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sur 524 notes
Un récit absolument terrifiant, où un homme d'église simple et empoté sera emporté sur la voie de la sainteté qui le mènera tout droit dans les bras gelés de Satan. Ce monument de noirceur mystique paru en 1926 n'a rien perdu de sa violence spirituelle, la Foi de l'homme d'église sera désossée et sucée jusqu'à la moelle, révélant derrière l'aveuglement chrétien une possible damnation éternelle. Dans les pages tourmentées de ce roman unique en son genre se cache un terrible duel, un singulier et fatal combat dont les coups retentiront à jamais dans les replis obscurs de nos âmes.
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Sous le Soleil de Satan est une oeuvre avant tout religieuse mais également une satire sociale accompagnée d'une parfaite représentation de l'âme humaine. Elle s'inscrit non seulement dans son temps, mais possède aussi une touche intemporelle qui permet de s'inscrire sans difficulté à notre temps présent.
Loin d'être fantastique, le surréalisme et le surnaturel qui parcourt l'oeuvre sont pour Bernanos le moyen d'utiliser au mieux son rôle d'écrivain afin de défendre et d'illustrer ses croyances religieuses : en particulier, celles de rappeler la présence omniprésente du Mal, et de ce fait, remémorer aux chrétiens de son époque qu'il ne faut pas garder que les bons côtés du christianisme.
Donissan, un des principaux protagonistes, n'est d'ailleurs pas un Saint comme les autres. Balancé entre sa foi et le désespoir, il sera un personnage fictif permettant aux lecteurs de s'identifier facilement à lui : homme simple, avec des faiblesses, il devient un modèle accessible pour tout homme et rappelle que nous sommes tous égaux sur la ligne de départ, mais que les choix de nos vies peuvent causer notre salut ou encore notre perte. C'est pourquoi la jeune Mouchette, jeune fille perdue par le néant qu l'habite, sombrera peu à peu sur le chemin de l'avilissement, alors qu'elle même porte les marques d'une Sainte. L'âme humaine n'est pas parfaite, et de par sa dualité, peut s'élever ou chuter.
D'où la critique sociale qui accompagne l'oeuvre. Bernanos, fervent anti-républicain à cette époque, souligne la présence de Satan dans une société corrompue et sans valeur, causant alors la perdition de nombreuses âmes. Les intellectuels, les arrivistes, les naturalistes et les mauvais prêtres sont alors tous dépeints comme les autres facettes du Malin. Et les propos sont durs à leur encontre. le récit devient alors de plus en plus noir au fil de la lecture, au point où même les brèves apparitions de lumières nous laissent sceptiques sur leur origine.

L'écriture du roman est assez lourde, de ce fait, il est difficile à aborder. Beaucoup de scènes sont d'une extrême violence (), il ne faut donc pas s'attendre à refermer le roman avec un grand sourire aux lèvres. Cependant, Sous le Soleil de Satan a quelque chose de fascinant. Pas seulement pour la réflexion intense à laquelle il est impossible d'échapper mais surtout parce que Bernanos compose les trois parties du récit avec une sincérité transparente et terriblement poignante.

Qu'on aime ou déteste, une chose est certaine : on ne ressort jamais indifférent d'une lecture de Sous le Soleil de Satan.
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Quelques années après avoir lu le fameux journal et quelques jours après la conférence de Notre-Dame consacrée à Bernanos, je me plonge dans ce roman où trois personnages se partagent la célébrité : Mouchette bien sûr, le curé des Lumbres et Satan. Ce dernier apparaît à plusieurs reprises et hante tout le roman. L'académicien qui apparaît à la fin du roman m'a beaucoup intrigué : serait-ce Anatole France que j'ai prévu de lire dans quelques temps ?
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C'est le premier roman de Bernanos, un jet flamboyant.

J'ai été profondément frappé par le style de l'auteur, très directe et qui mêle subtilement le réalisme et le fantastique. On ne ressort pas indemne de cette lecture. C'est une réflexion sur la vie des Saints, leur existence et leur reconnaissance dans la société.

Vous l'aurez compris par le titre, l'auteur met en exergue l'omniprésence du Mal et notre impuissance face à sa ruse. le mysticisme catholique et une folie vraisemblablement diabolique s'entremêlent et nous montre la (très) faible capacité de l'Homme à discerner l'un et l'autre. C'est un combat intérieur dont l'issue n'est que trop certaine..

Je conseille pour bien comprendre la perspective de l'auteur, d'être familier avec la vie des martyres (moi j'avais lu Alphonse de Liguori à ce sujet mais il y en a une infinité), peut-être aussi d'être bien imprégné de l'ancien testament (la Torah, quelques livres historiques, Isaïe Ezéchiel etc.) et les évangiles. C'est un roman eschatologique donc on passe complétement à côté du livre sans ça.

