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Denise a 22 ans.
Elle veut savoir pourquoi et où son père a disparu en 1985, pourquoi il ne rentrait pas à la maison.
Des années plus tard, ce père est mort d'une overdose.
Elle fouille partout, elle questionne tout le monde.
La première partie m'a semblé longue, fouillis, indigeste, interminable.
J'ai pris beaucoup plus d'intérêt à la seconde partie où, dans une lettre, un ami de son père lui raconte ce qui s'est passé cette année là.
Des faits réels assez dérangeants.
Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre.
Pas dire si j'ai aimé ou pas.
J'en sors un peu étouffée avec envie d'attaquer autre chose.
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Les Patriarches, roman glaçant me laisse cette sensation étrange d'avoir compris la démarche de l'auteure sans jamais pouvoir rentrer dans l'histoire.
En spectatrice impuissante et impatiente, j'ai regretté les digressions constantes, le découpage en quatre grandes parties qui ne laissent pas respirer le lecteur. Mais derrière cette errance et cette confusion du texte, j'ai retrouvé l'esprit torturée de Denise en recherche de réponses. Fille d'un acteur à la gloire éphémère et à la vie dissolue, elle peine à mettre des mots sur sa détresse suite au décès de l'homme. Pourquoi est-elle la seule à se questionner sur les raisons de la disparition de son père pendant quelques mois en 1985? Pourquoi ses parents si libres et ouverts ont-ils occulté toutes ses années cet épisode de leurs vies? Et finalement est-il bon de fouiller dans le passé quand on risque d'y perdre son âme?
Anne Berest en nous plongeant dans les tourments de son héroïne arrive finalement à nous émouvoir. Elle distille également savamment sa propre expérience d'être issue d'une famille d'artistes et réussit à intégrer dans son récit des faits et des personnalités véridiques. Dommage que cette dernière partie soit si courte.
Une lecture donc en demi-teinte. Je ne regrette cependant pas d'avoir découvert Anne Berest dans un autre registre grâce à une masse critique.
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Je lis tellement de bouquins pendant ce mois de rentrée littéraire que je ne peux pas tout apprécier et que certains me tombent des mains comme ces Patriarches, pourtant souvent cités comme un excellent livre dans la presse, et même présent dans la première liste du Renaudot.

Roman d'apprentissage inversé, il déconstruit le genre en montrant comment l'entrée dans l'âge adulte, celui de la désillusion, coïncide avec une intrusion du réel, mais aussi avec un renoncement nécessaire à la fiction.

Et pourtant, de mon coté, je n'ai pas du tout réussi à accrocher au second roman de ce jeune auteur, remarqué déjà pour son premier, la fille de son père paru il y a deux ans qui. contait l'histoire, romancée, de trois soeurs dont l'une apprend un jour que son père biologique n'est pas celui qu'elle croit.

Les Patriarches, c'est le nom du centre baba-décadent pour toxicomanes fondé dans les années 70 par le gouroutisant Lucien Engelmajer, à mi-chemin « entre le marquis de Sade et le Père Noël ». le centre sera démantelé par l'État en 1995, des dérives sectaires ayant été officiellement observées.

Et c'est à travers le regard de Denise, jeune fille de 22 ans menant l'enquête sur son défunt père, que les terribles secrets des Patriarches vont refaire surface. Elle réalisera au passage sa propre initiation (elle découvre le sexe et la drogue) ce dont elle ne se relèvera pas.

Le livre est certes documenté mais jamais la sauce ne prend vraiment.La quête de la première partie est trop abrupte et trop confuse pour les non initiés, et la seconde, au changement radical dans le fond et la forme, sur cette dérive, est trop radicale pour convaincre le lecteur.

Lle livre a certes ses fans, mais personnellement, je n'en suis absolument pas, contrairement à ce que j'aurais pu penser au vu de l'histoire et de ces bons échos lus ici et là. Dommage!!!


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Beaucoup moins limpide et accrocheur (ce ne sont pas forcément des qualités romanesques) que le premier très bon roman d'Anne Berest (La Fille de son père), celui-ci doit son charme puissant à la fascination créée par une construction bizarre, presque bancale.

Y-a-t-il deux ou trois parties ? Trois, égales, si on compte les divisions du roman titrées respectivement : Patrice Maisse, Gérard Rambert et Lucien Engelmajer. Deux, inégales, si on distingue le pendant-Denise (exposition) et l'après-Denise (résolution).

