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Ce roman fait partie de ceux qui dès les premières pages, nous font vibrer. J'ai tout de suite su que ce livre allait être un coup de coeur.

Le tambour des larmes, ça parle de quoi ?

C'est l'histoire de Rayhana, une jeune femme issue d'une grande tribu du Sahara mauritanien qui alors qu'elle menait une vie paisible voit sa vie chamboulée suite à une mauvaise rencontre. Elle décide de fuire son campement, emportant avec elle le totem sacré de sa tribu, un tambour. Ce récit nous raconte son épopée à travers le désert et la ville, ses rencontres et ses douleurs...

Ce roman est sublime. Il nous transporte au coeur de la Mauritanie, où l'on découvre les traditions ancestrales des tribus bédouines, la vie et les moeurs des grandes villes. L'auteur de sa plume fluide, fine et poétique nous dépeint le portrait d'un pays mais surtout d'une jeune femme pleine de courage, prête à tout pour à nouveau se sentir vivante.
Beyrouk parvient à nous faire ressentir les souffrances du corps, et les maux de l'esprit de Rayhana, causés par certaines traditions qui oppriment les femmes.

A LIRE D'URGENCE ❤
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J'ai choisi de lire ce roman dans la continuité de mon envie de découvrir toujours plus de littérature étrangère. Celui-ci nous emmène en Mauritanie, à la fois dans sa capitale et en plein Sahara.

Rayhana est une jeune bédouine, qui se fait séduire par un jeune ingénieur de passage. Elle tombe enceinte et pour éviter le déshonneur, sa mère la fait accoucher au loin, lui enlève son bébé puis la marie de force avec un jeune homme de sa tribu. Mais Rayhana ne peut pas accepter ce sort : elle va s'enfuir, emportant avec elle le tambour sacré de sa tribu, et tenter de retrouver son enfant.

La narratrice est Rayhana elle-même : elle nous décrit, de façon détachée, son histoire. Malgré tout ce qu'elle subit, j'avoue que cette manière de raconter a affaibli mes émotions, alors même que je ressentais de l'empathie pour elle.
Au-delà du drame, ce roman est l'occasion de découvrir la culture bédouine contemporaine, comment elle conserve ses traditions en parallèle des grandes villes plus modernisées. de ce point de vue, ce fut une lecture très dépaysante et enrichissante.
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Il y a des livres qui méritent d'être lus pour leur titre. Et celui là en fait partie.
Le tambour des larmes, le tambour des cris, le tambour de la douleur. La douleur, la vraie, qui, conjuguée à l'impossibilité de l'exprimer, empoisonne la vie.
C'est un livre sur la Mauritanie, ce pays encore très tribal et qui embrasse à sa manière la modernité. Beyrouk nous montre que la vrai modernité, c'est celle de la rebellion, c'est dire non en vers et contre tout. Telle une Antigone du désert, Rayhana dira non aux faux-semblants et luttera autant qu'elle pourra contre se "vide qui se promè[ne], inlassable, au milieu des demeures et sur la face des gens".
La langue est belle et certaines phrases sont étonnantes de poésie.
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J'ai acheté ce roman pour me préparer à mon voyage randonnée en Mauritanie de décembre prochain. Je l'ai commencé, et le lendemain, le voyagiste m'annonçait l'annulation (non surprenante) de ce même voyage.

Mais je suis tout de même partie en Mauritanie avec Rayhana, et ai vécu ce pays de façon sans doute plus réelle, sans filtre, qu'en y mettant mes pieds de touriste, même si marcheuse. Certes, je n'ai pas eu chaud, je n'ai pas peiné dans le sable... Mais j'étais dans le coeur, dans le sang, dans les larmes, dans la révolte, dans la détresse de cette jeune bédouine en fuite. J'ai aperçu ce qu'était être une femme bédouine, issue d'une fameuse tribu, encore à notre époque.

Ce roman est très fort, puissant, dur. Localisé et en même temps, assez international (excepté sans doute les pays très industrialisés, et encore, le fond du sujet touche tout le monde, à différents degrés : la place de la femme et ses droits / non droits ici dans une société). Dans le tambour des larmes, il s'agit d'une société tribale, patriarcale.

Rahyana est une jeune fille lorsqu'elle "faute" avec un "étranger" de passage près de son campement. Les conséquences pour cette ingénue seront terribles et point de départ du roman. C'est Rahyana qui raconte son histoire, en alternant les chapitres sur sa fuite et ses rencontres, et les chapitres sur les longues et terribles épreuves qui l'ont conduite à fuir, en emmenant le tambour sacré de sa tribu, pour que tous ceux qui l'ont abimée en plein coeur souffrent dans ce qu'ils ont de plus hiératique et dans leur fierté.

