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3,47

sur 172 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"Les Cygnes de la Cinquième Avenue" 2017 est le cinquième roman historique de Melanie Benjamin. Il retrace surtout la vie de l'écrivain Truman Capote entre les années 55-68 autour de la vie d'une poignée de belles femmes riches qu'il nomma « ses cygnes », elles étaient toutes amies très proches.

C'est un livre que j'ai lu avec intérêt car il est très bien documenté sur le sujet: ces femmes de la post guerre qui furent des icônes incontestées de la mode et de bonnes manières, tout spécialement l'héroïne de ce roman, la très belle et inégalée Babe Paley née Barbara Cushing.

Babe Cushing faisait partie des trois fabuleuses soeurs Cushing qui avaient été formatées par leur mère pour devenir les épouses parfaites d'hommes riches, de véritables faire-valoir de maris riches et puissants, enviés de tous, car possédant des épouses de rêve dévouées à leur ego.

Babe Cushing, après un premier divorce épousa William S. Paley, un magnat des médias, propriétaire de CBS, très bien introduit dans les milieux politiques huppés et dans les milieux artistiques et financiers malgré des origines juives. Elle lui donna deux enfants mais elle ne s'en est jamais occupée.

C'est le sémillant Truman Capote qui nomma ce groupe de femmes amies « les cygnes », car elles étaient toutes élancées et ultra minces, vêtues avec une élégance parfaite, ayant des codes vestimentaires stricts et des habitudes immuables comme par exemple de s'habiller pour se retrouver à déjeuner à La Côte Basque, un restaurant huppé de la 5è Avenue. Ces femmes menaient une vie sociale trépidante chaque jour de la semaine mais en réalité se morfondaient dans une solitude et un vide existentiels inimaginables.

Truman Capote fit la connaissance du groupe vers 1955, il avait alors un peu plus de 30 ans et il était assez séduisant : un blondinet de petite taille aux traits fins, soigné de sa personne, assez « intello » et possédant la langue la plus acérée et mortifère de tout Manhattan.

Babe Paley sera séduite par ce compagnon amusant qu'elle croisera dans des évènements mondains; elle l'introduira au sein de son groupe d'amies et très vite Truman Capote deviendra le compagnon inséparable de ces dames oisives, leur bouffon, leur amuseur, leur « rémora » aussi car il se fera inviter par tous. Son homosexualité affichée rassurera les maris. Truman Capote et Babe Paley deviendront des amoureux platoniques très proches, dépositaires chacun des secrets les plus intimes et inavoués de l'autre. Babe est complètement délaissée par son mari qui l'utilise comme faire valoir et Truman souffre d'un complexe qui lui vient de l'abandon affectif de la part de sa mère.

Truman Capote connut la gloire après la publication en 1965 de son roman phare "De sang froid", mais après ce succès immense, il connut la panne d'inspiration et il entama la lente dégringolade vers l'alcool et les drogues. C'est au cours de cette période qu'il va publier des chapitres de son prochain livre dans l'élitiste magazine Esquire et qu'il se servira de toutes les confidences que ses amies, les cygnes, avaient déposé au fil du temps et notamment celles de sa chère Babe Paley.

La trahison fut de taille. La chute de Capote fut retentissante et à la hauteur.

Voici un livre écrit avec beaucoup de grâce et d'élégance que j'ai eu plaisir à lire. Il mêle une bonne dose de faits historiques à une fiction si bien menée que le lecteur est embarqué dans une autre époque, aujourd'hui révolue, celle de l'élégance innée, celle d'une certaine insouciance, celle de l'Amérique du Nord comme parangon du confort matériel.

