leurs amis africains, d'hommes et de femmes qui n'ont pas oubliés qu'ils étaient avant tout des êtres humains.
Un récit qui commence tranquillement puis monte en puissance, comme un 800 mètres bien maîtrisé. On s'attache à ces rwandais, quelle que soit l'ethnie à laquelle ils appartiennent, on tremble de voir le danger et la mort les approcher et bien sûr on pleure leurs proches assassinés, leurs rêves tués dans l'oeuf, leur pays martyrisé par la haine. Un grand livre, une belle leçon de vie, un hommage à ceux qui ont péri sous les coups de machettes ennemis.
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Ce livre est une course à part entière: une course pour la vie, pour l'amour, pour l'espoir d'un pays tout entier qui bascule petit à petit dans l'horreur la plus totale.
L'histoire débute lorsque notre personnage principal, Jean-Patrick, a 9 ans. Il devine un talent en lui, celui de la rapidité et de la course. Au travers de diverses épreuves, dont la perte de son père et les premières attaques par les Hutus, il va se forger un caractère entièrement tourné vers la certitude d'être un jour celui qui va remporter les Jeux Olympiques pour le Rwanda! Son coach va le pousser vers cet objectif. Mais gronde en arrière plan la planification d'un terrible génocide...
Ce livre est magnifique de part son allure, car je pense que l'on peut parler d'allure. En effet, il commence par la présentation des personnages en quelque sorte et du pays, de la situation au moment de la rencontre entre le lecteur et Jean-Patrick. Cette partie est lente, régulière, on traverse le pays, ses habitants, ses coutumes, son vocabulaire, et petit à petit, la lecture s'accélère, avec les massacres qui se profilent, avec les conflits qui ne font qu'augmenter, avec Jean-Patrick qui sent une situation qui lui échappe mais qui veut encore croire que tout ceci n'est pas réel et que la volonté de voir un pays uni, comme son père le désirait, est encore possible...
Mais non, ce n'est pas possible, et d'un rêve auquel s'accrocher, Jean-Patrick n'a plus qu'un espoir, celui de retrouver quelques membres de sa familles, peut-être, l'amour de sa vie, Béa, peut-être, La vie, peut-être...
Une belle lecture, des personnages qu'on aimerait bercer pour les rassurer, un pays qu'on aimerait découvrir tellement ce dernier à l'air magnifique!
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Dur, âpre, difficile : Courir sur la faille est une lecture qui ne laisse pas indemne. Je vous conseille fortement de la morceler, ou de le lire entre deux ouvrages plus ludiques.
Nous découvrons dans ce premier roman le destin de Jean Patrick Nkuba. Il porte le prénom de son oncle décédé, bien avant sa naissance, lors d'un massacre oublié de tous à l'époque, sauf de la mère de Jean Patrick : La peur me suit comme une ombre, partout où je vais. Je ne me rappelle pas avoir dormi tranquillement depuis l'époque où j'étais enfant.
Son père meurt dans un accident alors qu'il n'a que neuf ans. Il était un humaniste, croyait à une entente possible entre Tutsi et Hutu. Sa veuve et ses enfants partent vivre chez un oncle. Pour un Tutsi, il faut travailler deux fois plus dur pour espérer avoir une place dans un bon établissement – avoir une place tout court.
Et les tensions montent, inexorablement. D'autres morts aussi. Chacun ses engagements. Pour Jean-Patrick, ce sera ses jambes, qui devront le mener à la victoire – pour qu'un Tutsi représente le Rwanda aux Jeux Olympiques. Pour Roger, son frère, ce sera la lutte armée. Si les deux frères sont choisis des voies différentes, leur amour des leurs, leur respect mutuel n'est pas remis en cause, jamais. C'est un parcours semé d'embuches qui attend chacun d'eux – et encore, je n'en dévoile pas trop – et qui mènera le lecture au coeur du Rwanda. Au coeur des contradictions du peuple rwandais, et des étrangers qui vivent parmi eux.
Un très beau roman.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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Ce roman haletant nous emmène au Rwanda, en 1984, où Jean-Patrick perd son père mais sait ce qu'il veut faire de sa vie: courir! Et aller aux Jeux Olympiques.
Mais l'arrière-fond politique va bientôt le rattraper et mettre à mal ses ambitions. Peu à peu les vieilles rancoeurs se réveillent et submergent le pays. Les Hutus chassent et pourchassent les Tustsis. Les heurts sont de plus en plus fréquents, violents et le pays explose. Courir ne signifie plus se surpasser mais survivre, toujours en équilibre...

Ce roman décrit les prémices, les ravages et l'après génocide. On y découvre la culture rwandaise, ses paysages et ses saveurs, sa culture et sa religion, ses moeurs et ses traditions. Mais aussi, sa politique corrompue, l'indifférence du monde devant un tel déchaînement de haines et de violences...

