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En débarrassant l'armoire de sa grand-mère, Alice tombe sur un article de presse relatant l'accident d'avion et la mort d'un jeune couple huit jours après son mariage.
Il s'agit de son oncle et de sa tante dont personne ne parle jamais dans la famille.
Aidée d'un de ses frères, elle va entreprendre une longue enquête dans les archives de journaux et de police pour comprendre cette histoire et surtout ce silence.
Elle questionnera des gens ayant connu son oncle.
Le plus simple aurait été d'en parler à sa mère, la soeur du disparu.
Mais elle s'en sent empêchée.
Ce silence est sans doute là pour préserver le chagrin pour emmurer la douleur.
Alice va tenter de dissoudre ce banc de brume qui pèse sur la famille.
Un beau premier roman.
J'ai tendance à penser qu'il est autobiographique, mais sans certitude.
Dans un premier temps, je ne comprenais pas qu'elle n'en parle pas à sa mère, tout simplement.
Mais il y a des silences qui protègent.
L'écriture est précise, réaliste.
Il m'a manqué un petit je ne sais quoi pour mettre quatre étoiles, mais ça reste une belle lecture.

Merci Myriam
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« Banc de brume »; premier roman essentiel, sensible et intime.

Dans ce livre cathartique; ou comment tenter de comprendre ce qui fut de cet accident d'avion survenu en 1976.

Un accident terrible qui vit disparaitre tragiquement l'oncle et la tante de la narratrice Alice.

Avec brio et de son écriture limpide, Alice mène l'enquête, à la fois en 1976, année du crash, et en 2021, dans une France confinée et surtout dans une famille assourdie par « un silence dru » qui continue de peser sur les générations.

Obstinément, patiemment, elle extirpe du passé les photos, les articles de presse, les archives de la police, elle rencontre les témoins, elle écoute les bandes-sons des chansons de l'époque.

Alice rassemble les pièces du puzzle, elle redonne à deux jeunes fantômes la vie insouciante et pleine de promesses qu'ils auraient dû vivre.

Bien que parlant de deuil et de drame familial, ce premier roman de Sophie Berger, réalisatrice sonore, ne tombe jamais dans le pathos. Il offre aussi une réflexion libératrice sur le déni, cette « négation intégrée au-dedans. le mutisme, l'amnésie, le temps long de la reconstruction des témoins.

Il nous permet de suivre toute la quête de cette jeune femme sur l'histoire très courte de ce jeune couple. Seulement suivie par un de ses frères, elle arrive enfin à briser le silence qui s'était fait autour de cet accident et qui ternissait les relations avec sa mère. Ce roman a tout d'une véritable enquête, sur un sujet qui paraît ténu, la plume sensible et très précise de l'autrice nous embarque dans sa quête haletante, et nous touche en plein coeur.
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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Voici un premier roman qui se dévore.
Alice, ses frères et soeur débarrassent la maison de leurs grands-parents. Ils tombent sur un article de journal vieux de 45 ans : accident d'avion, 3 morts, le pilote et un jeune couple tout juste marié. Il s'agit d'Olivier, leur oncle et de son épouse Yvonne.
Ce drame est un tabou familial, enfoui sous une chape de silence. Alice décide d'affronter ce secret et de redonner vie à son oncle et sa tante.
Ce roman est captivant car le lecteur avance au rythme des découvertes d'Alice. Elle va rechercher les archives : articles de journaux, procès-verbaux de la gendarmerie et de l'aviation civile. La narratrice reconstruit des moments de vie des années 70, la famille bourgeoise d'Olivier qui a du mal à accepter Yvonne, fille d'un modeste pêcheur breton.
Le style est vif, très agréable, étonnant pour un premier roman. La lecture est un plaisir, chaque témoin rencontré étoffe le portrait des jeunes disparus.
Alice jongle entre ses recherches, son travail d'ingénieure du son, sa vie privée au côté de son compagnon marin pêcheur et de sa petite fille. Son enquête résonne avec sa vie familiale, avec son métier : « Je suis celle qui écoute dans l'espoir de faire parler les silences. »
Bien que l'autrice ait puisé dans sa vie personnelle, ce livre est un roman «aucun souvenir ne sera jamais du réel enregistré ». Cependant, les moments de vie reconstitués, imaginés de son oncle et de sa tante nous enchantent : « On devrait toujours laisser les morts entrer dans nos vies ».
D'un drame familial, Sophie Berger crée un hymne à la vie.
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C'est, plongée dans la brume, qu'Alice se lance dans l'enquête sur la mort de son oncle Olivier décédé avec sa jeune femme, dans l'accident d'un petit avion de tourisme, moins d'une semaine après leur mariage.