J'ai dans mes tablettes les oeuvres complètes de Truman Capote, lues il y a longtemps (1990 ?) publiées par Gallimard-Biblos. J'avais trouvé à l'époque que l'oeuvre de Capote était inégale et que notamment les nouvelles qui décrivaient La Louisiane, son État d'origine, étaient admirables et riches en couleur locale. Capote fut un ami intime d'enfance de Harper Lee dans leur patelin de Monroeville et il existe une légende comme quoi Capote est impliqué dans l'écriture du roman phare de Harper Lee "Ne tirez pas sur l'Oiseau moqueur" où il apparaît d'ailleurs sous les traits de Dill; aujourd'hui ce roman est un classique aux USA.
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Bien que le titre de ce roman soit pluriel, bien que Truman Capote soit présenté en premier dans le quatrième de couverture, c'est bien Babe qui, pour moi, est l'héroïne de ce livre. Elle est là, omniprésente, des années 50 aux années 70 qui ouvrent le livre, avec la parution d'un nouveau texte de Truman Capote et ses conséquences.
Qui découvrons-nous en 1975 ? Des cygnes déchues, non parce qu'elles ont vieilli mais parce qu'elles ont lâché prise, dans un monde qui n'est plus le leur, un monde que l'une des leurs s'apprêtent à quitter, un monde qu'une autre femme vient de quitter volontairement à cause d'un homme, Truman Capote. Il apparaît en filigrane, dans ses chapitres où l'alcool se le dispute au fiel. Lui qui fut leur ami, leur confident, leur amuseur, non pas le fou du roi mais le fou de sa reine les a trahis en écrivant ce qu'elles lui ont confié dans l'intimité de leur salon, de leur boudoir.
Ces femmes fascinaient le jeune écrivain, devenu écrivain confirmé, abîmé physiquement par l'acte d'écrire lui-même. Pourquoi ? Elles étaient belles, elles symbolisaient l'élégance, les photographes les attendaient à la moindre de leur sortie. Elles apparaissaient toujours impeccables, elles sont mariées à des hommes riches et puissants et j'avais une forte envie de les secouer. Élégantes, oui, mais femme objet, femme potiche, dont tous les actes tendent à être un beau trophée au bras de leur mari, auquel elles sont entièrement dévouée jusqu'à la servilité, éloignant tranquillement leurs enfants pour le bien être et la tranquillité de leur cher et tendre. Ainsi ont-elles été élevées, ainsi parfois, se rappellent-elles qu'elles doivent aussi élever leurs enfants. Bien sûr, parfois, l'une d'elles se rebellent, pas pour longtemps : vivre sans être riche, vivre sans être vu, regardé, admiré leur semble impossible.
Alors oui, ce livre est intéressant, pour nous montrer une société qui n'existe plus mais qui a donné naissance à la société du spectacle que nous connaissons actuellement, après bien des détours. Et Truman ? Son enfance, sa solitude, son besoin d'aimer, de désirer, d'être aimé sont bien présents. Sa solitude, leur solitude : voici ce qui restera au final de ce livre.
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Je remercie avant tout les éditions Albin Michel et Babelio pour ce cadeau reçu dans le cadre de l'Opération Masse Critique.
Voilà. Bon.
Ce livre, je l'ai lu assez rapidement et pour une fois ce n'est pas parce que je me fichais éperdument du contenu ou que son écriture m'était presque insupportable. Non, rien de cela. En tout cas pas à ce point.
Toutefois, on ne peut pas dire que ce sujet en particulier m'intéresse, mais, de quoi s'agit-il... D'une description de la ultra-haute société new-yorkaise des années 60-70, leurs apparats, leurs fonctionnements, leurs mensonges... D'une description qu'on pourrait presque taxer de sociologique, fruit d'une recherche non pas d'observatrice participante, puisque l'auteure nous explique un peu sa méthode en fin de livre et le pourquoi de ces sujets, mais en tant qu'archiviste et un peu touriste, dirons-nous. C'est aussi le point de vue d'un auteur sur un autre auteur, le point de vue de Melanie Benjamin sur Truman Capote, qu'elle admire et dont elle se surprend à chercher à comprendre l'évolution (l'ayant d'abord connu sous ses aspects un peu grotesques de sa fin de vie (médiatique)).
Et dans cette faune, on choisi la plus belle, et l'électron libre, Capote, qui ont tissé une relation d'amour, d'amour spécial... Amour que ce dernier trahira pour l'art, qui n'en est plus vraiment...
C'est encore une manière de réflexion sur les apparences, la Beauté, les beautés, le temps qui passe, qui abîme, qui détruit contre lequel on lutte...
Bref, tout ça est bien expliqué, assez bien écrit et décrit, et somme toute assez plaisant. Une petite citation au passage :

"Tous les regards se tournèrent, insistants, vers les deux femmes en noir, assises l'une en face de l'autre, qui mangeaient à peine, sans se parler. On avait l'impression que l'alarme d'un réveil invisible avait té réglé sur une certaine heure et que les deux femmes attendaient qu'elle sonne pour échapper à l'épreuve qu'elles partageaient."

