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EAN : 9782207178836
192 pages
Denoël (18/10/2023)
4.69/5   8 notes
Résumé :
Tout le monde connaît son nom, mais ses exploits sont en partie tombés dans l’oubli car Magellan est un héros maudit. Un Portugais au service de l’Espagne. Un traître qui s’est lancé dans une expédition insensée.
Pourtant, c’est lui qui a réalisé le rêve de Christophe Colomb, c’est lui qui a rejoint les Indes par l’ouest. Et sa route fut bien plus longue et bien plus terrifiante que celle du Gênois.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je dois confesser qu'avant de recevoir ce livre grâce à l'opération Masse critique et à la générosité des Éditions Denoël, que je remercie vivement, j'étais fort ignorant sur l'expédition de Magellan ! Nos manuels d'histoire s'attachaient davantage à Christophe Colomb

Ce beau roman graphique a permis de combler cette lacune dans ma culture !

J'ai suivi avec intérêt et passion la vie et la formidable exploration de Magellan !

J'ai apprécié que ce livre ne soit pas une BD, je suis toujours dépité de les terminer en moins de vingt minutes… , ici, il y a du texte et non quelques phrases dans des bulles ; ici, il y a un véritable roman !

Mais aussi de nombreuses cartes maritimes détaillant le parcours, ponctuées de sa chronologie.
Des dessins, parfois en double page, agrémentent le récit ; ceux-ci retiennent le regard : des gros plans de visages, souvent très expressifs, une simple main lâchant un voile, des portraits de groupes, les navires, des paysages, le tout dans des tons blancs et bleus.

le récit m'a plu, il nous décrit ce qui a amené ce soldat portugais à se mettre au service de l'Espagne, son ambition de rejoindre les Moluques pour prouver qu'elles sont espagnoles et non portugaises. en ramener les clous de girofles ; sa préparation minutieuse de l'expédition (vaisseaux, vivres, armement, objets de troc, constitution de l'équipage …).

J'ai été captivé par les nombreux écueils rencontrés (tempêtes, mutineries, faim, doutes), par la valeur de ces marins), par l'opiniâtreté de Magellan.

Ce livre nous révèle l'exploit de ce navigateur sans toutefois cacher ses échecs : sa tentative de prouver que les Moluques étaient dans la zone dévolue à l'Espagne s'est avérée erronée, ce fut un fiasco commercial, il n'eut pas, contrairement à quelques membres de son expédition le privilège de faire le tour du monde car il fut tué lors d'un affrontement inutile.

C'est enfin un très beau livre, relié et d'un grand format.

J'ai eu la satisfaction d'être mieux renseigné sur cette belle odyssée et de recevoir un livre qui m'a plu.
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Splendide et passionnant, cet ouvrage retraçant le périple de Magellan est une très grande réussite !

Réalisé d'après la série documentaire de François de Riberolles diffusée sur Arte (4 épisodes de 52 minutes), ce livre nous fait découvrir en presque deux cents pages le récit de cette incroyable aventure maritime.

Avant ma lecture, je n'avais que quelques connaissances générales sur l'histoire de Magellan et je n'avais pas vu la série documentaire de Arte. Très instructif, le livre présente chaque étape du voyage de manière très claire et sans jamais que ce soit ennuyant. Même la lecture de l'inventaire des bateaux est rendue intéressante grâce à des choix de mise en page très intelligents et de nombreuses illustrations. Chaque détail du livre est bien pensé pour apporter clarté et précision au propos. Je pense notamment à l'idée de cette ligne jaune représentant le méridien de Tordesillas ou encore les nombreuses cartes qui permettent de suivre les différentes étapes du périple.

L'histoire en elle-même est bien évidemment extraordinaire et c'est avec beaucoup d'intérêt que j'en ai suivi la chronologie. Quels étaient les enjeux pour Magellan et pour la couronne d'Espagne ? Quels ont été les nombreux obstacles auxquels il a eu à faire face ? Quel a été le destin de ces 236 hommes qui ont embarqué avec lui ? de nombreuses questions auxquelles répond cet ouvrage grâce notamment au journal de bord rédigé par Antonio Pigafetta, témoignage unique et précieux dont voici les premiers mots :

« Lundi, jour de Saint-Laurent, dix août de l'an 1519, l'armée des Molluques approvisionnée de ce qui lui était nécessaire, ayant un équipage composé d'hommes de diverses nations, fut prête à partir du Môle de Séville. En tirant de toute notre artillerie, nous fîmes voiles du trinquet seulement, et vînmes au bout d'un fleuve nommé Guadalquivir. »

Le livre est complété de nombreuses et magnifiques illustrations dans les tons de bleu, et certaines en noir en blanc à la mémoire de ceux qui ont péri. Un travail de très grande qualité qui apporte vraiment beaucoup au récit. Certaines illustrations en pleine page sont merveilleuses d'élégance et de poésie ; D'autres mises en page avec plusieurs vignettes illustrent intelligemment une étape ou un évènement du voyage. C'est toujours pertinent et cela donne du rythme et de l'émotion au récit.