Il y a aussi :
— la saga triste et cruelle d'une famille hors normes,
— un témoignage sur le milieu artistique et culturel dans les années 80,
— la représentation précise et documentée de la vie des patriarches : les membres et les amis de l'association le Patriarche (structure destinée à soigner des toxicomanes, très en vue jusqu'en 1995 dans les milieux du spectacle en particulier, puis dénoncée comme sectaire et démantelée).

Avec les découpages inopinés de son roman suivant plusieurs axes, l'auteur désoriente le lecteur exprès. Jusqu'à la fin où le puzzle se trouve à peu près reconstitué, on est balloté d'une histoire à l'autre, d'un temps à l'autre, sans pouvoir discerner clairement de héros principal (Denise, Patrice ou Gérard ?), de direction, ni de message. Mais ça fonctionne bien parce que c'est très étrange, et déséquilibré, justement. Pour aimer le roman d'Anne Berest, il faut aimer se faire balader, aimer ne s'attendre à rien, ou à peu. Se laisser faire. Exactement comme la pauvre Denise, si mal dans sa peau, si désorientée, qui est un temps le personnage principal du roman mais pas tout du long, et qui paiera cher de s'être lancée dans une quête d'identité où se télescopent l'histoire du père, le conflit avec la mère, et son propre passage douloureux à l'âge adulte.

Le personnage de Denise Maisse, triste, éperdu, tendu, est pathétique mais aussi parfois comique par ses maladresses, son inadaptation au monde (l'épisode houelbecquien de son stage raté avec un photographe très hype et insupportable). Portant à bout de coeur le souvenir de son père Patrice Maisse (acteur fictif, fantômatique, dont un autre personnage dit qu'il ressemblait à Pierre Clémenti), Denise sert de faire-valoir consentant à Gérard Rambert (le personnage du roman, bien sûr) qui est au final pour moi le vrai héros, en survivant charismatique détenteur sans le savoir de toutes les clés. D'ailleurs Anne Berest le cite parmi les dédicataires - puisqu'il s'agit aussi d'une personnalité réelle et bien vivante - comme : “le père de ce livre”, cqfd.

L'écriture est le plus souvent belle, très évocatrice, même si quelques fois (peu) des tournures stylistiques m'ont déroutée. Comme celle-ci, vers la fin :
“ Patrice reconnaît Matilda, qui tient Denise et Klein dans chacune de ses mains.”
C'est la main d'un enfant qu'on tient dans la sienne, pas l'enfant. Non ?

Une partie importante du roman consiste en la transcription de récits, confessions, et conversations enregistrées sur un dictaphone. C'est un ressort original de ce roman, et cela fonctionne bien. Sauf qu'il n'est pas très réaliste, je trouve, que Denise puisse transcrire chaque soir avant de se coucher ou de sortir, la totalité de ce qu'elle a enregistré dans la journée. de mon expérience, il faut compter 3 à 5 fois le temps d'enregistrement en temps de transcription. Licence romanesque, sans doute !

Extrait choisi
C'est au début du roman, le récit d'une rencontre de l'héroïne perdue dans Paris :

“ Denise ne retrouvait pas le chemin du jardin. Dans la rue elle se décida à arrêter un homme qui regardait droit devant lui, préoccupé, vaguement souriant, un type immense avec quelque chose de rassurant dans ce grand corps, portant une veste de daim trop chaude pour la saison, un pull rouge et de grosses lunettes à monture noire. Ses paupières recouvraient presque ses yeux, qui devinrent inquiets au moment où Denise lui demanda la direction du jardin. Il hésita, lui montra du doigt les grilles derrière lui, puis mit sa bouche derrière sa main. Il hésita encore, le jardin étant juste derrière, elle pouvait prendre deux rues différentes pour y aller, une plus courte que l'autre, mais bizarrement, expliqua-t-il, il préférait prendre l'autre, oui, il lui conseillait l'autre rue, et lorsqu'il eut fini d'indiquer la route, il sembla soulagé. Il sourit, d'un sourire si doux et triste à la fois, ses lèvres et ses oreilles rougirent de timidité et Denise le remercia avant de s'éloigner. ”

