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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ce récit autobiographique de 2017, le sinologue suisse Jean-François Billeter revient sur son histoire personnelle, et en particulier sur sa rencontre à Pékin avec Wen, la jeune femme qui deviendra son épouse.

« Notre histoire n'est presque rien au regard des évènements qui ont secoué la Chine au cours de ce demi-siècle, mais c'est celle que je pouvais raconter. »

Jean-François Billeter s'est rendu en Chine la première fois en septembre 1963, parti étudier à Pékin depuis la Suisse par le train Transsibérien.

Ce récit c'est l'histoire de sa rencontre avec Wen, croisée avec celle de la Chine du XXème siècle.
La découverte d'une Chine d'alors, avec ses codes et ses traditions, son style de vie, un monde tellement différent de celui connu en Occident - donc à la fois enthousiasmant et stimulant, et aussi, propice aux maladresses, aux imprudences pour un étudiant étranger.

Avec Wen, ils devront composer avec les règles imposées par le Régime et faire face aux complications endurées. Contrôle total par le Parti, pouvoir absolu, propagande, méfiance, puis la Révolution culturelle avec ses prémices et ses conséquences.

« Il m'a fallu deux ou trois décennies pour comprendre les événements catastrophiques qui étaient en gestation à ce moment-là et la véritable histoire du régime, si profondément liée aux pathologies politiques du XXe siècle. »
Rentrés en Europe, ils ne retourneront en Chine la première fois qu'en 1966.
Puis ce sera en 1975 et 1979, et par la suite plus régulièrement qu'ils s'y rendront.

Ce n'est que bien plus tard que le couple découvrira l'histoire incroyable et dramatique des parents de Wen. « Il nous a fallu quarante ans pour apprendre enfin quel était le passé de ses parents ».

Il nous livre ici un récit d'un « passé décanté » pour reprendre les termes de l'auteur, et une histoire racontée tout en pudeur, un hommage, et la volonté de laisser une trace pour que rien ne soit oublié.
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J'ai aimé cette lecture, le point de vue d'un occidental, étudiant dans les années 60 et parti en Chine à une époque où il n'était pas encore très commun d'effectuer un tel voyage pour y poursuivre des études ; ainsi que l'audace, la curiosité et le courage des deux jeunes gens à braver les difficultés et croire en leur avenir ensemble.
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Voici une autobiographie comme j'aimerais en croiser plus souvent. Discrète, sincère, honnête: un jeune homme qui part étudier en Chine, en pleine Révolution culturelle, sans pour autant se présenter comme un aventurier audacieux, un sinologue précoce,un linguiste distingué: non, comme un étudiant qui saisit une opportunité, sans bien se rendre compte de la situation du pays lointain, des conditions de voyage (le transsibérien...), de la vie quotidienne, du fossé culturel... pas une ligne d'autocélébration, pas une once d'arrogance, la vie telle qu'il l'a vécue, simplement, puis la rencontre avec une jeune fille, les risques pris pour la revoir, les risques imposés à sa famille, et le bonheur qu'on devine sous sa plume délicate et pudique.
Un voyage à faire en compagnie d'un érudit, d'un honnête homme. Un honneur de partager ses souvenirs.
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Ce court récit est touchant par l'histoire narrée et par l'affection que porte l'auteur à sa femme et que l'on ressent à chaque ligne.

Jean-François Billeter nous dévoile ici un peu de son intimité mais toujours avec beaucoup de pudeur. Il nous explique ce qui l'a amené à apprendre le chinois et après à se rendre en Chine, sa rencontre avec sa femme mais aussi les difficultés qu'ils ont dû affronter pour se marier. En effet, il n'était pas aisé à cette époque pour un étranger d'épouser une chinoise.

À travers leur parcours, nous en apprenons plus sur l'histoire de la Chine et notamment cette époque troublée que fut la Révolution culturelle.

Billeter nous explique son manque de connaissances (et des Occidentaux en général) sur la situation du pays à son arrivée en Chine dans les années 60 (mais il y a remédié grâce à la lecture et à sa vie sur place). Il nous montre également la vie particulière menée par les quelques étudiants étrangers à Pékin : le fait d'être parfois suivi, l'interdiction non dite de parler au peuple etc. L'ambiance de plus en plus tendue suite aux bouleversements et aux horreurs de la Révolution culturelle est elle aussi rendue avec clarté.
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Ce roman, autobiographique, raconte l'histoire de ce jeune étudiant Suisse parti en Chine perfectionner son chinois. Sur place, il fait la rencontre de Wen et en tombe amoureux. Les codes de l'époque les obligent à beaucoup de prudence d'une part, et également à se marier pour vivre leur amour d'autre part, ce qui est tout sauf simple. Ce récit, très simple, vaut surtout pour la peinture de la société chinoise. En particulier l'histoire du père de Wen, en fin d'ouvrage, offre une vue effrayante des années Mao. C'est bien écrit, facile à lire, un peu laconique parfois. C'est le récit d'une époque révolue, d'un monde englouti. L'auteur rend un vibrant hommage à sa femme et à sa famille. C'est très réussi finalement.
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