Sous le jasmin la nuit

Penché sur elle, il la regarde dormir. Lèvres entrouvertes, souffle léger, paupières closes refermées sur des visions, des rêves qui l'excluent, il ne peut pas en douter. Dans la chambre à peine éclairée par la petite lampe qu'il laisse allumée tard dans la nuit, tout est silence. Penché sur elle, il regarde ce corps souple, détendu sur les draps froissés. Il vient de la posséder. De la prendre. De la pénétrer. Apparemment. De prendre ce qui lui est donné. Apparemment. A présent il épie ce corps à l'abandon, immergé dans un espace qu'il ne peut atteindre, qu'il ne peut étreindre. Penché sur elle, il cherche à franchir les frontières de ces lieux interdits. Elle est ailleurs, seule. Seule? Si seulement il pouvait en être sûr. Comment saisir cette part d'elle qui lui échappe?

Au paradis,poursuit le saint ,chaque paillette ,chaque bruissement berce votre âme . Une musique en sourdine apaise votre sommeil .

Dans la chambre à peine éclairée par la petite lampe qu 'il
laisse allumée tard dans la nuit ,tout est silence . Penché sur
elle ,il regarde ce corps souple ,détendu sur les draps
froissés .Il vient de la posséder.De la prendre .De la pénétrer
Apparemment .De prendre ce qui lui est donné .Apparem-
-ment .

" Et quand arrive le temps des véritables confrontations, déjà rompue à l’art de l’argumentation, ou corrompue par des années de louvoiements, j’essaie de passer outre. Mais comment aller au-delà du silence ? Plus de réponses aux questions…et puis, plus de questions.
Et les colères qu’on ne sait plus exprimer viennent mourir à nos pieds, en gros bouillons, avant même d’avoir eu les temps de prendre forme." Maïssa Bey

"Chaque nuit, au moment où je ferme les yeux, toutes les lettres du NONPOURQUOIPARCEQUE se tiennent la main, se déploient, se déforment, s’allongent démesurément, et forment une chaine pendant que je cours de l’une à l’autre, tentant de passer sous la barre du A ou de sauter entre les deux jambes reversées du U. Mais elles finissent par tisser une nasse aux entrelacs inextricables dans lesquels je m’emmêle lamentablement." Maïssa Bey.