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C'est un axiome souvent prouvé : quand le pouvoir du roi s'affaiblit, celui de la reine augmente. Et il n'est jamais aussi clairement démontré que pendant une régence. Le XVIIe siècle en connut deux majeures, quoique dans des conditions assez différentes, celle de Marie de Médicis veuve d'Henri IV et celle d'Anne d'Autriche, veuve de Louis XIII. Toutes deux dotées de caractères volontaires et énergiques, voire obstinés, elles connaîtront pourtant des parcours très différents, influencés notamment par leur degré d'attachement à leur illustre rejeton, leur faculté d'adaptation et l'intelligente loyauté de leurs conseillers. Malgré des conditions drastiques, Anne d'Autriche sortira grandie de l'épreuve alors que Marie Médicis deviendra aux yeux de la postérité un véritable repoussoir : épouse acariâtre puis mère dénaturée et enfin dirigeante médiocre. A ces deux grandes figures de l'Histoire de France, Simone Bertière accorde toute sa finesse analytique, son sens du récit, mais aussi son empathie et sa compassion - et Dieu sait que beaucoup de compassion est nécessaire pour supporter les sautes d'humeur de Marie de Médicis et son épouvantable caractère !

Le résultat est de grande qualité et ce premier tome consacré aux reines au temps des Bourbons se classe parmi les meilleurs de sa passionnante saga sur les reines de France. Ce qui ressortira principalement de cette vaste fresque est que les deux régentes doivent leur renommées posthumes divergentes, tant à leurs caractères dissemblables qu'à la qualité de leur entourage. Plus souple, plus empathique, profondément attachée à son fils aîné, Anne d'Autriche saura plier et se redresser malgré les coups de tonnerre de la Fronde. Elle jouira aussi d'un appui inestimable dans la personne du très brillant cardinal Mazarin qui la soutiendra et le guidera sans faillir durant toute sa régence. Cassante, autoritaire, névrotiquement jalouse de son pouvoir, Marie Médicis, quant à elle, mécontentera tout le monde, à commencer par son propre fils Louis XIII, et se mettra à dos le pourtant fort efficace cardinal de Richelieu. Deux beaux portraits de femme, fort différentes mais aussi dignes d'intérêt l'une que l'autre, mais également une peinture passionnante de ce siècle troublé, secoué par les révoltes nobiliaires, avant que ne vienne le temps de la monarchie absolue portée par la poigne d'acier de Louis XIV. Avec lui, disparaîtront également les derniers vestiges du pouvoir politique de la reine, réduite à un rôle de poule pondeuse et d'incarnation vertueuse des bonnes moeurs.
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J'ai vraiment été entraînée par ce livre à la superbe plume qui nous plonge dans les intrigues royales du 17ème siècle. Il se lit comme un roman, il n'est pas assomant, et nous livre pleins de détails croustillants sur ces 2 reines au destin si particulier. Très bien écrit et expliqué, on ne se perd pas malgré les nombreux détails qui émaillent le récit. Il est également très bien documenté, c'est vraiment un plaisir.
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Après les reines de France au temps des Valois, je poursuis ma lecture de la saga de Simone Bertière avec ce premier tome des reines de France au temps des Bourbons, intitulé Les deux régentes. Et les deux régentes dont il s'agit ici ce sont Marie de Médicis et Anne d'Autriche, respectivement mère de Louis XIII et de Louis XIV. À elles deux elles forment, avec Catherine de Médicis, les reines régentes les plus importantes et les plus marquantes de l'histoire de France. Connaissant à présent très bien Catherine et les Valois j'avais hâte de découvrir enfin Marie et Anne plus en profondeur, en tant que reine et surtout en tant que mère.
Et le moins que l'on puisse dire après cette lecture, c'est que les deux femmes sont absolument aux antipodes. Mais elles ont en communs d'avoir toutes les deux eu un règne chargé et intense, preuve en est ce tome fait près de 600 pages alors qu'il ne s'agit que de deux reines ! Et bien qu'il s'agisse d'une belle-mère et d'une belle fille il s'en dégage rapidement un triumvirat en miroir : Marie/Louis XIII/Richelieu vs. Anne/Louis XIV/Mazarin. Une reine mère, un enfant roi, un cardinal.

