Annabelle

Excellente surprise que ce premier roman suédois au point de départ pourtant très convenu : la disparition d'une jeune fille de 17 ans. A-t-elle fugué ? s'est-elle suicidé ? A-t-elle été assassinée ?
Je me suis régalée. L'auteure a réussi à transcender cette banalité en parvenant à insuffler sa touche personnelle. Et cela fonctionne très bien.

Tout d'abord, il y a le cadre très loin de la Suède stéréotypée. Direction Gullspång, une petite ville frappée par la crise économique depuis la fermeture de la fonderie : pauvreté, magasins fermées, jeunesse désoeuvrée, les stigmates sont bien là. La description très réaliste de cette micro-société en marge de la prospérité suédoise apporte beaucoup, comme un huis clos morose qui influe sur la population.

C'est dans cet arrière-plan très intéressant qu'évolue un personnage principal passionnant bien que peu aimable : l'inspectrice de la brigade criminelle Charlie Lager. Elle occupe tout l'espace. Rugueuse, solitaire, alcoolique, en colère, une femme libre à la fois forte et fragile qui assume une vie sentimentale dissolue. Sa carapace dure comme l'acier va petit à petit se fendre … car Charlie a vécu jusqu'à ses quatorze ans à Gullspång avant de fuir pour se reconstruire après un drame dont on découvre la teneur à dose homéopathique. Rapidement, le polar se double d'une quête identitaire qui l'amènera peut-être jusqu'à la résilience, la vraie, pas celle de la carapace. Les souvenirs ressurgissent, le déni s'efface, dix-neuf ans après.

Surtout, la construction du récit est très réussie. le talent de l'auteure s'exprime tout particulèrement dans sa maitrise des trois arcs narratifs qu'elle déploie : «  ce jour-là » qui met en scène la dernière journée d'Annabelle avant sa disparition, le temps de l'enquête qui occupe le plus de chapitres, et « avant » très mystérieux avec deux jeunes filles qui n'apparaissent pas dans les deux autres récits … Bien évidemment, ces trois arcs narratifs vont s'enchâsser en éclairant le passé de Charlie.

Tout sonne juste dans ce polar complexe mais fluide, admirablement construit qui fouille la psychologie des personnages de façon très approfondie. J'ai pensé ( toute proportion gardée, le fantastique en moins ) à la génialissime série de David Lynch, Twin Peaks, Annabelle comme une nouvelle Laura Palmer ... et des secrets terribles jadis enfouis qui ressurgissent.

Lu dans le cadre de la sélection mars du Prix des Lecteurs Livre de Poche 2020, catégorie policier / thriller.

Polar suédois d'une adolescente disparue dans un petit village isolé où a grandi l'enquêtrice Charlie.

Lorsque son patron lui demande d'aller à Gullspång pour faire la lumière sur une disparition, Charlie a envie de refuser l'affectation car elle n'a aucune envie de retourner dans le bled de son enfance. En parallèle avec l'enquête, on apprend peu à peu qu'elle avait une mère alcoolique et bipolaire, qui faisait suivre les jours de fêtes bien arrosées de périodes de prostration dans le noir.

Pour retrouver Annabelle, la disparue, il faudra apprendre à connaître, cette fille intelligente, curieuse, qui aime la lecture, mais qui aime aussi sortir avec des amis, au grand désarroi de sa mère surprotectrice.

Un polar de courts chapitres, qui alternent entre l'enquête, les derniers jours d'Annabelle et la vie d'une mystérieuse Alice et de son amie Rosa.

Un polar d'adolescences et de familles dysfonctionnelles, de résilience et de lourds héritages psychologiques.

La détective Charlie Lager est contrainte par ses supérieurs de retourner à Gullspång, la petite ville où elle s'était juré de ne jamais remettre les pieds pour enquêter sur la disparition d'une jeune fille de 17 ans, Annabelle que la police locale n'a pu retrouver.

Alors que ses recherches progressent, Charlie est confrontée à un passé traumatisant, vieux de 20 ans.

La jeune femme, que sa brillante ascension dans la police suédoise a conduite à résoudre des enquêtes particulièrement complexes, se retrouve démunie et vulnérable face aux démons de sa propre enfance ; car Charlie aussi a de sombres secrets.
Meilleure vente de premier roman 2017 en Suède, Annabelle a été récompensé par le Crimetime Specsavers Awards, vendu à 90 000 exemplaires dans son pays, et cédé dans 19 pays, Annabelle fut un des événements du dernier quais du polar lyonnais.

L'auteur sait assurément de quoi elle parle puisqu'elle a vécu à Gullspång, petite bourgade d'à peine mille âmes, un des endroits les plus pauvres du pays qu'elle décrit formidablement bien, une cité désoeuvrée, où les jeunes connaissent le désarroi, le désespoir, alcool et drogue.