Car la brume est partout dans cette disparition. D'abord avec cette « crasse » d'un jour d'hiver de 1976 qui a causé l'accident du jeune couple. Ensuite derrière l'infranchissable voile de douleur tendu sur le coeur de la mère d'Alice, à la mort de son frère. Puis face à l'épais brouillard dans lequel s'est emmurée toute une famille pendant 45 ans.

Mais Alice, preneuse de son, a l'habitude de « faire parler les silences » et plus son enquête avance, plus la brume se dissipe sur cette histoire de famille qui prend doucement corps.

Interrogeant les proches du couple, exploitant les informations données par les médias de l'époque et consultant les dossiers de la gendarmerie puis du BEA (bureau des enquêtes et accidents), elle redonne vie à son oncle et sa tante, dévoilant leurs envies, leurs folies, leurs projets et surtout, les extirpant de leur statut de lointaines victimes d'un crash d'avion.

Je suis entrée lentement dans ce roman, m'interrogeant sur l'utilité de la mise au jour de ce secret presqu'ordinaire et sur la démesure de son impact dans les relations familiales. Mais, au fur et à mesure que se dessinaient les personnages, je me suis attachée à eux et intéressée au déroulé de cet accident qui les a fauchés au seuil de leur vie d'adultes.

Avec ce premier roman mené comme une enquête criminelle du style True crime, Sophie Berger nous parle des ravages du silence lorsqu'il s'installe au sein d'une famille et de l'importance de la parole libérée. La profondeur du récit s'installe crescendo et ses phrases courtes allant à l'essentiel, en font une lecture qui capte l'intérêt.

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Nouvelle lecture liée à ma participation au "Coup de coeur des lectrices" de Version Femina, et nouvel immense plaisir. le premier roman de Sophie Berger au joli titre porteur de mystère, "Banc de brume" est magnifique. Je ne crains pas de dire que pour un coup d'essai, c'est véritablement un coup de maître.

Tout y est dans cet ouvrage pour le plaisir de la lectrice que je suis. L'histoire : le décès, dans un accident d'avion, quelques jours après leur mariage, de l'oncle d'Alice, la narratrice, et de sa jeune femme Yvonne, et la chappe de plomb qui s'est déposée sur cet événement. La construction : entre passé et présent, entre recherches et rencontres de témoins, entre espoir et déceptions. L'écriture : multiple, magnifiquement travaillée, élégante et fluide et puis subrepticement plus nerveuse, syncopée qui traduit à merveille les sentiments, la peur, la déconvenue. Et le décor : la Bretagne, la mer, Groix et le Morbihan, Guidel, le Guilvinec, et les noms qui sonnent, qui me parlent tant, le Gall, Le Guen et Traoudec.

Bien sûr ce récit a des allures d'autofiction, mais il a une telle dimension universelle qu'on en oublie le côté personnel. Sophie Berger parle à merveille des secrets de famille qui rejaillissent sur la génération suivante, empoisonnent les enfants et encore après eux les petits-enfants. Elle parle avec un infinie délicatesse du deuil et du silence qui le recouvre très souvent. Elle décortique, mêle les sons au calme, étudie, réfléchit et explique par la voix d'Alice : "Tout m'apparaît enfin. Je reprends pied dans mon vertige. Cette histoire m'a forgée. Il y a tant de choses que je n'ai jamais pu expliquer dans mon comportement. Mon goût immodéré pour le secret découvre enfin sa racine. J'ai baigné dedans depuis l'enfance." Oui, la parole apaise.

