AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 236 notes
5
8 avis
4
12 avis
3
7 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Propaganda est une petite bombe idéologique.
L'auteur Bernays y décrit sans états d'âme apparents comment manipuler l'opinion en démocratie.
C'est pour ça que le livre est préfacé en forme de mise de garde sur son contenu explosif.
En effet, si le livre a été écrit en 1928, il reste d'une actualité brûlante.
Expliquant comment on peut contrôler les masses dans tous les domaines, pour les faire aller vers ce que veulent les dirigeants politiques, les industriels, les financiers ou tout simplement des intérêts privés ou particuliers en quête de notoriété.
L'auteur décrit finalement notre société : la démocratie libérale capitaliste, qui pour rester intrinsèquement ce qu'elle est, doit laisser le pouvoir à une élite éduquée, experte et progressiste, seule garante selon ses dires du bon fonctionnement du système politico-économique.
La grosse masse de la population étant exclue d'office des instances de pouvoir et uniquement bonne à suivre les injonctions marketing des possédants.
Par ce truchement insidieux, on comprend qu'une petite minorité s'alterne aux manettes du pays, en relations étroites avec les autres privilégiés des secteurs économiques et financiers.
Le livre nous montre aussi que même de petites structures, peuvent utiliser ce biais fallacieux de la propagande pour s'enrichir et se faire connaître.
Seul bémol positif, l'auteur démontre que cet outil dangereux peut également servir des bonnes causes dans divers domaines, que ce soit l'éducation, le social, la cause des femmes, etc..., en permettant un mieux-être et une reconnaissance.
Néanmoins, l'auteur quelques années plus tard, admettra que son livre n'est pas à mettre dans toutes les mains, surtout quand il apprendra que Goebbels et les nazis s'en serviront pour leur propagande infâme.
Un dur retour à l'envoyeur ou l'arroseur, arrosé.
Commenter  J’apprécie          260
Relecture,

On commence la lecture par une introduction de 20 pages par Normand Baillargeon, écrite en 2007. Grosso modo, il positionne historiquement le contexte du livre et raconte partie de la vie de Bernays, en ce qui concerne le sujet du livre.

Sur le contenu... il faut, tout d'abord, tenir compte du fait qu'il a été écrit en 1928. Il n'y a rien d'étonnant, de nos jours, dans ce qui est dit dans le livre. Par ailleurs, même le sous titre "Comment manipuler l'opinion en démocratie" ne me semble pas adéquat. Actuellement, la manipulation par la propagande se fait de façon bien plus insidieuse. C'est le progrès. Bernays a posé les bases.

Pour bien comprendre ce livre, il faut se considérer dans le contexte de 1928 : la fin de la première grande guerre, les moyens de communication étaient surtout la radio, la presse écrite, le cinéma de l'époque, les images (photo) étaient surtout en noir et blanc, ... Et même la radio et le cinéma n'étaient pas accessibles à tout le monde. La photo de la couverture du livre me semble plus récente, ...

Ce livre marque un tournant dans la communication, puisque c'est à partir de cette époque, et pas juste ce livre de Edward Bernays, que l'on va essayer d'optimiser la communication entre les deux parties concernées par la publicité : le producteur et le consommateur. Il n'est pas dit, mais on comprend bien que le contenu et la forme de la publicité sont conçu non plus par ce que l'auteur veut transmettre mais par ce qui fera l'effet le plus fort sur la cible. Il est fort probable que du fait que Bernays était neveu de Freud ce dernier lui a fortement inspiré dans la mise en place de ce mécanisme.

Bernays répète souvent des mots tels : éthique, fidélité, réalité, vérité, honnêteté, ... Il est bien possible qu'à l'époque de l'écriture du livre c'était bien le cas mais, on sait, de nos jours, que certaines des interventions de Edward Bernays peuvent nous choquer d'un point de vue éthique.

Edward Bernays s'est inspiré aussi du livre "Psychologie des Foules" de Gustave le Bon, écrit en 1895 et dont le sujet est justement la manipulation de masses. Sigmund Freud a, lui aussi, écrit un livre sur le même sujet, avant la sortie du livre de Bernays : Psychologie des foules et analyse du moi. Il était au courant du contenu du livre de Gustave le Bon.

On sait aussi que Joseph Goebbels, ministre de la propagande du III Reich, a lu des livres de Edward Bernays.