L' héroïne, inspectrice Charlie Lager qui revient dans sa ville natale 20 ans après l'avoir quitté, fait pas mal penser à celle de " sur ma peau " de Gilyan Flynn.

Elle doit faire face à ses propres démons, tout en menant son enquête, et ce retour aux sources charrie avec elle son lot d'événements enfouis et presque oubliés.

On aime le côté « borderline » du personnage, à la vie particulièrement chaotique, qui apporte du crédit et de l'intensité au récit; un récit sombre, où la souffrance psychologique est par ailleurs porté par une plume fluide et prenante .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Annabelle est le premier tome d'une saga prometteuse. On fait la connaissance d'une flic pas comme les autres, une femme torturée dont l'enfance avec une mère alcoolique et dépressive à laisser des traces. Elle vit à Stockholm mais doit retourner dans son village d'enfance pour une enquête sur la disparition d'une jeune fille.

J'ai aimé l'écriture, le style de Lina Bengtsdotter est fluide et le roman se lit très vite. L'enquête est bien menée, les policiers sont efficaces mais je m'attendais à une fin un peu différente (je n'en dis pas plus pour éviter les spoilers).

J'ai vraiment envie de retrouver Charlie Lager dans d'autres enquêtes mais j'espère que les prochains tomes ne vont pas tourner en rond et apporteront quelque chose d'un peu différent plutôt qu'une flic a problème, avec une nouvelle jeune fille disparut.

Lien : https://missmolko1.blogspot...

Mais comment font ces auteurs suédoises pour écrire aussi bien ? de façon aussi animale, végétale et minérale ? Et voici que Lina Bengtsdotter rejoint Sara Stridsberg et Monika Fagerholm (Finlandaise, d'accord, mais qui écrit en suédois) dans mon top 3 des écrivains à l'écriture sensorielle et onirique.
Ici, une belle fille de 17 ans disparaît à l'issue d'une soirée bien arrosée, dans un trou perdu au coeur de la Suède. Pour aider les autorités locales dans leur enquête, la police de Stockholm envoie sur place deux de ses inspecteurs -dont Charlie Lager, qui a fui ce même patelin 20 ans auparavant.
J'ai adoré Charlie Lager. Contrairement aux habituelles héroïnes propres sur elles, Charlie picole, Charlie déconne, Charlie aime s'envoyer en l'air. Mais Charlie est également l'une des meilleures flics de la brigade. J'ai beaucoup aimé la justesse de ses sentiments et émotions, son indépendance, son assurance, son empathie, et son attachement assumé (malgré elle) à sa petite ville sinistrée et ses habitants désespérés :
"Jamais je ne... Je veux dire, se taillader les bras comme ça en travaillant à l'usine...
- Tout le monde n'a pas les mêmes possibilités.
- Peut-être. Mais on a toujours le choix.
- Ca, c'est ce que disent les gens qui ont eu de la chance au départ.
- Mais quand même, on peut toujours...
- Non, le coupa Charlie. Ca, c'est vraiment des conneries."
(J'ai découvert avec stupeur que ce patelin existe vraiment, et que Lina Bengtsdotter elle-même y a grandi).
L'enquête tient en haleine, d'autant que petit à petit, une seconde intrigue se fait jour ; le retour vers le passé est parfois propice à l'émergence de certains fantômes.
Et puis, cette histoire est également une ode à l'été, à l'amitié et à la liberté, saupoudrée d'un soupçon de féminisme et valorisée par ce style qui m'a envoûtée, à la fois envolé, éthéré et organique, et qui rend la lecture de ce roman totalement addictive.
Alors, si vous voulez être dérouté et emporté en cette période de confinement, n'hésitez pas un instant, et jetez-vous sur ce livre.

Merci, Kirzy, de m'avoir incitée à le lire grâce à ton enthousiasme contagieux !

Annabelle 17 ans, a disparu lors d'une fête bien alcoolisée à Gullspång un patelin de la campagne suédoise où le chômage et l'alcool font des ravages.
Charlie Lager est enquêtrice à la brigade criminelle de Stockholm et fait partie de l'équipe dépêchée sur les lieux pour aider la police locale. Elle est originaire de cette petite bourgade et de nombreux souvenirs vont alors refaire surfaces…

Annabelle est le premier roman de Lina Bengtsdotter et c'est plutôt réussi. Chapitres courts et rythmés on avance dans l'enquête au côté de Charlie, célibataire mais grande consommatrice d'hommes et d'alcool. Esprit sain mais tourmenté, ce personnage nous dévoilera son enfance petit à petit.

Lina Bengtsdotter nous dépeint un village du fin fond de la Suède, qui pourrait être un village du fin fond de la France ou d'ailleurs, où la jeunesse s'ennuie, grandit, vieillit et parfois meurt à petit feu. Mais l'auteure y apporte également une touche d'espoir et d'amour malgré les luttes quotidiennes de la vie.

