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3,34

sur 138 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
N'étant pas très férue de religion, j'appréhendais un peu cette lecture choisie par Stemilou. Mais le roman est court, parfait pour une première approche de Bernanos.
Cette intrigue policière, l'auteur l'aurait écrite pour des raisons financières. Un jeune curé, touchant par son innocence, sa fragilité, ses traits délicats et son caractère intense, débarque en pleine nuit dans un petit village de Provence. Son prédécesseur est décédé quelques jours avant, et il s'installe auprès de Mlle Céleste, la bonne qui le prend aussitôt sous son aile, émue par sa jeunesse. Cette même nuit, il entend un hurlement au loin et alerte aussitôt le maire pour qu'une battue ait lieu. On retrouve un homme agonisant non loin du château où a été assassinée sa vieille propriétaire.
L'enquête commence alors que le jeune curé disparaît, sans même avoir officié.

J'ai découvert l'écriture sublime de Bernanos, ses descriptions autant paysagères que psychologiques, et la complexité des individus plongés dans leur propre passé, leur solitude.
Le roman se lit vite, il est plus existentiel que criminel mais l'intrigue pousse le récit à des questionnements ludiques.
J'ai aimé.
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Un crime / Georges Bernanos
L'histoire se passe à Mégère, petit village montagneux de la région grenobloise où est attendu le nouveau curé en remplacement du vieil abbé mort il y a peu. Céleste, la vieille bonne du presbytère est dans tous ses états car il semble bien que le jeune curé annoncé ait manqué la patache de l'après midi. Même Phémie la sonneuse de cloche qui vient d'accourir ne l'a pas vu.
Dans la nuit, un bruit se fait entendre et Céleste ouvre la porte au jeune curé, un curé à l'allure bizarre, fin comme une fille, qui se confond en excuses pour le retard. Ayant manqué la patache, c'est le vieux berger Mathurin rencontré en chemin qui l'a conduit avec sa carriole. le premier contact est chaleureux et Céleste est rassurée : « Elle ne devait jamais oublier ce sourire qui, si vite, avait conquis son coeur, gagné sa fidélité pour toujours. Eut-elle dès ce moment le pressentiment qu'il serait la consolation de sa dernière heure, la suprême vision qu'elle emporterait de ce monde où sa simplicité ne s'était guère étonnée de rien. »
Et soudain dans la nuit bien avancée, on frappe à la porte de sa chambre : le jeune curé a entendu des cris et un coup de feu loin dans le village du côté du château semble-t-il selon Céleste après explications du curé. le village est réveillé et le maire et ses amis partent vers le château de Madame Beauchamp et tombe sur le corps agonisant d'un homme ensanglanté gisant dans les halliers. Mme Beauchamp est veuve et habite depuis une dizaine d'années la belle demeure. Elle y vit en compagnie d'une ancienne religieuse sécularisée, Louise, qui lui sert de gouvernante, et d'une petite bonne de quinze ans, Philomène.
L'accueil au château par la gouvernante est plutôt froid. Suivie à distance par le maire et le garde champêtre elle monte à la chambre afin de prévenir la maîtresse de maison des événements survenus dans son parc. Mais la porte est ouverte et une énorme surprise attend le groupe frappé de sidération.
L'enquête est confiée à un petit juge perspicace et un procureur un peu rustre. le curé, la gouvernante, André le petit clergeon du presbytère, Évangéline la nièce héritière qui habite à Chateauroux et Philomène, sont interrogés tour à tour.
de ce thriller policier façon Bernanos émane comme un parfum d'Agatha Christie à la française. Comment le juge Frescheville va t il pouvoir démêler cet écheveau où chaque personnage semble détenir un secret ou une part de vérité ? Les non dits sont monnaie courante dans les campagnes et on se méfie du petit juge venu de la ville. le curé de Mégère semble particulièrement jouer un rôle trouble d'autant plus qu'il est tenu au secret de la confession et ne doit pas risquer la forfaiture d'une délation qui le punirait. Au fil des pages, on se demande quel peut bien être son rapport avec Évangéline la nièce de la châtelaine.
Un récit fascinant ou l'auteur donne au roman policier la dimension d'une aventure spirituelle, d'un débat où les passions se heurtent sous le couvert de l'innocence, où la violence se dissimule sous le charme et l'apparence de piété.
Un roman de Bernanos qui ne ressemble pas aux autres mais toujours dans une écriture sublime.

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Evidemment on retrouve la figure de l'homme d'Eglise comme principal protagoniste, évidemment ça se passe dans la campagne profonde, évidemment un meurtre est commis, en fait plutôt deux. Mais le suicide, d'un certain point de vue, de celui de l'Eglise, ne s'apparente-t-il pas au meurtre ? Dans ce cas on en décompte pas moins de cinq. Cinq meurtres ! Cet écrit de Bernanos, sans être tout à fait différent, est véritablement nouveau dans le sens où il s'apparente davantage à un polar mais aussi et surtout parce qu'il laisse le lecteur deviner le meurtrier sans même que ne soit besoin d'être écrit le nom. Et ma foi quel meurtrier ! Sur le moment j'ai eu peine à y croire laissant échapper tout haut un "ce n'est pas possible", me demandant si j'avais bien compris, bien deviné. Je n'en étais pas sûre. Fort heureusement la post face du roman est venu confirmer ce que j'avais cru comprendre et dès lors, assurée d'avoir mis le bon nom sur le meurtrier, toutes les impressions trouvaient sens, tous les évènements passés s'emboitaient à la perfection.
La mise en exergue toute en finesse et retenue de la dichotomie entre l'austérité ambiante du monde rural, de ses habitants, de leurs coutumes, de leur langue même et le désordre de l'âme humaine fait de ce roman un récit fascinant à mes yeux. Moins connu que le célèbre "Sous le soleil de Satan", il mérite pourtant d'être lu et ferait lui aussi sans nul doute un excellent film.

