Les mots flottaient dans l’air comme des atomes qui se détachaient sans cohérence sémantique. Retenant sa respiration, Suzanne entendait les voix mais gardait les paupières fermées, essayant de se représenter chaque fragment de son corps. Le lobe de ses oreilles d’abord, puis le bout de ses doigts fébriles, chacune de ses côtes oppressées. Son corps était bien là, qui empestait, mais elle, n’était déjà plus là, plongée dans un coma volontaire. Son rythme cardiaque a...
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