Mais toujours l'Espoir demeure dans ce roman qui, longtemps, résonnera en vous!


Lien : http://vivrelivre19.over-blo..
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Naomi Benaron nous offre donc l'histoire d'un jeune homme qui devra accepter de se faire passer pour celui qu'il n'est pas, parce qu'un Hutu a plus de chances d'aller loin avec l'appui des politiques... A moins que son identité Tutsie ne permette à ces mêmes politiques de déjouer les rumeurs malveillantes lorsqu'elles commenceront à courir... On découvre des vies d'hommes et de femmes soumis à la peur parce qu'ils sont nés dans une famille plutôt que dans une autre, des esprits étroits qui retourneront bien vite leur veste le jour où il faudra choisir son camp, et quelques personnalités qui oseront... On apprend aussi, pour ceux qui ne le savait pas, l'aveuglement des Européens et des Américains qui, bien qu'ayant envoyé des forces militaires, s'empresseront de sauver leurs ressortissants avant d'empêcher les tueurs à la machette d'égorger des populations entières lorsqu'elles saisiront ce qui se joue dans le pays.

Au milieu de toute cette haine que l'on sent monter, Jean-Patrick découvrira l'amour. Et oui, un bon bouquin américain qui se respecte, qui parle de course à pied, ne peut s'empêcher d'introduire une belle au milieu de tout ce sang qui coulera ! Mais on pardonnera bien vite à Naomi Benaron ce côté à peine trop cliché tant ses personnages restent riches et attachants. La dureté des passages concernant le génocide sera un peu apaisée par cette histoire, un peu de douceur dans ce monde de brutes... Et pour ceux qui craindraient la partie relative au génocide, sachez qu'elle n'occupe qu'un petit espace du roman, Nami Benaron nous relatant bien évidemment des choses terribles comme les annonces diffusées à la radio nationale avec les noms et les adresses des personnes à abattre, mais prenant surtout le temps de planter le contexte autour de l'histoire de Jean-Patrick.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Quand la fiction permet de mieux comprendre L Histoire, en s'attachant au destin individuel de quelques uns. le sujet peut rebuter (le génocide des Tutsis au Rwanda) et pourtant ce roman est plein de vie (certains passages comportent même de l'humour) et évite l'écueil de montrer la violence de manière crue. L'auteur est américaine, certes, mais elle a réussi à écrire son ouvrage, bien documenté, comme un roman africain et cela décrit superbement la vie au Rwanda et la beauté de ce pays. L'écriture est mêlée de mots en kinyarwanda, ce qui vaut mieux que de longues descriptions. Les informations politiques et historiques sont distillées dans l'histoire et ne constituent donc pas de longueur dans le rythme. Les personnages sont extrêmement attachants et humains. Et ô combien proches de nous. On suit 15 ans de la vie de Jean-Patrick, le héros, de son enfance à l'âge adulte, ses rêves olympiques, ses études, ses amis, sa famille et son histoire d'amour. Ce roman n'est jamais pesant (en dépit de son sujet) ni moralisateur. "Courir sur la faille" est à lire, conseiller et offrir !
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C'est effectivement la vie et la passion de Jean-Patrick Nkuba, Tutsi que nous suivons tout au long de ce roman.
L'écriture est simple, chronologique, elle suit les évènements de la vie de Jean-Patrick , avec des ellipses nous transportant d'un moment à l'autre, d'un jour à l'autre.
Mais cette simplicité nous entraine dans le déroulement de l'Histoire et nous montre la complexité des sentiments des hommes, et surtout la tragique et irréversible Histoire.
Embarqués par les évènements, par cette haine fratricide, comme Jean-Patrick et les siens nous ressentons l'angoisse , l'injustice et la fatalité .
Nous découvrons aussi un peu de la vie au Rwanda et un peu de son histoire, grâce au vocabulaire et au lexique à la fin de l'ouvrage, et aux évènements datés racontés et perçus du point de vue du personnage.
Un joli récit de vie et d'amour (puisque Jean-Patrick rencontre la femme de sa vie) même si le héros se laisse porter par les évènements, et ne comprend rien ni à L Histoire ni aux hommes. Ainsi longtemps il ne voit pas à quel camp appartient son entraîneur.
Et même si le récit se termine en "happy end" incroyable .


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Un des ouvrages les plus émouvants que j'ai eu la chance de découvrir. L'histoire de ce jeune Rwandais dont le talent pour la course lui permet de rêver à d'autres horizons sur fond de génocide ne peut pas laisser indifférent. Chaque personnage remplit son rôle à merveille et ce roman laisse des traces.
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