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Elyzad, une maison d'éditions que je ne connaissais pas, BEYROUK, un auteur que je ne connaissais pas non plus et un roman – le tambour des larmes – trois rencontres magnifiques.
Histoire banale, sans doute, que celle de la jeune Ryanna, séduite et abandonnée par Yahya, bel ingénieur chercheur d'or. Enceinte, elle doit accoucher loin de sa tribu tenue dans l'ignorance, et se séparer de son enfant peu après sa naissance. Ce serait, en effet, une histoire banale si elle ne se passait dans le Sahara mauritanien, si Ryanna n'était une Oulad Mahmoud, si, en s'enfuyant, elle n'avait volé le tambour sacré.
Mais rien n'est ordinaire dans ce récit. Ni l'histoire qui mêle le présent au passé, la ville au désert, les tribus engluées dans leurs coutumes aux citadins indifférents, ni l'écriture qui sublime le texte. Cette écriture poétique, imagée, olfactive, presque, nous entraîne à la suite de l'héroïne, nous fait trembler en même temps qu'elle, nous apeure, nous enchante. Nous découvrons le superbe désert mauritanien, les rites et coutumes de ses habitants, la force de la religion, la dignité de chacun, l'amour et l'amitié.
Le tambour des larmes est, de mon point de vue, un superbe roman et je remercie Isabelle de me l'avoir fait découvrir.
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Ce court roman de l'écrivain mauritanien Beyrouk commence en fanfare, plongeant le lecteur dans un récit à la première personne du singulier fait de deux trames temporelles rapprochées : celle de la fuite organisée de Rayhanna, et celle de évènements qui y ont mené.

La plume fleurie et très agréable de l'auteur nous glisse au sein de la tribu de Rayhanna, où tout semble être une question d'honneur et d'hospitalité, et où s'entrechoquent délicatement les traditions, personnifiées dans le tambour de la tribu, et les échos de ceux qui ont arpenté les villes, vues par les uns comme synonyme d'affranchissement et de liberté, par les autres comme l'apogée de la saleté et de la cruauté de ceux qui ont renoncé à leur existence nomade à travers le désert.

La fluidité de l'écriture révèle les sentiments et les aspirations des différents personnages, pris entre respect des traditions et modernité, et nous peint un riche tableau des moeurs mauritaniennes et ce qu'elles ont de meilleur et de pire. Dommage que la narration s'essouffle vers la fin du roman, lorsque l'on comprend que la quête désorientée de Rayhanna ne la mènera nulle part.
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Rayhana grandit dans une famille bédouine du désert mauritanien. Elle ne connait que cet univers clos régi par les traditions et rien ne la prédispose à la rébellion. Confondant le désir d'un homme avec l'amour, elle se laisse séduire par cet étranger venu d'un campement voisin. Abandonnée et enceinte, elle est éloignée de la tribu par sa mère qui enlève son enfant et la marie ensuite de force. La jeune fille soumise, blessée et dévastée par la douleur, devient enragée. Pour elle, ce sera la fuite pour survivre et le vol pour se venger. Emportée par sa colère, elle s'empare en effet du tambour de la tribu, symbole de force et d'honneur pour sa famille mais qui incarne pour elle l'origine de toutes ses souffrances. Après ce geste de défi et cette fracture irréparable dans sa vie, elle s'embarque avec un immense courage sur un chemin sans retour vers l'inconnu et la ville. Dans sa quête pour retrouver son fils, elle rencontre des amis et beaucoup d'entraide mais aussi la solitude et la violence.

L'auteur a une très belle plume et une écriture tout en mouvement qui suit l'évolution et les élans du coeur de Rayhana, parfois calme et paisible puis pleine de fougue et transportée par les vagues de la vengeance sans pouvoir reprendre son souffle. J'ai ressenti toutes ses émotions et son trouble lorsqu'elle découvre la ville, des préoccupations et des comportements qui lui semblent étranges. C'est l'occasion pour l'auteur d'entamer une réflexion sur la modernité et les traditions, sur l'opposition entre collectif et individualisme, et sur les pertes et les gains liés à chaque mode de vie. Avec cette histoire, j'ai pu découvrir la vie des bédouins, leurs traditions, leurs rites, leurs chants. C'est un monde fait de règles qui offre peu de libertés individuelles en général et encore moins pour les femmes. L'honneur de la tribu prime sur tout le reste et on le voit en particulier dans le mariage, sorte de violence ritualisée, qui semble concerner tout le monde sauf la mariée.

La vie broyée de Rayhana forme un livre d'une infinie tristesse, qui contient quelques longueurs, mais qui est une jolie découverte. Et encore une fois, le travail d'édition chez Elyzad est d'une qualité irréprochable.
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Le poids des larmes

Rayhana, grandit au sein de sa tribu dans le Sahara Mauritanien.

Les années se succèdent, entre une mère qui ne dit rien, un père qui a disparu, un oncle chef de tribu, les amis et les chants.

Un jour, un groupe d'étrangers déploie ses tentes près du campement. Pour chercher des ressources sous la terre.

Les étrangers et les nomades s'observent et ne se mélangent pas…Sauf un certain Yahya et, avec lui, commence la chute de Rayhana.

Une chute aux yeux de sa mère qui conduira la jeune fille à fuir les siens en emportant le tambour sacré de la tribu.

