...(à l'instar de ses multiples micro-pensées qui nous traversent sans cesse sans laisser de traces de connexion)...
... dans le hall de l'ancienne gare d'Orsay devenue musée par le vœu d'un président de la République - comme souvent ces hommes-là, si effrayés de n'être que leur fonction, se payent gratis une petite métempsycose en offrant leur nom à un musée qui naît -;
Camille non plus n'entretient pas une foule dans son entourage. Elle n'est pas une it girl avec des milliers de followers sur sa page Instagram. Ce n'est pas le désert, non plus. Elle a des potes de la fac de droit et de l'école de police, avec lesquels elle fait des fêtes. Pas de mec attitré, mais des histoires. Pas d'enfant, mais elle n'a que vingt-neuf ans. Elle a un frère, elle a des parents. Ni trop cons, ni trop futés. Elle boit l'apéro avec les collègues, célèbre les anniversaires à la bonne date et rapporte un pack aux crémaillères. Elle se marre aux blagues et se tait quand il faut se taire, elle fait corps.
[…] Un jour, c’est le milieu de la vie.
Ce n’est pas mathématique, le milieu, il est difficile de connaître précisément la date de sa mort (à moins d’avoir prévu très en amont de la provoquer), mais un jour c’est le milieu de la vie…
Et ses yeux qui signaient pendant qu’elle le baisait dans tous les sens, ses yeux qui disaient je ne suis pas celle que tu crois. Les yeux d’Elsa. C’est ça qu’il faut au sexe: le mystère. Sinon c’est un parking. (p. 376)
« C’était un homme sans histoire, gnagna… » Y a des moments où Camille avait envie de leur gueuler à la figure: « Mais personne n’est sans histoire, foutre merde, ou alors c’est une putain de plante en pot ! ». (p. 274)
Les gens venus avaient pu lire sur un panneau accueillant à l’entrée « Performance / Je suis l’objet / Pendant cette période je prends toute responsabilité ». Les spectateurs avaient six heures devant eux pour faire ce qu’ils voulaient d’elle. Peu importe ce qui se produirait. Tout était permis. Que fait-on quand la liberté est totale ? (p. 196-197)
[...] C'est paradoxal : il n'y a jamais eu autant de séries policières proposées sur les plateformes de streaming, et une telle détestation viscérale de sa profession.
[...] - Quel était le but exactement ?
- Je vous demande pardon ?
- C'est quoi le but de tout ça ?
- Eh bien ... c'est l'art.
- OK, madame, on va tout reprendre du début.
[...] C'est rare. On n'est pas dans un polar.