Coup de coeur !
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Je n'ai pas vu la série documentaire dont est tiré ce livre, mais textes du livre et planches de dessins des 8 illustrateurs m'ont donné l'impression de voir cette série.

Déçu par le roi du Portugal, Fernand de Magellan, portugais, convainc le roi d'Espagne, futur Charles Quint, de l'aider à réussir là où Christophe Colomb a échoué : trouver une route maritime vers l'Inde en contournant l'Amérique ; « Les cartes de l'époque s'arrêtent au sud du Brésil. Personne n'a encore navigué au-delà de ce point. Et c'est précisément là que Magellan veut entraîner son armada. »

L'inventaire de tout ce qui est embarqué à bord des cinq vaisseaux de l'armada est impressionnant ; parmi ces approvisionnement et fournitures, j'ai remarqué avec amusement la quantité de vin (deux tiers de litre par personne et par jour pendant deux ans) et détaillé avec curiosité la pharmacopée de l'époque et la bimbeloterie et autres matières destinées au troc avec les peuples rencontrés.

«Le départ de Magellan est en réalité une fuite en avant. Il n'y a pas de retour en arrière possible : à ce stade de sa vie et du projet, Magellan sait qu'il ne doit attendre d'aide ni de la Castille ni du Portugal. Sa seule issue est la mer. Heureusement, la mer est ce qu'il connaît le mieux. »

«Lundi, jour de Saint-Laurent, dix août de l'an 1519, l'armée des Moluques approvisionnée de ce qui lui était nécessaire, ayant un équipage composé d'hommes de diverses nations, fut prête à partir du Môle de Séville» écrit Antonio Pigafetta engagé «pour rédiger, au jour le jour, le récit du périple». Ayant atteint le port de Sanlùcar à l'embouchure du Guadalquivir, la flotte est bloquée un mois par un complot de capitaines espagnols et la crainte d'une éventuelle armada portugaise chargée de détruire la flotte. Finalement celle-ci appareille...

Une des difficultés rencontrées est que quatre des cinq vaisseaux sont commandés par des capitaines espagnols que Magellan avait été obligé d'accepter en remplacement des quatre capitaines portugais qu'il avait prévus ; ces capitaines espagnols ont pour but de destituer Magellan, capitaine général. D'insubordinations en mutinerie, ces félons vont donner l'occasion à Magellan de se débarrasser de trois d'entre eux, le quatrième désertant avec son navire pour rentrer en Espagne. de plus, le plus petit des navires de la flotte a fait naufrage lors d'une mission en éclaireur. Magellan, ses trois navires restants et leurs équipages décident malgré tout de continuer l'aventure après la découverte d'un passage vers l'océan Pacifique à travers la Terre de Feu.

Mais les navires sont en mauvais état et les vivres insuffisants. La suite va être tragique…

« Personne n'a vraiment réussi à tirer parti de cette incroyable aventure. Ni les royaumes, ni les personnes. L'épopée de Magellan et de ses hommes est un splendide échec. »


PS : Merci aux Editions Denoël et à Babélio pour ce superbe album reçu dans le cadre de la dernière opération Masse critique.
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Un très beau livre qui retrace l'incroyable périple de Magellan. On ne sait pas si le livre est une bédé, un roman graphique, un livre d'art, une biographie... sans doute tout cela à la fois car le livre est particulièrement réussi sur le plan esthétique, d'un format un peu inhabituel et sur certaines pages ne figurent q'un dessin, superbe, bleuté.
le tout retrace une incroyable odyssée, tragique et lourde de conséquence.
Bref un coup de coeur pour ce livre un peu atypique ( mais je ne suis pas un très grand familier du genre !)
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Un roman (que dis-je, une aventure !) graphique et historique des plus agréables.