Même si beaucoup de points sont d'actualité, ce livre a vieilli. La lecture reste valable au moins pour connaître l'origine des techniques de marketing actuelles.
Commenter  J’apprécie          183
Il est difficile de complètement saisir les transformations sociales, politiques et économiques du dernier siècle si l'on ignore tout d'Edward Bernays et de ce qu'il a accompli. Il est le neveu de Sigmund Freud, et baptisé le père du « spin », c'est-à-dire la manipulation des nouvelles, des médias, de l'opinion ainsi que la pratique systématique et à large échelle de l'interprétation et de la présentation partisane des faits. On apprend ainsi que la propagande n'est pas née dans les régimes totalitaires mais au coeur de la belle démocratie américaine. Vivons-nous dans un monde où nous nous croyons libres de nos choix alors qu'ils nous sont en fait, insidieusement dictés ?
Commenter  J’apprécie          160
Edward Bernays à écrit cet essai il y a pratiquement 100 ans... et, bien qu'un brin désuet, tout y est !
Le propos n'est pas la propagande de guerre, mais bien la propagande quotidienne. Celle qui nous dicte ce que l'on doit aimer, comment on doit s'habiller, ce que l'on doit penser. Et, même avec un siècle d'écart, on comprend et on peut très facilement translater le propos à notre quotidien. Quelle différence y a t-il entre un chapelier qui demande à une star de porter sa création en public et une marque qui va envoyer un vêtement à une influenceuse qui a des millions d'abonnés sur insta ? Il n'y en a pas! Les deux sont fait pour influencer votre bon goût.
Niveau désuétude, on peut tout à fait se rendre compte de la place de la femme au début du siècle dernier. et même si je ne suis pas une grande féministe dans l'âme, j'ai parfois bondi.
En conclusion, un excellent essai dont l'analyse, malgré son âge, n'a pas pris une ride. Il mériterait d'être réécrit selon nos technologies actuelles
Commenter  J’apprécie          90
Comment manipuler l'opinion publique en démocratie ? Comment faire accepter un produit, une idée, un homme politique ? Comment fabriquer ce fameux « consentement » ? La propagande exista de tout temps. Au départ, elle eut même l'acceptation positive de « propagation de la foi » pour le Vatican, avant d'en arriver à sa signification péjorative actuelle. Bernays sut en son temps transformer la réclame simplette se contentant de décrire les qualités d'un produit en publicité incitative et même en manipulation absolue. Ainsi parvint-on à faire fumer la cigarette aux femmes américaines en se servant des suffragettes comme idiotes utiles, le tout pour le plus grand profit des multinationales du tabac. Ainsi transforma-t-on les Américains pacifistes et isolationnistes en bellicistes interventionnistes en quelques mois quand Wilson voulut engager son pays dans la première guerre mondiale.
« Propaganda » est un essai de sociologie, un guide pratique des méthodes de propagande de l'époque et même un plaidoyer « pro domo » de l'auteur. Ecrit en 1928, par le neveu de Freud, il expose sans détour les principes de base de la manipulation mentale des masses. Il insiste bien sur la nécessité d'une connaissance fine des tendances, besoins et intérêts du public et sur les manières détournées de capter son attention. Si les bases du procédé sont exactes, précises et toujours opérantes, il n'en demeure pas moins que ce texte commence un peu à dater. Nul mention des images subliminales, du battage télévisuel ou de l'influence d'internet et des réseaux sociaux pour la collecte des données et pour cause. le lecteur mesurera à cette lecture quel fut le chemin parcouru dans ce domaine. le moins qu'on puisse dire c'est qu'il est aussi énorme qu'inquiétant. La propagande est omniprésente aujourd'hui. Personne ne peut y échapper. Et ceux qui en tiennent les leviers obtiennent une réelle influence sur l'opinion. Ils dirigent et de manière beaucoup plus absolue que LouisXIV ou le petit père Staline eux-mêmes. La démocratie, ou ce qui en tient lieu, implique cette nouvelle forme de gouvernement, discrète, invisible et d'une efficacité redoutable. Big Brother pense pour vous. Et n'ayez crainte, il ne veut que votre bonheur…
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          80
Le livre a été publié pour la première fois en 1928 mais reste terriblement d'actualité, si les moyens ont changé, les buts restent les mêmes à savoir déstabiliser une démocratie par le biais de modes d'informations aujourd'hui toujours plus rapide. Je pense notamment à l'ingérence russe dans les élections américaines et les possibles ingérences qu'il pourra y avoir dans nos élections à venir.
C'était vraiment très intéressant de voir comment se construisait la propagande au début du siècle dernier et de constater certaines similitudes avec la propagande de nos jours. le style de l'auteur le rend simple et compréhensible à tous. L'auteur donne de nombreux exemples de propagande et l'explique mais il lui manque la partie sur comment déjouer la propagande, ça m'aurait bien intéressé de savoir comment l'éviter, si ce n'est faire preuve de jugeote.
Commenter  J’apprécie          60
Livre très intéressant écrit par un des "fondateurs" des relations publiques. L'auteur explique, avec des exemples réels à l'appui, comment certains groupes aux intérêts différents peuvent devenir alliés de circonstance, les bénéfices que cela peut entraîner pour la population en général mais aussi les possibles dérives. Même si l'auteur fait preuve de cynisme et de vantardise de temps en temps, on sent qu'il maîtrise parfaitement son sujet, et la lecture est intéressante et agréable.
Commenter  J’apprécie          40
Quasi inconnu du grand public, Edward Bernays est pourtant l'un des principaux théoriciens de la propagande moderne à la fois économique et politique.
Pour l'aider dans sa démarche, le double neveu de Sigmund Freud né à Vienne s'est appuyé sur les sciences sociales et notamment sur le travail d'un Gustave le Bon qui, avec « La psychologie des foules », avançait que le comportement des groupes était différent de celui des individus isolés.
« Propaganda », texte édité en 1928, résonne avec notre société contemporaine près d'un siècle après son écriture. Pis, estimant, comme Thomas Jefferson, que le juste pouvoir, à savoir la démocratie, émanait du consentement des gouvernés, il s'attache à réfléchir aux rouages qui vont permettre de fabriquer ce consentement ou, pour tourner la problématique autrement, de manipuler l'opinion publique quitte à diffuser des fake news en faisant témoigner les experts de la question. Pour faire croire au consommateur que le bacon est bon pour la santé, faisons donc intervenir des médecins pour assurer qu'effectivement l'ingestion de charcuterie allongera notre espérance de vie. Des influenceurs avant le développement des réseaux sociaux...
Autre exemple : il explique comment les femmes américaines ont été encouragées à fumer. Les féministes ont en effet été séduites par la cigarette présentée comme un symbole phallique représentatif du pouvoir sexuel du mâle dominant. CQFD !
La morale de cette lecture : réfléchir sur les messages et stimuli qui nous sont envoyés et cesser de subir.
Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          20
Une lecture édifiante qui mériterait cependant d'être actualisée. On assiste (non sans dégoût) à la genèse de la manipulation des masses orchestrée par les pouvoirs publics et les entreprises, décrite d'une manière terriblement rationnelle.
Commenter  J’apprécie          20
Même si ce livre ne fait qu'une grosse centaine de pages, j'ai trouvé sa lecture un peu pénible.
Peut-être est-ce du à la traduction qui alourdie le style du texte.
Heureusement, son contenu et sa franchise compensent ce défaut.