Ce roman, première lecture pour moi de Beyrouk, est d'une grande beauté. Il commence par une fuite, qui semble au lecteur perdue d'avance mais, qui n'en est que plus belle.

On comprend, petit à petit, ce qui a conduit la jeune femme à se couper de ses racines, de sa famille. de ces destins tous tracés qu'il est si difficile de changer.

Malgré le destin implacable qui s'attache aux pieds de la jeune femme, celle-ci trouve des gens qui lui tendront une main amicale, l'hébergeant, la nourrissant sans se soucier d'autres choses, au nom de l'hospitalité. Mais les ombres sont toujours là, guettant la moindre erreur de la jeune femme pour récupérer le tambour et venger l'insupportable affront.

Ce roman est celui des oppositions entre la ville et le désert, les citadins et les nomades, le groupe et l'individu. Un Maroc dans toutes ses contradictions.

Encore une belle découverte aux éditions Elyzad (avec une couverture magnifique) que je vous invite à découvrir.
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Ce magnifique livre nous plonge au coeur des aventures et des pensées d'une jeune Bédouine, RAYHANA en quête d'une partie d'elle-même, un morceau de sa chair qui lui aura été enlevé par sa tribu, sa famille, ses traditions. Cette épopée personnelle, racontée en parallèle de cette vie d'avant ou jamais elle n'aura eu le droit d'exister par elle-même, la conduira de son campement familiale à de multiples rencontres pleines d'humanité qui la porteront chacun avec leur coeur jusqu'à la délivrance.
Avec des personnages entiers comme la mère de RAYHANA, ardente et hargneuse, grande cerbère des croyances ancestrales de la tribu des Chella, dont l'honneur et la fierté coupent toute velléité de son coeur de mère à s'ouvrir au bonheur de sa fille.
L'écriture est limpide et riche, presque cristalline dans sa facilité à faire naître en nous un paysage, une atmosphère, un personnage auquel on s'attache et que l'on ne veut plus quitter.
Suivez cette héroïne dont la vie qu'ils lui avaient promise était écrite d'avance, simple et docile, et qui vous fera pourtant vibrer de sa richesse intérieure qui la mènera à l'essence de notre condition d'homme, l'amour et la liberté, envers et contre tout.
Belle lecture garantie.
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Dans le cadre du désert mauritanien, l'auteur nous raconte à travers l' histoire de Rayhana, les croyances, les coutumes et les traditions du peuple bédouin illustrées par le "rezzam" le tambour sacré. Par des allers-retours entre passé et présent il dresse le portrait d'une jeune fille courageuse et volontaire qui se dresse contre sa tribu, pour retrouver son " petit coeur" . La condition des femmes apparaît au fil des pages, ainsi que la vie contraignante des nomades. Un livre envoûtant entre la vie traditionnelle des éleveurs et la vie trépidante et sans morale de la ville . Un vrai dépaysement.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Tout d'abord merci aux éditions Elyzad de publier ce genre de textes, encore plus dans la magnifique édition poche, qui rend le roman accessible au plus grand nombre.
Le tambour des larmes est un roman mauritanien, sur la condition des femmes, la vie dans le désert du Sahara en tribus, les traditions imposées et subies autant par les femmes que les hommes, le développement urbain en Afrique, etc.
On a une alternance de chapitres au présent et au passé, qui donne plus de profondeur à l'histoire, puisque les éléments sont distillés petit à petit.
J'ai été très émue par l'histoire du personnage principal, qui se lance dans une quête irrépressible : retrouver l'enfant qu'on lui a arraché
Je vous recommande vraiment de vous procurer ce roman !
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Plongée dans l'univers tribal du Sahara mais universalité poétique d'une âme amputée par les codes d'un monde absurde. Impertinence et rébellion pour tenter de retrouver un enfant volé par la haine sécheresse d'un conformisme endormi. Quand nos proches sont nos lointains, les esclaves en fuites notre prochain, dans une quête jusqu'à la folie pour retrouver une intégrité physique et morale violée. Quête vouée à l'échec ? Peut-être en serait-ce alors toute la beauté, telle la larme qui refuse de couler sur la peau tendue du tambour et s'en va rejoindre l'océan des pleurs des suppliciés de la société des hommes...
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Rayhana est une belle jeune femme d'une tribu vivant dans le désert. »Parce qu'on ne transige pas avec les principes, et surtout le code de l'honneur, la belle doit abandonner son enfant et se marier de force.

Ce roman est l'histoire de sa fuite dont le but est de retrouver le fils qui lui a été arraché au nom de la morale et de la tradition, avec pour unique bagage un tambour ancestral…

Roman africain par excellence, le tambour des larmes allie présent et passé, réalité et mythologie, pure tradition africaine, et surprenante modernité. Y rentrer n'a rien d'évident ; il faut laisser à ce roman surprenant et puissant le temps de vous conquérir. On y découvre une jeune femme solaire, et courageuse, qui à la fois dénote par son esprit rebelle et son enracinement africain.

L'écriture de Beyrouk est un enchantement tant dans le maniement de la langue, son vocabulaire que dans son invitation au voyage.

Le tambour des larmes s'inscrit parfaitement dans la ligne éditoriale des éditions Elyzad qui proposent des ouvrages différents et de qualité.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Le tambour des larmes, un récit en va-et-vient, en mouvement vers un droit élémentaire à la liberté ; une écriture vive et haletante comme l'âme de la jeune Rayhana.
Lien : http://www.lacauselitteraire..
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