Ce roman est original à plusieurs titres. Tout d'abord, à l'inverse de ce que l'on voit souvent, il est tiré d'un scénario de film, écrit par d'autres que
Jean-Luc Bizien. Cela implique qu'il a dû s'approprier une histoire et des personnages déjà inventés. Ensuite, le contenu appartient à la vague émergente du thriller écologique, où l'intrigue n'existe que pour alerter sur les urgences climatiques et l'imminence du danger pour la Terre. Double challenge donc pour l'auteur, dont il se sort brillamment !Dans une succession de chapitres courts, haletants, rythmés par l'action,
Bizien plaide avec force et talent pour la sauvegarde de la forêt amazonienne (et toutes les autres forêts primaires, poumons de la planète).Ses personnages sont divisés en trois groupes principaux dont les méchants, archétypes des capitaines d'industrie lancés dans une course au profit, au mépris des conséquences à moyen et long terme.Il y a également les "candides", qui représentent le citoyen lambda n'ayant qu'une idée très vague de l'importance des forêts et des trésors qu'elles renferment. Dans
le botaniste, ils sont figurés par les jurés enlevés.Enfin, les lanceurs d'alerte, ceux qui se battent inlassablement, souvent en vain, pour éviter cette catastrophe annoncée. Comment ne pas sympathiser avec les décisions du Botaniste, comment lui reprocher ses actes ?
Mêlant habilement la passion du grand public pour la télé-réalité aux actions illégales de mercenaires sans foi ni loi,
Jean-Luc Bizien nous livre un roman passionnant, la rencontre de la tragédie grecque et de
Michael Crichton, assaisonnée du militantisme d'un
Aymeric Caron. On en sort sonné, terrifié et bouillonnant de colère. Et si la solution à notre impuissance de simples citoyens tenait tout simplement à imiter ce Botaniste ?