Même pas en rêve

Tim est un garçon solitaire et peu sûr de lui. Il est à l'internat du lycée qu'il vient de rejoindre la cible de moqueries.

Heureusement, un camarade de sa chambrée, Louis, un garçon relativement isolé aussi mais que sa confiance protège des prédateurs, vient à son secours.

Ils tissent ensemble une jolie amitié jusqu'à ce qu'un événement survienne...

Un roman original car il nous plonge dans l'ambiance d'un internat garçon mais aussi dans la tête d'un jeune homme fragile qui va être confronté à la notion de bien et de mal.

Car Louis semble bien souvent indifférent à la douleur des autres. Un secret entoure son comportement.

Un récit sensible qui avance à petit pas vers une définition de l'amitié pleine de nuance.

J'ai beaucoup aimé le portrait des personnages et la confrontation de leur vision de la famille à la réalité. L'auteur fait un parallèle juste avec les liens que l'on se choisit et qui peuvent ou non perdurer.

A découvrir !
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Tim , adolescent timide et complexé, entre en seconde. C'est le début d'une année ou humiliations et maltraitances vont se succéder.
Seule, l'amitié du charismatique Louis lui offre une bouffée d'oxygène.
Mais sous des dehors solides et sûr de lui, Louis ne cacherait-il pas lui aussi des failles, des blessures encore plus profondes que celles de Timéo?

Même pas en rêve aborde de façon parfaite l'adolescence et ses tourments, les premières amours, le harcèlement scolaire et l'amitié avec un grand A, celle qui rend plus fort et qui permet d'avancer.

Un premier roman plus que prometteur. Je suivrai à coup sûr les futures publications de Vivien Bessières.

Quand la personne en détresse n'est pas forcément celle qu'on croit.
"Bouc émissaire officiel de la classe", Tim subit les moqueries quotidiennes de Sonny et Lohan, ses camarades de chambrée à l'internat qui ont d'emblée fait de lui un "lépreux" aux yeux de tous. Psychologiquement fragile, Tim se sent mal partout y compris chez lui avec ses parents (sa mère le surprotège et son père ne prend rien au sérieux). Dépressif, il est régulièrement traversé de crises de boulimie ("pour remplir le vide en lui") et de somnambulisme. C'est d'ailleurs l'une d'elle qui est à l'origine de l'acharnement de Sonny, une "pollution nocturne" qui ramène régulièrement l'intrigue autour du sexe (et donc à réserver à un public lycéen). Malgré le harcèlement qu'endure le héros le récit n'est pas (si) déprimant, l'adolescent faisant preuve d'un humour ironique l'aidant à prendre du recul par rapport à lui-même et ce qui lui arrive, même si "tout s'aggravait, tout était à la fois toujours pareil et toujours pire".

Et voilà qu'intercède Louis, garçon charismatique et flegmatique ("Disons que j'aime bien les causes perdues"). Louis prend la défense de Tim, n'a pas peur de tenir tête aux deux lascars, leur impose le respect. Contre toute attente, une amitié solide naît entre le laissé-pour-compte et son opposé : "Avec Louis, on se sentait vivre, pour le meilleur comme pour le pire". le pire, c'est ce fait étrange que Louis semble ne jamais rien ressentir, comme s'il était coupé de ses émotions : "Je commençais à me poser des questions sur mon nouvel ami, son rire artificiel, ses réactions surhumaines face au danger", comme ce soir d'Halloween où il a planté un couteau dans la cuisse d'un racketteur...

Mais le plus étonnant, c'est que Louis ne garde aucun souvenir de l'accident traumatisant qui a coûté la vie à sa mère ("Je ne me rappelle pas vraiment") alors qu'il y a assisté. le "refoulement" du jeune homme a-t-il à voir avec les recherches de son père Pierrick? Celui-ci fait l'effet d'un savant fou à Tim lorsqu'il se rend chez eux... le roman bascule dans le suspense, notamment lorsque Pierrick remercie Tim "d'être là pour Louis" alors qu'au quotidien, c'est plutôt le contraire! Quel secret cache cette famille qui donne l'impression au héros que "on ne parlait pas de la même personne"? Louis serait-il tient atteint "d'une autre folie que la mienne"?
Peu importe ce que Tim découvrira, peu importe ce que Louis fera, l'essentiel est cette amitié forte et sincère qui, malgré tout, subsistera.
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Ce roman aborde de nombreux thèmes qui toucheront les lycéens : harcèlement, addictions, amitiés, famille, amour et sexualité, lycée. Tim est un jeune homme rempli de doutes, mal dans sa peau, mal dans sa vie de lycéen. Il va rencontrer son exact opposé Louis, qui vit lui aussi avec des douleurs immenses même s'il ne les montre pas. Une amitié improbable va se tisser entre eux et toute la densité de l'histoire réside dans le fait de savoir s'ils réussiront l'un et à l'autre à s'émanciper de leurs démons. le récit est fluide, les chapitres sont courts mais on les enchaîne rapidement tant l'intrigue est prenante. Les personnages sont complexes et les situations décrites avec une grande justesse. Bref, un roman qui vous séduira...même pas en rêve !

Timéo Siniart entre au lycée Pierre-Simon de Laplace dans la ville de Saint-Lazare car il habite avec ses parents et son petit frère, Dylan à Lysiaix, une petit ville de Normandie, à cinquante kilomètres. L'année commence plutôt bien car il rencontre Aliénor Nevers dont il tombe amoureux. Cependant, une nuit, alors qu'il est en plein rêve érotique, il alerte les deux caïds de sa chambrée, Sonny et Lohan, qui se moquent de lui, lui créent une réputation affreuse au lycée et le harcèlent. Il est alors défendu par l'énigmatique Louis Caron. Ce garçon n'a peur de rien et ne semble avoir aucune barrière morale.

Or ses parents sont neurologues et ont découvert le rôle d'une protéine, la spectrine qui fixe dans le cerveau les souvenirs traumatiques. Ils ont inventé à la fois une forme de spectrine synthétique mais aussi un spectricide qui permet d'annihiler tout sentiment dépressif après un traumatisme mais aussi le souvenir de ce traumatisme.

Vivien Bessières nous plonge dans un roman de pensionnat, plutôt rare dans la littérature française pour la jeunesse. Nous y retrouvons aussi la fascination d'un adolescent timide et timoré pour un camarade brillant. Ce jeu d'influence de garçons est bien rendu et nous plongeons vraiment dans le quotidien du jeune héros plutôt banal. La seconde partie du roman devient presque policière avec l'énigme de l'amoralité et de l'insensibilité du camarade fascinant, nous pensons évidemment à Sa Majesté des mouches que Vivien Bessières cite d'ailleurs bien volontiers dans le roman.