Marie de Médicis est une reine et une mère autoritaire, sévère et peu sensible, une reine très tôt devenue veuve et qui a dû gérer une régence imprévue. Mais Marie n'aura jamais vraiment compris qu'elle n'était seulement que garante d'un pouvoir temporaire qu'elle devrait rendre à son fils une fois apte. Elle n'a jamais voulu lâcher le pouvoir et cet acharnement aveugle, son manque évident de confiance envers son fils mais aussi une certaine froideur naturelle seront la cause d'une incompréhension mutuelle entre la mère et le fils qui durera une vie entière. Marie y sera pour beaucoup dans la personnalité complexe de Louis XIII, jeune homme puis homme renfermé, introverti, méfiant affectivement et politiquement . J'ai rarement lu une relation mère/fils aussi chargée, aussi trouble, et aussi compliqué et pourtant j'en ai eu un certain nombre mais celle-ci les dépasse de très loin. Marie avait hérité d'un rôle bien-sûr difficile et instable, celui de régente, surtout en tant que femme, elle a fait face à de nombreuses révoltes princières (notamment son second fils, Gaston, qui sèmera le trouble durant des années) néanmoins il semble que sa vision politique ait toujours été un peu étroite, elle n'avait pas le talent pour cela. Richelieu qu'elle a contribué à élever au rang de cardinal/ministre l'aidera beaucoup, mais inévitablement il en sera de même avec lui avec qui les relations deviendront tendues entre eux et le jeune roi, jusqu'au point de rupture : la fameuse journée des dupes. Après ça Louis XIII aura fait son choix son ministre conservera sa confiance, il formeront une alliance plutôt solide et Marie ira d'exil en exil entrecoupé de réconciliation infructueuses, et ce même à travers toute l'Europe. Pour l'anecdote Marie, Richelieu et Louis XIII mourront tout trois à à peine 7 mois d'intervalle… Je trouve ça à fois triste et presque révélateur.

Pour Anne d'Autriche ce fut totalement différent, c'est une femme discrète, peu intéressée par le pouvoir, très pieuse et très familiale. Si au début de son mariage elle a bien évidemment souffert de l'omniprésence de Marie de Médicis et de la méfiance de son époux — elle commettra d'ailleurs plusieurs impairs (à l'origine d'une grande mésentente avec Louis XIII) —, une fois que le triumvirat disparu, Anne se trouvera libérée, délestée d'un poids et pourra enfin s'épanouir dans ce rôle de mère pour lequel elle excelle et se plaît. Elle assurera la régence d'une main de fer avec le soutien précieux de son homme de confiance : Mazarin. Mais on le sait une régence, encore une fois, c'est un temps propice aux rébellions et aux contestations en tout genre et elle en affrontera un certain nombre, notamment la Fronde qu'elle surmontera avec un réel aplomb et dont le pouvoir royal ressortira grandi. Avec l'aide de Mazarin, même si sous la pression des rebellions elle devra se séparer de lui quelques temps, elle remettra le pouvoir intacte à son fils, Louis XIV. Anne d'Autriche, à l'inverse de Marie saura s'effacer politiquement le temps venue, mais c'est un effacement qui préparera son fils, dans l'avenir, à ne tolérer aucune femme en politique.

Bref, il se passe dans la vie de ses deux reines bien plus de choses que je ne pourrai ici ni résumer ni analyser, en revanche Simone Bertière elle, le fait brillamment sur plus de 600 pages, qui sont comme à son habitude absolument passionnantes et accessible sans rien enlever à l'exigence et à la rigueur. Elle nous fait entrer dans la vie des deux dernières régentes de France mais aussi des deux dernières reines ayant eu du pouvoir, car après elles plus aucune reine n'aura ni ce privilège ni ce prestige. Car c'est véritablement grâce et a cause de ces deux reines régentes que les reines à venir se verront effacées de la scène politique de la cour.
