AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La joie (13)

Toute vie surnaturelle a sa consommation dans la douleur, mais l’expérience n’en a jamais détourné les saints.
Commenter  J’apprécie          140
« Qu’ai-je fait ? répète-t-elle tristement. Quelle faute ai-je commise ? »
L’idée ne lui vint pas qu’elle souffrait peut-être sans raison, sans but, que la question posée n’a pas de réponse possible, que son angoisse est faite pour se perdre, avec tant d’autres, dans la sérénité universelle, ainsi qu’un cri ne dépasse pas un certain cercle de l’espace, et, hors de ce cercle, n’est rien. […] Mais le jour vient où la vie brise pour jamais la céleste insouciance des petits, impose tout à coup le choix décisif, substitue instantanément la résignation à la joie.
« Je ne suis pas résignée ! disait-elle jadis à son vieil ami. La résignation est triste. Comment se résigner à la volonté de Dieu ? Est-ce qu’on se résigne à être aimée ? » Cela lui paraissait clair, trop clair. Seulement, il y a sans doute dans la volonté de Dieu une part que le triste amour humain ne saurait réduire tout entière, incorporer parfaitement à sa propre substance. La grande soif, la Soif éternelle s’est détournée des sources vives, n’a voulu que le fiel et le vinaigre, n’a désiré que l’amertume.
Commenter  J’apprécie          80
Qui cherche la vérité de l'homme doit s'emparer de sa douleur.
Commenter  J’apprécie          80
Oh ! non ! je ne méprise personne. Quoi que je fasse, moi-même je n’arriverais pas à me mépriser. Le mépris est le poison de la tristesse, monsieur La Pérouse. La tristesse bue, c’est lui qui reste au fond… une boue noire, amère. Et si malheureuse que je puisse être un jour, la tristesse n’aura pas de part en moi, jamais… Vous ne me faites plus peur, monsieur La Pérouse, ni vous, ni les autres. Jadis je craignais le mal ; non pas comme on doit le craindre, j’en avais horreur. Je sais à présent qu’il ne faut avoir horreur de rien. Une fille pieuse, qui entend sa messe, communie, cela vous paraît bien sot, bien puéril ; vous avez vite fait de nous prendre pour des innocentes… Hé bien, nous en savons parfois plus long sur le mal que bien des gens qui n’ont appris qu’à offenser Dieu. J’ai vu mourir un saint, moi qui vous parle, et ce n’est pas ce qu’on imagine, cela ne ressemble pas à ce qu’on lit dans les livres ; il faut tenir ferme là-devant : on sent craquer l’armure de l’âme. Alors, j’ai compris ce qu’était le péché… Le péché, nous sommes tous dedans, les uns pour en jouir, d’autres pour en souffrir, mais à la fin du compte, c’est le même pain que nous rompons au bord de la fontaine, en retenant notre salive, le même dégoût.
Commenter  J’apprécie          60
Sans doute, elle n’ignorait pas le mal et n’avait jamais feint de l’ignorer, trop sensible et trop vive pour se dissimuler à soi-même, comme tant d’ingénues volontaires, certaines méfiances et certains dégoûts, mais sa droiture était la plus forte. Ce pressentiment du péché, de ses dégradations, de sa misère, restait vague, indéterminé, parce qu’il faut la déchirante expérience de l’admiration ou de l’amitié déçue pour nous livrer le secret tragique du mal, mettre à nu son ressort caché, cette hypocrisie fondamentale, non des attitudes, mais des intentions, qui fait de la vie de beaucoup d’hommes un drame hideux dont ils ont eux-mêmes perdu la clef, un prodige de duperie et d’artifice, une mort vivante. Mais qui peut décevoir celle qui croit d’avance ne posséder ni mériter rien, n’attend rien que de l’indulgence ou de la charité d’autrui ? Qui peut décevoir la joyeuse humilité ? L’agonie du vieux prêtre avait pourtant fait ce miracle.
Commenter  J’apprécie          60
Tu ne sais rien du monde, tu n’en veux rien savoir, c’est tellement plus simple ! Ta mère prétendait déjà marcher à travers les chemins boueux avec la petite pantoufle de Cendrillon. Oui, il fallait que tu l’apprisses un jour ou l’autre, le monde n’est pas fait pour les anges. Je suis un catholique irréprochable, j’ai consacré une partie de ma vie à l’histoire de l’Eglise et je dis : le monde n’est pas fait pour les anges. J’ajoute même : tant pis pour les anges qui s’y hasardent sans précaution !
Commenter  J’apprécie          40
Chaque être si misérable qu'on le suppose,a néanmoins sa vérité.Mais qu'importe la vérité des êtres à qui n'a jamais entrepris de chercher sa propre vérité?
Commenter  J’apprécie          30
À ce retard presque imperceptible, à la brisure du rythme intérieur, on eût pu sans doute mesurer le progrès de sa démence. Car bien avant que l’intelligence, enfin pétrifiée, ne se fixe pour jamais dans une immobilité monstrueuse, vraiment minérale, et qui fait un si cruel contraste avec la vaine agitation des membres, les images ont une viscosité singulière, s’agglutinent, n’en finissent plus de quitter le champ de la conscience, y laissent une traînée brillante.
Commenter  J’apprécie          20
-Je n'ai rien dit de pareil...Vous êtes...vous êtes..
-Allons, fit-elle,ne cherchez pas. Il n'importe pas du tout de savoir qui je suis; les définitions se trompent toujours...
Commenter  J’apprécie          20
On n'en finit jamais avec les morts.Les morts sont tenaces.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (215) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Le journal d'un curé de campagne de Georges Bernanos

    En quelle année ce roman a-t-il été publié ?

    1930
    1933
    1934
    1936

    12 questions
    18 lecteurs ont répondu
    Thème : Georges BernanosCréer un quiz sur ce livre

    {* *}