Format atypique mais qui convient parfaitement à la mise en page. Un papier au toucher des plus agréables, un choix de couleur tout en teinte de bleu qui apaise malgré un récit en tension et des événements qui ne sont pas des plus réjouissants.
Les dessins sont de grande qualité et toujours à propos pour illustrer ou nous renseigner et ainsi garder notre attention. On voit un gros travail de documentation en amont, mais le résultat n'est pas assomant.
Cet ouvrage est tiré d'un doc sur arte qui est dans la même veine (je n'ai vu qu'un bout pour me donner une idée) d'où les dessins et illustrations sont tirés. Malin d'en faire un roman graphique en ayant déjà la matière première à disposition.

Ne connaissant que le nom de Magellan sans véritablement connaître ces exploits ou découvertes en dehors du fait que c'était un grand marin. Cet album nous raconte sa vie avant l'embarquement pour nous situer le personnage et surtout pendant ce voyage au bout du monde. Les auteurs se sont basés sur des textes écrits par un membre de l'équipage qui est revenu de cette expédition, cela permet d'avoir un point de vue peut être plus fiable que si c'était le capitaine qui l'avait lui-même écrit. Toujours est-il que Magellan est des plus intéressants, de par sa conviction, sa dévotion, sa droiture, son leadership, son sens tactique et politique, sa connaissance des hommes, son adaptabilité.. Quelle épopée !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mais c’est la quantité de vin qui est la plus frappante : deux litres par personne et par jour pendant deux ans. Sur ces navires, on boit beaucoup. Cela permet aux marins de s’hydrater, de se nourrir avec un liquide qui ne croupit pas comme l’eau et qui peut créer un état propice à la soumission et à l’endurance pour ces hommes coriaces, habitués à l’inconfort des bâtiments.

INVENTAIRE DES VIVRES
- 100 tonnes de biscuits
- 185.000 litres de vin
- 7.000 litres d’huile
- 4.000 litres de pois chiches
- 3.000 litres de vinaigre
- 2.600 kilos de lard fumé
- 1.500 kilos de poisson fumé
- 2.200 kilos de farine
- 2.000 kilos de fèves
- 984 fromages trempés dans l’huile
- 862 kilos de raisins secs
- 736 kilos de figues
- 640 litres d’amandes avec leur coque
- 600 kilos de miel
- 250 chapelets d’ail
- 150 barils d’anchois
- 125 kilos de sucre
- 102 kilos de riz
- 100 bottes d’oignons
- 92 kilos de pruneaux
- 70 caisses de pâte de coing
- 53 litres de lentilles
- 53 litres de moutarde
- 3 jarres de câpres
- 3 cochons et 6 vaches coupés en morceaux, etc.
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Il ne reste qu’une seule chose à régler avant de quitter les lieux : le sort de Juan de Cartagena. Magellan ne peut pas le garder à bord, sous peine de voir éclater une nouvelle mutinerie, et il ne peut pas l’exécuter en raison de son rang. Par conséquent, il choisit une solution intermédiaire : il le fait débarquer sur un banc de sable, dans la baie déserte de Saint-Julien. Le grand capitaine espagnol est laissé là en compagnie d’un prêtre, Pedro Sánchez de la Reine, autre meneur de la mutinerie. Ils sont abandonnés avec du pain, une épée et un peu de vin… et promis à une mort certaine. Mais Magellan n’a pas de sang sur les mains.
« Quand il s’agit d’offenser un homme, il faut le faire de telle manière qu’on ne puisse redouter sa vengeance », écrit Machiavel.
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L’expédition de Magellan est l’une des plus remarquables de l’histoire de l’humanité. Fut-elle plus périlleuse que le voyage d’Apollo 11 à la découverte de la lune ? L’armada des Moluques allait aussi vers l’inconnu, mais l’équipage en savait beaucoup moins et n’avait aucun soutien. Armstrong, Aldrin et Collins étaient constamment contrôlés depuis le Centre spatial, ils n’on pas connu d’opposition de leur équipage, ils n’ont pas subi de mutinerie, ils n’ont pas souffert de la faim. Magelan et son expédition ont fait preuve d’une audace, d’une valeur et d’une persévérance incomparables.
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(Magellan, soldat, s’est vu refuser par le roi du Portugal une compensation pour la perte de son cheval dans une bataille au Maroc, et, deux ans plus tard, une augmentation de 100 réaux)

Magellan n’est pas un érudit en chambre, mais un soldat. Et comme tout soldat qui ne s’estime pas suffisamment récompensé pour ses services militaires, il s’en va les proposer ailleurs. Sa seule solution pour s’enrichir, et connaître la gloire dont il a vu jouir beaucoup de ses proches, c’est de se tourner vers le roi d’Espagne. Il s’agit moins d’une vengeance que d’un plan de carrière.
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