Il faut beaucoup d'indisciplinés pour faire un peuple libre .
J’ignore pour qui j’écris, mais je sais pourquoi j’écris, j’écris pour me justifier. Aux yeux de qui ? Je vous ai déjà dit, je brave le ridicule de vous le redire. Aux yeux de l’enfant que je fus…
je n'ai pas peur de la solitude dans l'espace, mais j'ai bien peur de l'exil dans le temps.
je hais le peu que je sais dès que le savoir menace de m'éloigner des hommes au lieu de m'en approcher.
Il n'est de véritable déception que de ce qu'on aime.
Cette jeunesse française, ces fils d'une race moraliste, épargnante, volontiers procédurière et chicanière, sacrifiés quatre ans au bien commun, broyés pour tous, n'ont même pas eu l'idée de se garantir vis-à-vis du suffrage universel. Ils ont accepté cette institution démocratique au nom de laquelle ils avaient cru combattre le Despotisme, le Militarisme et les hobereaux de Poméranie, jouât contre eux, fît d'eux, en quelques mois, une minorité impuissante.
Il y a toujours assez de raison de mourir, bonnes ou mauvaises, on meurt très bien par désoeuvrement, par dégout, mais vivre exige beaucoup de constance et d'amour.
Le bigot comme le sceptique font profession de ne s’étonner de rien, pour s'épargner de s'indigner de quoi que ce soit. (P 181)
Les gens se disent un beau jour: je suis militaire, je suis un écrivain, je suis un père et ils en font aussitôt les gestes avec une imperturbable dignité qui leur tient lieu de naturel. Nous ne reprochons pas aux maris graves d’être généralement cocus, nous leur reprochons d’être à la fois graves et cocus, de porter ainsi inutilement atteinte au prestige de la gravité. (P 161)
On méprise d'en bas , on ne saurait s'indigner qu'à partir d'une certaine hauteur. ( P 181)