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Critique de sylou83


C'est un joli succès de librairie que se taille, depuis sa parution, cet hiver, La Reine des lectrices, la drolatique fable du dramaturge anglais Alan Bennett. Il imagine Sa Majesté succombant tout à coup au démon de la lecture - et la face de la royauté, de l'Angleterre, du monde peut-être, eût pu en être changée... Tout ça parce que les chiens de la reine, lâchés ce jour-là comme chaque jour dans les jardins de Buckingham, au lieu de revenir vers le palais, s'enfuirent jusqu'à un bibliobus garé dans une des cours intérieures. La reine les rattrapa, entra dans le véhicule, emprunta un volume - un roman de l'acide Ivy Compton-Burnett. Il n'en fallut pas davantage. A Compton-Burnett succédèrent Nancy Mitford, E.M. Forster, Dickens, Robert Frost, bientôt Proust, Genet, Henry James...

Avec eux, la reine « découvrait que chaque livre l'entraînait vers d'autres livres, que les portes ne cessaient de s'ouvrir, quels que soient les chemins empruntés, et que les journées n'étaient pas assez longues pour lire autant qu'elle l'aurait voulu ». Elle découvrait aussi que « les livres ne se souciaient pas de leurs lecteurs, ni même de savoir s'ils étaient lus. Tout le monde était égal devant eux, y compris elle ». Elle perdit le goût pour toute autre activité, en vint à négliger l'étiquette au profit de son nouveau vice et d'une vie intérieure inédite... Jalonné de dialogues et de scènes cocasses, ce récit d'une métamorphose a valeur de satire et de conte moral, autant que de plaidoyer pour la lecture.





Le 09/05/2009 - Mise à jour le 18/09/2013 à 17h07
Nathalie Crom - Telerama n° 3095


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