J'ai beaucoup aimé ce livre, qui a réussi à me tenir en haleine durant 400 pages sans m'ennuyer une seule seconde, et en n'ayant pas la sensation de faire du sur-place car jusqu'au dernier chapitre elle a la plume pour nous mener de pistes en pistes.

J'ai un peu moins apprécié l'utilisation permanente du tutoiement entre les personnages ; entre connaissances ou non, entre enfants et adultes, entre policiers et personnes interrogées. J'ai trouvé ça vraiment étrange et parfois déroutant dans un premier temps avant d'en prendre l'habitude. Est-ce une mauvaise traduction ? est-ce dans la culture suédoise ? le vouvoiement n'existant peut-être pas ?

Mais ne vous arrêtez pas à ça, découvrez vite cette auteure et ce roman policier. Et s'il vous a plu, vous pourrez poursuivre une nouvelle histoire avec Charlie Lager dans Francesca.

Ce livre acheté totalement par hasard fut une agréable surprise .
On fait la connaissance d'une policière pas ordinaire ,
Charlie Lager ...presque toujours ronchonne et ne sachant pas trop limiter
sa consommation d'alcool !
La disparition d'une jeune fille va l'obliger à retourner dans sa ville natale , un bourg perdu , loin de Stockholm , où elle avait pourtant juré
de ne jamais remettre les pieds ...
Dans cette petite ville , victime du déclin industriel ,
les adolescents noient leur ennui dans l'alcool et les drogues .
Cette enquête va déterrer de vieux secrets qui concernent
Charlie elle-même !
Bien que les 50 dernières pages soient très intenses,
ce livre n'est pas à proprement parler un "thriller" ...
c'est un roman policier , presque sociologique qui trace le portrait
de gens abîmés , traumatisés à vie ...
Je retrouverai avec plaisir Charlie Lager dans le prochain livre
de Lina Bengtsdotter .

Un roman haletant qui retrace l'enquête sur la disparition dans une petite ville perdue. Les personnages sont attachants. L'alcool est omniprésent dans cette histoire, l'héroïne, les jeunes qui s'ennuient. C'est un croisement d'une histoire du passé qui se retrouve dans le présent. Un livre passionnant.

Dans une petite ville paumée de suède, une ville qui semble grise et déprimée et où les perspectives d'avenir pour les jeunes sont très réduites, une jeune fille de 17 ans disparaît lors d'une soirée entre jeunes.

La police locale, démunie, doit faire appel à des inspecteurs venus de la capitale. Parmi eux, il y a Charlie, qui n'ose pas refuser cette mission et qui n'ose pas dire qu'elle-même a vécu dans cette fille jusqu'à ses 14 ans avant de fuir en jurant de ne jamais y revenir.

Pas simple pour Charlie de se retrouver plongée dans des souvenirs très pénibles tout en devant mener une enquête compliquée.

L'auteur réussit très bien à tresser plusieurs histoires, plusieurs époques, plusieurs tragédies, sans s'emmêler et perdre le lecteur.

L'ambiance générale de cette ville et de ses habitants est très bien décrite.
Le tutoiement utilisé de façon générale en Suède m'a interpellée.
Tout le monde se tutoie, à tous les niveaux, les jeunes tutoient les inspecteurs, les inspecteurs tutoient les parents de la disparue, le pasteur et les inspecteurs se tutoient.
Suis-je devenue snob ou conventionnelle avec l'âge mais cette absence de vouvoiement m'a littéralement sauté aux yeux. le tutoiement crée une ambiance familière qui n'a pas lieu d'être, cela m'a perturbée.

Beaucoup de secrets, beaucoup d révélations, beaucoup d'enfances brisées, beaucoup de mystère et un vrai réel plaisir de découvrir cette auteure.

Agréable lecture de ce livre que j'ai eu du mal à lâcher avant de connaître la fin. L'auteure dépeint la vie difficile que peuvent avoir les habitants d'un petit village suédois perdu au fin fond de la campagne, loin de la capitale : emplois précaires, problème d'alcoolisme, autant chez les adultes que chez les jeunes (et parfois même des enfants), problème également de drogue, certaines mentalités un peu "arriérées", racisme et j'en passe.
J'ai trouvé intéressant que deux histoires nous soient contées en même temps, celle d'Annabelle, la jeune fille disparue, et celle de Charlie, la policière. Nous nous trouvons face à des jeunes perdus, qui essaient de faire face aux épreuves et veulent oublier leurs démons. J'ai apprécié la description psychologique de Charlie, cette jeune femme qui se veut forte, mais qui cache tant de soucis et de faiblesses.
Un tout petit (mais vraiment tout petit) bémol pour un ou deux passages de traduction qui m'ont un peu gênée parfois : par exemple le tutoiement de tout le monde, même s'ils ne se connaissent pas, ainsi que certaines expressions qui sonnent un peu étrangement en français. Hormis cela, j'ai passé un bon moment et ne me suis pas doutée de la fin !