Toutefois il y a deux problèmes, selon moi : le premier, c'est qu'il y a eu un film très fort sur Truman Capote en 2005 ou 2006 avec l'excellent Philip Seymour Hoffman, cela pour la partie crapule de Capote signe un sommet avec lequel il est difficile de rivaliser. le second, c'est qu'il y a eu la série Gossip Girl ou le procédé est un peu pareil, un futur écrivain côtoye la brillance manhattanienne et relate tous les ragots et finalement publie... avec toutes les conséquences... Bref, Melanie Benjamin soit surfe sur cette vague qui a déjà été fort exploitée (même si elle parle d'une époque antérieure à Gossip Girl), soit elle ne s'est pas rendue compte qu'elle arrive trop tard...
Du coup, je ne sais pas trop à qui s'adresse ce livre et qui en sortira enchanté... Reste-t-il encore des hyper curieux de cette époque dorée de New-York ? (Il reste toujours de tout, mais est-ce que ça suffit comme lectorat ?) le livre est tout de même très féminin, et je pense que les lecteurs masculins (sans cliché ou présomption du sexe) n'iront pas vers lui.
Les rebondissements sont connus dès le départ, il n'y a aucune surprise en cours de route... Donc je ne sais pas ce qui peut encore scotcher le lecteur ou la lectrice...
Pour moi, ce livre est essentiel pour les passionnés de New-York, son histoire, et la mode aussi, essentiel dans le sens du collectionneur pour qui toute pièce en rapport à sa passion est essentielle... Mais pour les autres, il est tout à fait dispensable. Même si comme je le disais au début, il est assez bien écrit, il ne tombe pas des mains, les différents points de vue et narrations qui se combinent, s'interpellent sont intéressants et bien faits. (On sent l'école américaine... Un peu trop ?) Notez que je n'avais pas vraiment parlé du côté multi-narration, ce qui est fait.
Bref, voilà pour moi, moment agréable, sans gros bémols et sans gros plus. Trois étoiles donc.
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A la fin des années 1950, Truman Capote, étoile montante de la littérature, se frotte de plus en plus aux mondanités. Il fait la rencontre des « cygnes » de New York, des femmes mariées, très riches, icones de la mode, admirées de tous. Capote apprécie et recherche leur compagnie et c'est réciproque. Capote se nourrit de leurs rencontres, de leurs échanges et, surtout, des ragots qu'il peut leur soutirer. L'intérêt même de l'écrivain dans les soirées mondaines se trouve dans les commérages. Il s'en inspirera d'ailleurs pour la rédaction d'un roman sur ce milieu si envié. Roman qui ne sera jamais publié après que les premiers chapitres, prépubliés dans un magazine, l'aient condamné à l'exil. Les amis de Capote, particulièrement les cygnes, n'ont pas eu besoin que les personnages portent leurs noms pour se reconnaître en eux. C'est à leurs yeux une trahison du milieu qui l'a consacré, il ne mérite plus aucun égard de leur part.
Les cygnes de la cinquième avenue revient sur le côté mondain de Truman Capote. On ne parlera ici que très peu de sa vie d'écrivain, vie qu'il a d'ailleurs abandonnée très vite après avoir rencontré les cygnes. M'étant intéressée par le passé à l'oeuvre de Truman Capote, je connaissais son goût des ragots et n'ai du tout été surprise de le découvrir tel que dépeint dans le roman. Ce qui, par contre, m'a beaucoup moins plu, c'est les bavardages entre ces femmes qui ont toutes l'air de s'ennuyer, voir même de ne pas apprécier la présence des autres quand bien même elles clament s'adorer.
Les mondanités ont eu vite fait de m'ennuyer et, bien que je reconnaisse les qualités littéraires de Mélanie Benjamin qui a su dépeindre la belle société new yorkaise en évitant les clichés, je ne me suis jamais passionné pour cette histoire. On n'a pas toujours besoin de connaître l'envers du décor.
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