Un premier roman émouvant et fort. Une réussite grandiose.



Lien : https://memo-emoi.fr
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Olympien, profondément sensible, « Banc de brume » est essentiel et intime.
Comprendre ce qui fut de cet accident d'avion survenu en 1976. Lorsque l'oncle (Olivier) et la tante (Yvonne), de la narratrice Alice, sont tragiquement décédés.
« Un banc de brume prend tout son sens.
Ce récit aux notes autobiographiques, est à mille mille du pathos. Superbement écrit, on pénètre subrepticement cette histoire de vie à l'instar d'une nage dans un lac glacé.
Alice rassemble l'épars avec conviction et ténacité. Tel un puzzle, elle rassemble les informations, les dires et ce qui se cache dans l'orée de ce mystère. le silence lourd d'une famille élargie qui a scellé ce drame au plus profond de leur conscience.
La Bretagne et ses habitus en toile de fond. Entre les embruns, le décorum d'une région mélancolique, gémellaire de « Banc de brume ».
« Le souvenir du mariage ne pourra plus être un simple souvenir heureux. Il sera désormais une circonstance aggravante… du silence opaque qui empli la nef glacée. »
À peine mariés, quatre jours à peine, la tragédie est une noria d'oiseaux noirs. Yvonne et Olivier ne sont plus. Que s'est-il passé en ce fatidique 4 janvier ?
Un vol en avion, un cadeau de mariage qui se fissure sur le sol, tel du papier cadeau froissé. Ce cercle familial est un bandeau noir, le silence d'une décennie.
Alice va enquêter. Elle collecte les paroles. Sa ténacité est une forme lumineuse de résilience. le deuil en advenir. Enfin.
La trame est une main tendue. L'écho qui brise le mutisme tel un brise-glace. Rédactrice de son, sa démarche journalistique est dans un même tempo initiatique. Elle sait les sons et les murmures sur les lèvres.
L'anéantissement, la sidération, Yvonne et Olivier, la chute d'Icare.
Tels deux papillons éphémères qui ne vivent que trois jours. La porte claquée sur leur advenir.
C'est en cela que ce récit est majestueux, pudique et spéculatif. La mémoire d'un jeune couple réhabilitée dans le grand jour.
L'écriture est un palais d'honneur. Elle lève le voile telles des miscellanées sur un drame familial, dont les résonances traversent les générations, comme un train dans un tunnel. Une chape de plomb sur les lèvres cousues.
« L'amnésie n'avait pas seulement atteint les témoins directs de l'histoire. Elle avait gagné aussi ceux qui en avaient été partiellement les dépositaires. »
« Banc de brume » est un livre qui ouvre et octroie la réponse. Comme la pleine lune qui ne ment pas. C'est un feu de cheminée dont chaque crépitement est un requiem mémoriel. C'est un livre des tragédies familiales. Sa magnificence est du baume sur le coeur. Digne d'un génie évident, ce premier roman de Sophie Berger dépasse largement ses grands frères. C'est un véritable coup de coeur !
Publié par les majeures Éditions Gallimard. Une rentrée littéraire hivernale de renom !
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Un premier roman comme une enquête ou plutôt une quête: celle des derniers instants de vie d'un jeune couple décédé peu après leur mariage, l'oncle et la tante de la narratrice. Les non-dits familiaux disparaissent au fur et à mesure de sa quête et le portrait de ces deux jeunes gens que rien ne destinait à mourir si tôt se dessine. Sensible, émouvant, avec une attention particulière donnée aux sons, ce premier roman est une vraie réussite: j'ai adoré!
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- COUP DE COEUR! -

"Ma mère avait été seule avec son chagrin et je le découvrais. Ça faisait mal comme quelque chose qui n'aurait pas dû nous échapper. de la tristesse à rebours. de la peine à posteriori".