Voilà en tout cas je le recommande c'était pour moi la première lecture de cet auteur, elle m'a transformé et je vais certainement continuer dans cette lancée

Bonne lecture à tous,

Clément
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Mouchette, une adolescente romanesque et révoltée est initiée au mensonge par son père impuissant et son amant peu aimant. Elle commet un crime. le jeune abbé Donissan, après une confrontation avec le diable, a reçu la grâce de pouvoir lire dans le coeur des hommes. Il croisera Mouchette mais ne pourra pas la sauver d'un dernier péché, et peut-être en porte-t-il même une part de responsabilité.
Bernanos dans ce roman surnaturel cherche à renouer avec les Vies de saints. Un roman naïf, édifiant, qui veut redonner sa part au diable. le Mal existe pour Bernanos, sans lui il n'y aurait pas de Bien. Ils sont même très proches : Qui peut dire la différence entre l'espoir et le désespoir, entre la vraie joie et la douleur, entre la sincérité et le mensonge, entre l'humilité et l'orgueil ? Même l'abbé Donissan, qui devient un saint aux yeux du monde à la fin du roman, ne le sait pas. Toujours il doute et lutte contre la malice de Satan. Il bascule constamment entre le Bien et le Mal, sans jamais arriver à les identifier vraiment. Et cette grâce qui lui permet de voir le Moi profond, l'intime de l'être, cette grâce qui lui permet de ressentir une compassion sans borne, ne lui a-t-elle pas été conférée par Satan ? La dernière partie du roman est un abîme de doute, d'humilité, de pitié. Mais il ne faudrait pas trop en dire sur ce livre qui s'adresse plus au coeur qu'à l'intelligence.
Bernanos ne met pas en scène des personnages mais des âmes, son style est ici un peu vieillot, les « ô rage », « ô folie », « ô miracle » sont d'un autre âge, mais ce roman se veut traditionnel.
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Lecture ardue pour un texte qui m'a souvent fait l'effet d'une douche froide. A quoi bon ces pages magnifiques ? Certains passages sont simplement époustouflants mais l'histoire, les personnages et le propos même du livre me restent totalement abscons. On se prend à relire 10 lignes deux fois ... juste pour le plaisir de sentir cette profusion de détails subtiles. Mais à force de subtilités on perd le lecteur qui comme moi n'a pas les capacités intellectuelles pour mettre ce puzzle bout à bout et en lire le sens. Si sens il y a...
Frustrant !
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"On gagne toujours à reprendre Bernanos. Ce grand homme de foi et tout aussi grand homme de passion, pamphlétaire redoutable et « plus grand romancier de son temps » selon Malraux (qui préfaça en 1974 le Journal d'un curé de campagne), avait la vocation...
Lien : http://www.denecessitevertu...
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L'abbé Donissan est un homme du commun. Issue de la paysannerie, c'est un être simple, profondément pieux, qui témoigne par ses actions. Il ignore l'éloquence, c'est avec un vocabulaire modeste tiré du plus profond de lui, avec une humilité peu commune qu'il convainc. C'est un mystique qui, martyr de lui-même, pratique toutes les macérations imaginables pour châtier ce corps vecteur du péché. Il porte cilice, se flagelle impitoyablement, jeûne et veille au-delà de ses forces. C'est par la mortification qu'il atteint au sublime, dans la communion avec le Père. Si le rachat des fautes est proportionnel aux souffrances librement consenties, alors sa place est à la droite du Seigneur. On le considère d'ailleurs comme un saint, mais il est sourd à tout ce qui l'élèverait au-dessus de l'humble pêcheur. Il rencontre sur un chemin le diable qui joue de ses prestiges, mais l'abbé est inatteignable, il lui est même accordé de lire dans les âmes.

Georges Bernanos est une figure majeure de la littérature du siècle passé, auteur de chefs-d'oeuvre. Sous le soleil de Satan porte la marque de son génie et possède des qualités littéraires indéniables. Malheureusement je crains que la monnaie de l' auteur n'a plus court. Il faut avoir été éduqué dans les mystères de la religion ou être un authentique lettré pour en apprécier tout le prix. Au lecteur lambda, pas spécialement croyant, lisant non pas au soleil de Satan mais au plus prosaïque soleil de la plage, cette lecture sera à peine plus douloureuse que les sévices que s'impose ce brave abbé Donnissan. Une oeuvre admirable, mais d'un autre temps, qui par le sujet traité nous est plus étrangère, par exemple, bien que postérieure, au courant naturaliste ; paradoxalement pour ceux qui vivent profondément leur foi Sous le soleil de Satan est en dehors du temps, d'une vérité toujours présente.
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Je ne suis pas encore remise de la lecture de ce roman. Roman qui aura sa place dans ma bibliothèque.
Les personnages sont ciselés au grès des pages. Les effets de styles sont parfaits. L'écriture est magnifique et d'une fluidité que j'envie. L'univers campagnard est traité avec beaucoup de sobriété et en même temps, l'auteur décrit les paysages et les sentiments avec lyrisme et sensibilité.
Deux chemins, de vie s'entrecroisent dans l'Artois au début du 20 ème siècle. La première guerre est encore dans les mémoires. le vie est rude et miséreuse dans le monde rural. Mouchette, une jeune femme belle se brûle les ailes. Il y a aussi l'abbé Donissan, un être mystique. Et le mal qui détruit tout sur son passage.
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Un écrivain francais un peu oublie injustement car ce n'est pas le talent qui manque a sa plume,ce livre le confirmera a tous les lecteurs qui seront,je l'espere comme moi ravi de l'elegance du style et de la fluidité du recit qui voys fait passer de page en page sans presque vous en rendre compte.
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