Je remercie avant tout les éditions Albin Michel et Babelio pour ce cadeau reçu dans le cadre de l'Opération Masse Critique.
Voilà. Bon.
Ce livre, je l'ai lu assez rapidement et pour une fois ce n'est pas parce que je me fichais éperdument du contenu ou que son écriture m'était presque insupportable. Non, rien de cela. En tout cas pas à ce point.
Toutefois, on ne peut pas dire que ce sujet en particulier m'intéresse, mais, de quoi s'agit-il... D'une description de la ultra-haute société new-yorkaise des années 60-70, leurs apparats, leurs fonctionnements, leurs mensonges... D'une description qu'on pourrait presque taxer de sociologique, fruit d'une recherche non pas d'observatrice participante, puisque l'auteure nous explique un peu sa méthode en fin de livre et le pourquoi de ces sujets, mais en tant qu'archiviste et un peu touriste, dirons-nous. C'est aussi le point de vue d'un auteur sur un autre auteur, le point de vue de
Melanie Benjamin sur
Truman Capote, qu'elle admire et dont elle se surprend à chercher à comprendre l'évolution (l'ayant d'abord connu sous ses aspects un peu grotesques de sa fin de vie (médiatique)).
Et dans cette faune, on choisi la plus belle, et l'électron libre, Capote, qui ont tissé une relation d'amour, d'amour spécial... Amour que ce dernier trahira pour l'art, qui n'en est plus vraiment...
C'est encore une manière de réflexion sur les apparences, la Beauté, les beautés, le temps qui passe, qui abîme, qui détruit contre lequel on lutte...
Bref, tout ça est bien expliqué, assez bien écrit et décrit, et somme toute assez plaisant. Une petite citation au passage :
"Tous les regards se tournèrent, insistants, vers les deux femmes en noir, assises l'une en face de l'autre, qui mangeaient à peine, sans se parler. On avait l'impression que l'alarme d'un réveil invisible avait té réglé sur une certaine heure et que les deux femmes attendaient qu'elle sonne pour échapper à l'épreuve qu'elles partageaient."
Toutefois il y a deux problèmes, selon moi : le premier, c'est qu'il y a eu un film très fort sur
Truman Capote en 2005 ou 2006 avec l'excellent Philip Seymour Hoffman, cela pour la partie crapule de Capote signe un sommet avec lequel il est difficile de rivaliser. le second, c'est qu'il y a eu la série Gossip Girl ou le procédé est un peu pareil, un futur écrivain côtoye la brillance manhattanienne et relate tous les ragots et finalement publie... avec toutes les conséquences... Bref,
Melanie Benjamin soit surfe sur cette vague qui a déjà été fort exploitée (même si elle parle d'une époque antérieure à Gossip Girl), soit elle ne s'est pas rendue compte qu'elle arrive trop tard...
Du coup, je ne sais pas trop à qui s'adresse ce livre et qui en sortira enchanté... Reste-t-il encore des hyper curieux de cette époque dorée de New-York ? (Il reste toujours de tout, mais est-ce que ça suffit comme lectorat ?) le livre est tout de même très féminin, et je pense que les lecteurs masculins (sans cliché ou présomption du sexe) n'iront pas vers lui.
Les rebondissements sont connus dès le départ, il n'y a aucune surprise en cours de route... Donc je ne sais pas ce qui peut encore scotcher le lecteur ou la lectrice...
Pour moi, ce livre est essentiel pour les passionnés de New-York, son histoire, et la mode aussi, essentiel dans le sens du collectionneur pour qui toute pièce en rapport à sa passion est essentielle... Mais pour les autres, il est tout à fait dispensable. Même si comme je le disais au début, il est assez bien écrit, il ne tombe pas des mains, les différents points de vue et narrations qui se combinent, s'interpellent sont intéressants et bien faits. (On sent l'école américaine... Un peu trop ?) Notez que je n'avais pas vraiment parlé du côté multi-narration, ce qui est fait.
Bref, voilà pour moi, moment agréable, sans gros bémols et sans gros plus. Trois étoiles donc.