À la différence des deux tomes précédents Simone Bertière fait usage d'une psychologie encore plus fine et encore plus poussé étant donné la complexité des relations respectives d'une intensité politico-familiale importante. Simone Bertière nous explique tout, le politique comme le familiale, de façon captivante et réussie, tout est là.
Encore un excellent moment de lecture, encore un gigantesque coup de coeur !
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Cette biographie de Marie de Médicis et Anne d'Autriche permet de comprendre le rôle majeur qu'elles ont tenu durant la minorité de leurs fils respectifs Louis XIII et Louis XIV. L'une, Marie de Médicis, en opposition avec son fils et le ministre qu'elle lui avait trouvé, Richelieu ; l'autre, Anne d'Autriche, en symbiose avec son principal ministre Mazarin dans l'intérêt de la préservation de la monarchie et du pouvoir royal.
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Après Marie de Médicis et Anne d'Autriche, Simone Bertière s'attaque aux conquêtes du Roi Soleil. Bien qu'il n'en manqua pas, la structure de notre ouvrage repose sur un triptyque : La Vallière, La Montespan, La Maintenon. Bien sûr, notre auteur n'omet pas d'évoquer l'existence de Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV dont la place de Reine demeure incontestable du moins par son acharnement à fournir une descendance digne de son nom à notre roi. C'est une fois de plus un ouvrage servi par une écriture d'une extrême finesse teintée d'ironie, le tout agrémenté d'un vocabulaire riche et bien souvent esthétique. La lecture de ces différents tomes m'enchante chaque fois plus.
Dans cet ouvrage, Simone Bertière aborde le statut de Marie-Thérèse, Infante d'Espagne, livrée à notre bon roi, pour quelques raisons d'Etat, la paix entre les deux nations. Notre infante présente quelques attraits physiques similaires à ceux de la Reine mère mais la comparaison s'arrête bien là. En effet, notre souverain constatera amèrement que son épouse présente tous les symptômes de la niaiserie. Déjà disposé envers le beau sexe, Louis XIV cherchera dans ses conquêtes certes la beauté, ses maîtresses sont aimables, mais surtout le bon mot, le ton juste, l'appétit et la subtilité. D'ailleurs, pour notre roi la beauté ne peut pallier l'absence d'esprit, La Fontages en sera un exemple éloquent et en fera les frais.
Vous aurez donc compris que notre charmant trio, précédemment cité, répond à cette exigence de disposer d'une tête bien faite et de la beauté.
A chaque maîtresse correspondra un cycle de la vie de notre roi. Indéniablement autant La Montespan l'aura épaulé durant les années fastes du royaume, celles de la construction de Versailles, des guerres remportées, des deniers publics dépensés sans compter, autant La Maintenon l'aura accompagné vers la dernière phase de son règne, celle des échecs, de la miséricorde, d'une dynastie qui s'effondre, d'une famille trop nombreuse créant des heurts.
Enfin, Louis XIV aura suivi le chemin de son père, il n'aura pas demandé le sacre de Marie-Thérèse, l'aura tenue souvent bien loin des affaires du royaume. Plus tard, il épousera La Maintenon mais n'en fera pas sa Reine. Notre roi aura profondément aimé le beau sexe mais cet amour n'aura pas été un gage de confiance. Seul élu en bon monarque de droit divin, il ne partagera pas son pouvoir. Toutefois, vers la fin de son règne, c'est bien quelque fois qu'il se laissera inspirer par La Maintenon, ou du moins le lui laissera-t-il croire... Défiance envers les femmes en général, oui, mais envers le fruit de ses amours illégitimes, au grand non. Louis XIV aura été prolixe en matière de descendance : dix-huit enfants en tout dont six avec la Reine. Notre roi mettra un point d'honneur à légitimer cette descendance, il donnera donc à ces enfants un titre. Plus tard, pour ceux qui survivront, il participera lui même aux négocations de leur mariage. Par ces unions calculées, Louis XIV associera cette lignée "illégitime" à des projets politiques.