La première chose qui frappe le lecteur est la position adoptée et assumée par Bernays:
La démocratie donne un pouvoir de décision jamais vu à la population. Cette situation est dangereuse car la majorité du peuple est incapable de déterminé ce qui est bon pour lui.
Il incombe donc à la minorité éclairée d'exercer et de conserver le pouvoir en manipulant l'opinion.
On est clairement dans une théorisation du complotisme avec un point de vue inversé.

L'auteur tente maladroitement de valider moralement sa position en affirmant que toute personne de pouvoir ne peut manipuler que pour le bien commun, le public étant inconsciemment réticent à tout ce qui va à l'encontre de son intérêt.
Les faits historiques de la suite du XXème siècle lui donne tort.

Le livre vante les mérites de la propagande moderne se basant sur à la fois sur les nouveaux moyens de communications de l'époque (presse a grand tirage, radio, cinéma) et les avancées en sciences humaines (sociologie, psychologie).

Plusieurs 'ficelles' de manipulations sont présentées et ce principalement à des fins politiques et commerciales.
Les plus intéressantes, au point d'être encore opérationnelles de nos jours, sont l'utilisation de tiers entre le manipulateur et le public.
En voici quelques uns:
-Utilisation d'ambassadeurs appréciés par le public (acteurs, stars, influenceurs)
-Etude scientifiques orientées
-Organisations semblant neutre et bienveillantes.
-Presse et média d'opinions
-Opérations de bienfaisance organisées par de grosse entreprises.

Bien que cynique et centenaire, ce livre est juste et préfigure les techniques de communications de notre époque.
Commenter  J’apprécie          13



Autres livres de Edward L. Bernays (2) Voir plus

Lecteurs (786) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
850 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}