"Le silence, qui a pris source dans la nef de l'église, à la cérémonie d'enterrement, peut-être avant, dès l'annonce de l'accident, s'est prolongé jusqu'à aujourd'hui. Il est devenu la pâte dont est faite mon existence".

Gros coup de coeur pour ce livre, un premier roman (!), qui interroge le silence, les silences, que laissent les deuils impossibles dans les familles qui en sont frappées.

La plume est subtile, élégante, précise ; le propos est juste, authentique, touchant.

Le retour "sur les traces" d'êtres disparus, inconnus, les images qui se superposent à ce qui fut et ravivent les souvenirs, encore vivaces, de ceux que cette tragédie a marqué pour toujours. le questionnement sur le destin, les coïncidences troublantes, l'impression que, parfois, la relecture contemporaine des tragédies confère aux hasards une impression d'histoire déjà écrite.

La précaution de préserver les proches, ceux qui sont un peu morts, eux aussi, en 1976, tout en osant interroger le passé pour reconstruire, tel un puzzle, des visages, des voix, des vies, et remettre de la couleur.

Une quête obstinée, impérieuse, qui prend la forme d'une machine à remonter le temps, ravive les souvenirs et fait revivre ceux qui ne sont plus là mais que personne n'a oublié, malgré les non-dits, malgré le silence qui n'empêche rien.

J'ai lu ce livre d'une traite, en apnée, et j'ai été très émue par la fin.

Je vous le recommande chaudement, car il fait partie des rares livres qui remuent et émerveillent. Un petit bijou du genre!
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Un premier roman sur le silence qui a recouvert le décès d'Olivier et Yvonne, tout juste mariés, dans un accident d'avion en 1976. Toute la famille a tellement été sidérée par le décès de ce jeune couple que leur nièce, Alice, n'a jamais entendu ses proches en parler.
de façon plutôt paradoxale, Alice, qui a grandi dans le silence mystérieux recouvrant ce drame, est devenue réalisatrice son. Elle a besoin de comprendre ce qui s'est passé en 1976, d'apprendre à connaître cet oncle et cette tante dont sa famille ne lui a jamais parlé.
Elle va donc se lancer dans une sorte d'enquête qui la mènera sur la piste de cet accident d'avion et lui fera remonter le temps. Quelques vieilles photos, des articles de presse, des archives, une bande-son des années 70 vont refaire surface et il y aura surtout des rencontres émouvantes avec celles et ceux qui ont connu les jeunes mariés.
Ce roman est une très belle façon d'aborder le délicat sujet des décès inacceptables, des deuils insurmontables que chacun gère comme il peut, parfois en s'enfermant dans le silence. La mère d'Alice voulait avant tout protéger ses enfants, mais les non-dits pèsent lourd et créent une sorte de malaise profond entre parents et enfants. Sera-t-il possible pour cette famille de communiquer sur un tel drame au bout de tant d'années de silence ? Je vous laisse le découvrir.
Ce premier roman est un véritable coup de coeur et je serai au rendez-vous pour les prochains romans de l'autrice.
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Sophie Berger nous offre un bien joli premier roman. Alice la narratrice part à la recherche des souvenirs sur son oncle et sa femme trop tôt disparus en avion dans les années 70.
Alice rencontrera différents témoins de cette époque, remontera le fil du passé pour mieux comprendre les silences de sa famille autour de cet accident.
On suit Alice dans sa quête, dans ses rencontres. Peu à peu, on comprend son désir de sortir cette histoire du silence. La famille reste le lieu des secrets, des non-dits qui pèsent parfois si lourds. Même les générations futures ont besoin de mieux connaître, d'apprivoiser ceux qui ont disparu pour exister.
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