Histoire secrète de Lyon et du Lyonnais

le mage Nizier Anthelme Philippe naquit italien. Loisieux, son village de Savoie, n'était pas encore français en 1849. Mais ses parents, Joseph et Marie Vachot avaient la nationalité française. Enfant, confiera-t-il a son gendre, il hurlait dans son berceau parce qu'il se sentait agressé par des forces démoniaques. jusqu'à l'âge de six ans, il dormit les yeux ouverts. Devenu berger, il traçait un cercle autour des bêtes qui ne le franchissaient pas. IL quitta la Savoie pour Lyon comme les petits ramoneurs de l'époque. Il avait alors quatorze ans. Il s'installa chez un oncle, boucher, qu'il aida en effectuant des livraisons. En échange, sa famille lyonnaise lui facilita ses études à l'institution Sainte-Barbe. sa vocation le portait ardemment vers la médecine. Il s'inscrivit à la Faculté de Lyon et y demeura de novembre 1874 à juillet 1875. IL fréquenta aussi , sur le pas de l'autre initié, Rabelais, divers services de l'hôtel-Dieu. Mais sa réputation d'empirique de la médecine l'avait suivi et lui fit tort. En ces temps de dogmatisme médical, le guérisseur de village était assimilé à un sorcier, voire à un "hystéro-névropathe" Des médecins nieront les succès de Philippe, contre l'évidence. A la fois matérialistes et catholiques, les sommités admettaient les miracles du curé d'Ars, pas celui de Monsieur Philippe. ...

Refoulé de l'Hotel-Dieu parce que "faisant de la médecine occulte" Philippe ne put obtenir son diplome. Il se résigna à s'en passer.

Dés 1887, il sera condamné à amende pour exercice illégal de la médecine, une autre fois en 1890 et deux fois en 1892;

le diable du sabbat n'est devenu mauvais diable (ennemi de Dieu) qu'à partir du temps où les hommes d'occident oublièrent son origine vraie. défigurée en phantasme, son image obsédera les sorcières qui prétendaient se rendre au sabbat, non pas charnellement comme les paysans, mais dédoublées. S'étant enduites d'une pommade dont certaines livrèrent la composition à des médecins de l'Inquisision (en échange de la liberté), elles sombraient dans l'état cataleptique. Puis elle se dégageaient de leur corps en entité spectrale ; libérées de la pesanteur, elles volaient vers un lieu de sabbat, suréél celui-là, sur lequel régnait le même bouc humanisé. Le portrait-robot de ce personnage fantastique ne varia guère d'un témoignage à un autre : cornes, barbiche de capridé, gros sexe, pieds fourchus, queue, visage noir, odeur de soufre et, en guise de toile de fond, un feu d'enfer.