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Une fois de plus Simone Bertière m'a transportée. Outre ses talents de biographe, notre historienne manie la langue française comme peu d'écrivains. Syntaxe parfaite, vocabulaire riche, bons mots, humour, notre historienne sert l'histoire de France en l'épurant de ses complexités. En bref, son amour de la langue nous réconcilie avec les ouvrages historiques souffrant si souvent de lourdeurs et anecdotes poussiéreuses. Les pages s'enchaînent et me voici propulsée au temps des Bourbons. Je suis Henri IV, Marie de Médicis, Louis XIII, Richelieu, Gaston d'Orléans, Anne d'Autriche, Mazarin ou bien encore le très jeune Louis XIV ! Souvent Marie de Médicis m'ulcère par son amour maternel inexistant, son esprit calculateur, sa soif de pouvoir, son côté parvenu, et alors je comprends Louis XIII, sa méfiance, son manque d'égards pour le "sexe faible", notamment pour Anne d'Autriche. Puis je souffre de la disgrâce de Marie, celle que les Pays Bas, l'Italie ou encore l'Angleterre se rejettent, celle qui n'a pas lâché prise suffisamment tôt, qui n'a pas compris qu'une fois le roi majeur et apte à gouverner, la Reine mère doit se retirer. Peut-être que son sacre l'a induite en erreur, Anne d'Autriche n'aura pas cette déconvenue, de sacre elle n'en aura pas.
Enfin je suis charmée par Anne d'Autriche, sa candeur, sa loyauté, l'amour qu'elle porte à son Roi. Elle se retirera de la régence avec élégance, et même si Louis XIV l'évincera de toute charge politique jamais elle ne lui fera l'affront de le désavouer en public.
En bref, Simone Bertière nous dresse le portrait de deux femmes emblématiques d'une intelligence notoire. Leur point commun : toutes deux furent régentes, toutes deux durent jouer avec un ministre intelligent et castrateur : Richelieu pour Marie de Médicis et Mazarin pour Anne d'Autriche, toutes deux durent au cours de leur règne affronter une crise majeure : journée de dupes pour une (Marie de Médicis sera désavouée par Louis XIII qui lui préfèrera son Ministre), et la Fronde pour Anne d'Autriche. D'ailleurs, la décision de Louis XIV de gouverner seul sans prendre de Ministre et d'évincer la reine Marie-Thérèse de toute décision politique n'est-il pas la réponse qu'il apporte aux écueils du passé ?
Lien : http://www.athena1-lire.blog..
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Un très bon livre historique sur la vie de Marie de Medicis et Anne d'Autriche. J'avais déjà lu la biographie de Marie Antoinette par Simone Bertière, que j'avais appréciée et je n'ai pas été déçue ici. C'est vraiment agréable à lire, autant qu'un roman, tout en étant 100% vrai et très documenté.
Je pense continuer de lire ses livres sur les reines de France !
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Récit passionnant. Très bien écrit. Très instructif.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Même si, chronologiquement, j'aurais dû commencer par les Reines au temps des Valois, j'ai été emballée par "Les reines de France au temps des Bourbons, tome 1 : les deux régentes". Une grande enquête a ici été menée par Simone Bertière sur Marie de Médicis et Anne d'Autriche, respectivement grand mère et mère de Louis XIV. Cette étude chronologique des faits et gestes de tous les protagonistes : les Régentes, les petits rois, Richelieu, Mazarin... nous montre avec quelles difficultés les régences ont été effectuées pour (ou contre ?) leurs fils. de plus, l'écriture est fluide et l'histoire bien racontée, bref un très bon livre historique !
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un tome de plus et un tome de moins à lire....Nous voila plongée dans la vie de Marie de Médicis, mère de louis XIII, et la vie de sa belle fille Anne d'Autriche.
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