Volontairement, je dévoile très peu cette bouleversante histoire. L'écriture est très agréable, teinté de poésie, de lyrisme ou d'onirisme qui s'accordent à merveille avec les lieux, les croyances de ces terres désertiques et brûlantes. J'ai été prise aux tripes par la détresse de cette jeune fille, et surtout, par son impuissance, malgré sa rébellion. J'ai tant espéré que sa quête ne soit pas veine. Mais le monde est cruel, ici, là-bas, partout.

Le tambour des larmes est très intéressant au-delà de son histoire humaine. Il permet d'apprendre beaucoup sur la vie tribale, les rites ancestraux, tantôt dignes, tantôt très éculés. Beyrouk confronte dans ces pages deux mondes opposés et pourtant si proches géographiquement : celui des tribus bédouines et celui des moyennes et grandes villes déjà dans l'hyper mondialisation et l'individualisme.

Je pouvais m'y attendre mais j'ai été choquée par l'hypocrisie et l'ambiguïté des coutumes tribales... La "sagesse" légendaire et la tradition de l'hospitalité sont tellement prégnantes... Et en même temps, une nouvelle vie est refusée. de même, j'ai peut-être naïvement découvert que la pratique de l'esclavage est encore monnaie courante en Mauritanie, malgré la loi qui l'interdit. le mythe de la tribu nous fait parfois rêver, nous petits européens avides de grands espaces. Et pourtant, le poids de la vie communautaire y est aussi lourd que chez nous voire plus, et la vie bien plus âpre encore.

Un magnifique et envoutant roman et un pays méconnu à découvrir. Entre louange et magie du Sahara et dénonciation de secrets honteux. Une voix de l'Afrique, à travers celles des femmes.
Lien : http://lescoupsdecoeurdegera..
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« Il n'y avait ni lune ni étoiles. le ciel ne parlait pas. Les dunes et les arbres avaient fondu dans un noir sidéral. L'univers avait tout avalé ».
C'est dans ce monde en vide que l'errance de Rayhana poursuit cette quête impossible qui est et restera jusqu'au bout son seul lien avec la vie. le lecteur n'a pas le choix. Sauf à refermer le livre (mais la pertinence du récit impose la lecture), c'est l'immersion immédiate et sans nuances au coeur du désert mauritanien. Nous sommes tous embarqués dans l'aventure de cette jeune femme qui s'enfuit de sa tribu, les célèbres Oulad Mahmond, emportant seulement son désarroi et ce tambour emblématique. « LE TAMBOUR DES LARMES » est d'abord le récit de cette descente aux Enfers dont Rayhana ne reviendra pas. Mais la force de ce roman dépasse très largement la seule fiction qui fait le livre. Elle est aussi, et peut-être surtout, dans ce regard sans concession porté sur la capacité de toute société à ériger ces codes, ces règles, ces normes capables tout simplement d'anéantir les personnes. Les Oulad Mahmond ne sont ni des sauvages ni des monstres, même si la lecture de cette histoire suscite la révolte. C'est l'organisation sociétale, qui perdure de génération en génération, qui est meurtrière. Et lorsque Rayhana s'effondre, ce sont les sentences successives, imposées aveuglement, qui la désarticulent. Ce livre est un voyage dans un ailleurs total, un monde qui ne porte aucune de nos marques. Porté par une écriture sobre, le récit sait tenir le lecteur en haleine dans l'attente permanente que quelque chose va enfin bousculer les impératifs. L'émotion a toute sa place sans jamais concéder au mélodrame.
« LE TAMBOUR DES LARMES » pourrait puiser ses racines dans les grandes tragédies de la littérature occidentale : Iphigénie, Phèdre ou Bérénice ne renieraient pas cet amour impossible qui désarticule Rayhana. Une belle leçon de vie.

LE TAMBOUR DES LARMES a été retenu par les Comités de Lecture du réseau de l'agglomération de Manosque pour la sélection finale des 4 titres proposés aux lecteurs pour le PRIX LITTERAIRE 2017 DES MEDIATHEQUES DE L'AGGLOMERATION DE MANOSQUE "UNE TERRE, UN AILLEURS". Vote final et remise du prix à l'automne 2017.
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Dans une tribu du désert mauritanien, Rayhane est promise au mariage. Mais lors du voyage qui la mène chez sa future belle-famille, la mère de Rayhane réalise que sa fille est enceinte. C'est le déshonneur. L'accouchement se fait dans le secret, et l'enfant est retiré à sa mère. Rayhane fugue alors pour retrouver son "coeur". Ses pas la mènent vers la ville, où elle sera confrontée à des manières de vivre qu'elle ne soupçonnait pas, et où, dans sa quête, elle rencontrera solidarité mais devra aussi faire face à l'isolement et à la violence.
Un beau roman, qui se déroule au début du 21ème siècle, qui permet de réaliser les écarts de conditions de vie existants dans un même pays.
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