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"Un crime" résulte d'une commande qu'exécuta Georges Bernanos pour des raisons alimentaires… Est-ce pour cela qu'il choisit un genre qui lui était inhabituel, celui du roman policier ? Notons qu'il prit soin tout de même d'y introduire, comme une marque de fabrique (ou comme un clin d'oeil, bien que l'homme ne fût pas réputé très folichon ?), un curé…

Un curé qui arrive en pleine nuit à Mégère, bourgade alpine à demi-morte, isolée au coeur d'une contrée sombre et dure, pour y remplacer son prédécesseur récemment décédé. Un curé pas comme les autres, ainsi que le pressent aussitôt la bonne, Céleste, d'emblée séduite par la bonté et la tendresse qui émane du jeune prêtre, qui tranchent avec les manières rudes et grossières des gens du village et de celui à qui il succède.
Dans la nuit, réveillé par des coups de feu, le curé donne l'alerte. Deux cadavres sont découverts : l'un est celui de l'occupante du château de Mégère, veuve octogénaire d'un militaire, qui gît assommée dans sa chambre, et l'autre celui d'un inconnu, retrouvé dehors, pieds nus, la gorge encombrée de terre et de cailloux.

Comme tout crime, l'événement crée autour de lui un tourbillon qui attire invinciblement vers son centre innocents ou coupables, dont l'auteur orchestre le ballet, fait de faux-semblants, d'ambiguïtés et de mensonges.

Autour de l'insaisissable et étrange curé de Mégère, orbitent un petit clergeon adolescent, timide comme une fille et tombé en vénération pour le délicat homme d'église ; un juge tenace, lui aussi impressionné par le nouveau prêtre, pris d'une sérieuse grippe qui finit par altérer son raisonnement ; un simple d'esprit dont le témoignage pourtant troublant n'est guère pris au sérieux… et d'autres quidams qui parachèvent le tableau où le quotidien du village se mêle à la soudaine effervescence que crée l'affaire.

Remercions les circonstances qui ont poussé Georges Bernanos à composer ce bref récit, très réussi, à la fois austère et dynamique, dont la complexité se niche dans les ellipses et la dimension troublante des relations qui lient les personnages.

Et saluons l'habileté avec laquelle il amène une conclusion surprenante, que l'on n'a pas vu venir, qui invite à relire aussitôt l'ouvrage, enrichi d'un nouvel éclairage…
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Livre écouté dans le cadre de la Masse Critique organisée par Babelio.
Je remercie les éditions VOolume pour leur envoi et leur confiance.
Un livre à lire mais aussi à écouter...
Les éditions VOolume sont installées à Bordeaux, ils sont éditeurs de livres audio depuis 2005. Tous leurs livres audio sont enregistrés en studio, lus par des comédiens professionnels et produits par des ingénieurs du son confirmés.
La collection audio « Crème de Crime » rassemble des polars emblématiques de la littérature policière comme "Un crime de Georges Bernanos"
Ce livre audio est magnifiquement lu par Delphine Alvado et permet de se mettre très vite dans l'ambiance particulière de ce roman.
L'histoire :
A Mégère un village au coeur du Massif du Mont-Blanc, deux femmes attendent l'arrivé du nouveau curé au presbytère. Il s'agit de la vieille servante Céleste et de la sonneuse Phémie. C'est une nuit d'hiver, glaciale et battue par les vents. Les deux femmes discutent de l'ancien curé et se demande comment sera le nouveau qui n'était pas au rendez-vous de la patache. Enfin il arrive tard dans la nuit et transi de froid. Il raconte son voyage et ses mésaventures qui expliquent son retard. Tous à peine couchés, un coup de feu et un cri déchirent la nuit. le curé veut absolument se rendre sur les lieux du drame. C'est ainsi que suivi de sa servante, il part dans la campagne en direction du drame qui est en train de se jouer.
Il y a deux cadavres dans cette étrange histoire. Un homme dans un fossé près d'un château que l'on retrouve presque mourant et la propriétaire Mme Beauchamps retrouvée morte, dans sa chambre au milieu d'un grand désordre. L'enquête va s'avérer complexe dans ce petit village où les secrets sont bien gardés.
On retrouve dans ce livre l'ambiance chère à Bernanos. En effet, l'auteur a voulu écrire un roman policier mais très vite, on retrouve les thèmes spirituels qui sont la particularité de son oeuvre.

Lien : https://voolume.fr/livres-au..
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