Je parierai que c'est Patrick Modiano que Denise a arrêté ce jour-là, du côté de la rue Vavin, pour lui demander son chemin... Si j'ai vu juste, c'est un joli hommage, gentiment taquin, délicat et souriant !
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Denise a 22 ans lorsqu'elle découvre le monde du travail pour un job d'été auprès du photographe Bertand Quentin d'Aumal, l'amour et le sexe, mais la drogue aussi auprès de sa mère Matilda et de ses nouvelles rencontres. Mais ce qui l'intéresse par dessus tout est de découvrir une partie cachée du passé de son père, Patrice Maisse, acteur sans succès des années 80, mort d'une overdose en 1999.
" Patrice était un être réel qui se pensait construit comme un être de fiction, il était nourri d'un spectacle, qui ressemblait à sa vie, mais dont la dimension était différente."
Pour cela, elle rencontre Gérard Rambert, un marchand d'art qui a bien connu son père pendant cette période mystérieuse de 1985.
Le livre se décompose en deux parties assez inégales. Les deux premiers tiers du livre sont consacrés à l'enquête de Denise et à son apprentissage.
La seconde partie lèvera le mystère sur ces fameux mois de l'année 85, tout en révélant aussi des évènements qui vont éclairer la personnalité de Denise.
La première partie semble souvent un verbiage creux, servi dans un style parlé peu littéraire. Les personnages sont soit des précieux ridicules comme le photographe ou des déviants, des drogués, des prétentieux misogynes.
" Comment cette provinciale à moitié laide, à moitié bien roulée, pouvait-elle refuser son invitation?"
La dernière partie se révèle être une vision éclairée des centres de désintoxication du Patriarche, Lucien Engelmajer. Ces centres reconnus par l'Etat, créés en 1972, soignaient les toxicomanes par des méthodes naturelles et par intégration dans du travail collectif. En 1995, cette organisation qui prétend même guérir le sida, est reconnue pour ses dérives sectaires.
Le milieu des artistes pervertis des années 60 à 80 peut me séduire quand l'auteur traite leurs dérives avec humilité et psychologie mais j'ai du mal à le supporter quand ceux-ci sont imbus de leur personne et enclin à se gausser de ceux qu'ils considèrent plus faibles comme les femmes, les personnes différentes. Cependant, rêveurs et utopiques, ils ne se sont pas souciés de leur génération future.
" Cette descendance gâtée, amoureuse d'elle-même, couvée par une génération écrasée par la guerre, n'avait pas su quoi faire de la suivante."
Le ton est ici caustique, les récits peuvent être crus et les pensées vulgaires mais je reconnais que cela est nécessaire afin que l'auteur colle à son sujet.
La seconde partie est plus intéressante puisqu'elle dénonce une organisation ambiguë qui a certes soigné de nombreux toxicomanes mais qui a dévié, justement vers 1985, de son but humaniste pour se tourner vers le profit facile de l'endoctrinement sectaire.
L'ensemble donne un roman déséquilibré où l'atmosphère malsaine est assez pesante.
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Roman écrit en 3 parties
Première partie : Patrick Maisse
La pathétique Denise, jeune fille effacée, mal attifée, triste et renfermée, est la fille d'un acteur de cinéma homosexuel des années 80, Patrick Maisse, mort d'une overdose en 1999. Elle a 22 ans quand, pistonnée par sa mère Matilda, elle obtient son premier job auprès du prétentieux, ridicule et insupportable photographe Bertrand Quentin d'Aumal. Elle découvrira aussi, de façon douloureuse, le sexe et la drogue au gré de ses nouvelles rencontres.
Elle a toujours entendu ses parents évoquer l'âge d'or de leur jeunesse, époque où le sida était inconnu, et la drogue abondante mais l'année 1985 semble être un sujet tabou que personne ne veut aborder. Elle va alors menée une enquête sur cette partie cachée de la vie de son père et pour cela elle rencontre le charismatique Gérard Rambert, un expert en art qui a bien connu son père durant cette année mystérieuse.
Deuxième partie : Gérard Rambert
Denise accepte la proposition de Gérard Rambert qui lui offre de tout lui révéler une fois qu'elle aura fini de transcrire les récits de sa vie enregistrés sur un dictaphone au cours de visites régulières.
Il s'ensuit un témoignage caustique du milieu artistique dépravé des années 60 à 80, où on croise des myriades de célébrités, depuis Londres jusqu'à New-York en passant par Deauville et Saint-Tropez.
L'ambiance est glauque, malsaine et pesante et Denise, si mal dans sa peau et désorientée, paiera cher cette quête de vérité (d'identité ?)
Troisième partie : Lucien Engelmajer
Cette quête la mène dans un manoir normand où Patrice et Gérard ont passés plusieurs mois au cours de l'année 1985, le Patriarche, association de lutte contre la toxicomanie fondée par Lucien Engelmajer en 1972 et reconnue par l'état.
Cette seconde partie dénonce cette organisation ambigüe qui a soigné de nombreux toxicomanes mais qui a dévié de son but humanitaire vers 1985 pour se tourner vers le profit et l'endoctrinement sectaire.
Denise, alors âgée de 4 ans, en visite avec sa mère dans ce centre, tombe sur un animateur qui aime un peu trop les petites filles….
L‘organisation du Patriarche fut démantelée et dénoncée comme secte au milieu des années 90
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C'est mon premier Anne Berest et le remporter lors de la dernière masse critique m'a mise en joie.
Je ne dirais pas que j'ai déchanté. Cependant sa lecture m'a un peu déstabilisée, fort ennuyée jusqu'à que... je lise les toutes dernières pages et là ok. Je vais le relire en sachant la fin et voir comment je l'appréhende.
Je ne sais pas si la fin ne devrait pas être le premier chapitre, un peu comme dans Columbo. Mais si la fin passe en ouverture du récit, est-ce qu'il y aura toujours cet effet de "Ok, là tout prend sens et c'est pas mal en fait". Est-ce que l'effet "wow !" est plus important que l'effet "ouais bof" de quasi tout le roman ? Je ne suis pas spécialiste en scénario. Mais si vous avez en tête que vous n'êtes pas prêts pour la fin, vous serez peut-être fascinés par cette lecture. Parce que finalement, ça tient peut-être du génie tout ça. Peut-être...
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Denise, 22 ans, se rend à Paris pour enquêter sur son père, Patrice, décédé d'une overdose quelques années auparavant. Acteur séducteur peu connu des années 70, il est accro à la drogue et mène une vie débridée.
Denise cherche à percer le mystère de son père et notamment ce qui l'a amené à disparaitre pendant quelques mois de l'année 1985.

A l'image des deux facettes opposées de l'association Les Patriarches, qui lutte contre la toxicomanie mais qui est aussi signalée comme organisation sectaire, ce roman me laisse une impression mitigée.
A la fois, j'ai été pris dans la quête du père et la manière dont celle-ci amène Denise à s'émanciper et à découvrir sa propre personnalité et son corps.
J'ai aimé aussi la dernière partie du roman, plus posée, qui en plus d'amener une résolution à l'intrigue, permet de découvrir la face cachée de certaines organisations qui, sous prétexte de venir en aide aux malades, les endoctrinaient.

En revanche, la partie documentaire qui décrit en longueur une génération décomplexée, libertaire, sans peur des lendemains douloureux, m'a un peu perdue. Je l'ai trouvée un peu trop digressive, crue et foisonnante, avec notamment de nombreuses références artistiques propres au milieu parisien. Si bien que j'ai parfois eu du mal à rester tenu par l'enquête et les raisons de la disparition du père.

Toutefois, la récurrence de certains personnages hauts en couleur comme le suffisant photographe Bertrand-Quentin d'Aumal, la tante hippie Zizi ou le galeriste Gérard Rambert, qui aide Denise dans ses recherches, donnent un souffle indéniable et de l'énergie au roman.

Un roman donc un peu inégal d'une autrice dont je recommande également l'excellent roman « La carte postale ». Merci à Babelio de m'avoir permis de découvrir ce roman dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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C'est pleine d'enthousiasme que j'ai acheté ce roman.

Je voue une grande admiration à Anne Berest depuis son formidable roman La Carte postale qui reste mon énorme coup de coeur de 2022.
J'ai lu d'autres romans de cette autrice que j'ai aimés.

J'ai donc acheté Les Patriarches en confiance...
Pour une des rares fois de ma vie, je n'ai pas réussi à dépasser les 150 pages.
Je ne comprends pas du tout où elle veut en venir, l'intrigue est décousue, les personnages nombreux et j'ai abandonné.
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Il y a deux ans, je parlais à propos d'Anne Berest du "premier roman d'une jeune femme dont on suivra attentivement les prochaines parutions ! "
Voici le second, j'allais presque dire la suite, tant la question de la filiation, celle des secrets de famille et des douleurs cachées revient hanter "Les Patriarches".
L'écriture s'est déployée, la narration s'est musclée mais on retrouve le même regard au laser, la même émotion qui affleure, la même exigence de style, celle d'un écrivain qui s'affirme.
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