AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La coloc (39)

- On va mentir à nos parents, alors ?
- Ne me dis pas que c'est la première fois. Et eux, tu crois qu'ils font quoi ? J'ai découvert l'année dernière que mon père squattait parfois mon ordi pour reluquer des films pornos.
- Non !
- Et il est tellement à la ramasse avec les nouvelles technologies qu'il laisse ses empreintes virtuelles partout.
- A moins que ça ne soit ta mère.
- Va savoir !
Il y eut un moment de silence. Nous étions tous les deux plongés dans les mensonges égrenés par les adultes autour de nous.
Commenter  J’apprécie          200
D'un seul coup, la vie m'est apparue plus complexe. La mienne, celle de mes parents, celle de mon frère peut-être, celle de ceux avec lesquels j'allais habiter. Il faudrait que je me souvienne de cela. Que tout est moins tranché qu'on l'imagine. Qu'il y a de l'émoussé. De l'usé. Des failles et des fêlures.
(p. 41)
Commenter  J’apprécie          200
Elle restait toujours accrochée à Maxime – malgré son comportement de goujat, ou à cause de lui justement, elle n'arrivait plus à comprendre ce qu'elle ressentait.
Commenter  J’apprécie          110
L'ambiance à la maison était plutôt électrique : les disputes avec ma mère étaient très nombreuses. Elle a tout le temps quelque chose à me reprocher, je ne souris pas assez, je ne suis pas assez heureux de vivre, je suis collé à l'ordi, je n'aide pas à la maison, j'en passe et des meilleures. Et évidemment, à chaque fois, elle me compare à mon frère qui se trouve être le roi de la terre, apparemment, ce que je n'avais jamais remarqué quand il habitait encore avec nous.
(p. 14)
Commenter  J’apprécie          102
Nous nous sommes réunis dans l’appartement refait à neuf la dernière semaine d’août, Rémi, Maxime et moi. Nous avons amené nos affaires, nos meubles ; nous avons établi notre territoire. Nos parents nous avaient accompagnés, mais nous les avons poliment congédiés, nous devions discuter, planifier, expliquer, justifier nos habitudes, nos détestations, nos goûts, nos emballements. Tout mettre sur la table pour qu’il n’y ait pas trop d’accrocs.

Bon, la première chose que nous avons faite, quand nos parents ont tourné les talons, c’est de hurler – de joie, de soulagement. Nous étions tous les trois tendus – nous n’étions pas sûrs qu’ils iraient jusqu’au bout, nous étions convaincus qu’à un moment ou à un autre, ils allaient dire non, ce n’est pas possible, retourne vivre à l’internat, reprends le bus, c’est une idée stupide, la colocation, à seize ans. Enfin, pour être plus honnête, Maxime et moi on a hurlé comme des sauvages en frappant dans nos mains tandis que Rémi se fendait d’un demi-sourire.
Commenter  J’apprécie          90
« Le compromis, le voilà le mot-clé de ce début d’année scolaire. Il a fallu trouver des compromis pour pratiquement toutes les pièces. Pour l’organisation de la salle de bains – la répartition des brosses à dents (non, Maxime, tu n’as pas le droit de prendre n’importe laquelle, c’est dégoutant), des gels douche (oui, ce serait mieux s’il y avait une étiquette, même si ça ressemble aux colonies de vacances), des serviettes (même si les parents nous prennent souvent le linge sale, om faut qu’on se débrouille un peu, nous avons une machine à laver en parfait état de marche). Pour les règles de vie dans le salon-salle à manger (non, pas de télé en fond sonore ; chacun dans sa chambre à 22h30 les jours de semaine, sinon, on ne s’en sortira pas ; oui, Maxime, si tu râles mais si tu préfères, tu repars à l’internat tout de suite). »
Commenter  J’apprécie          90
Ma grand-mère était tellement indépendante qu'elle n'avait aucun sens de la famille. Ma mère en a apparemment beaucoup souffert. C'est sans doute ce qui l'a poussée à être omniprésente et étouffante pendant toute mon enfance, jusqu'à ce que les portes claquent et que les réparties fusent au moment où j'ai chopé l'adolescence.
(p. 10)
Commenter  J’apprécie          80
Elle me testait. Elle voulait me voir exploser, lancer des injures définitives qui auraient scellé la fin de toute discussion. Je me suis contenu. Je suis resté calme, presque impassible. Je me représentais une falaise, en Bretagne. Je me minéralisais.
Commenter  J’apprécie          80
« - J’en sais rien où il est le x et le y. Et je vais même te dire, j’en ai rien à foutre du x et du y. Ils peuvent bien aller s’enculer où ils veulent, je m’en bats les couilles !


Je suis sorti de ma chambre, prêt à intervenir. Je n’en ai pas eu besoin. Rémi est resté d’un calme olympien. Maxime s’est levé brusquement et a envoyé valser le programme télé de l’autre côté de la pièce. Rémi m’a jeté un coup d’œil puis a haussé les épaules. Il a réagi calmement :


- Maxime, viens te rasseoir.


Ledit Maxime est allé s’installer sur le canapé, a pris la télécommande et a zappé d’une chaine à une autre, un coussin calé sur le ventre, le visage buté. Rémi a alors quitté la table du salon, non sans avoir auparavant fermé avec précaution le livre de maths de 1ere ES et le trieur de notre colocataire. Il est allé se réchauffer un café dans la cuisine. C’est là que je l’ai rejoint. On ressemblait à un père et une mère discutant ensemble de leur enfant à problèmes. Sauf que c’est moi qui jouais le rôle de la mère inquiète, tandis que Rémi temporisait et se voulait pragmatique.


- Clairement, les maths, c’est pas son truc.


- Oui, mais il ne peut pas se payer une nouvelle mauvaise note sinon c’est la cata.


- Ecoute, il ne veut pas travailler. Moi, je ne peux pas faire boire un âne qui n’a pas soif.


Maxime a braillé depuis le salon.


- Je vous entends. Et je ne suis pas un âne, connard. »
Commenter  J’apprécie          70
- Alors, l'intello, encore au boulot ? Tu ferais pas mieux de baiser l'autre pétasse ?
Il y a eu un blanc. Nous nous sommes regardés comme des chiens de faïence. J'ai laissé ses mots tournoyer dans la pièce. Je devinais que le silence leur donnerait plus de poids encore, et qu'au lieu de me blesser, ils allaient retourner vers leur expéditeur et le frapper de plein fouet. J'avais appris avec mes parents à quel point les mots - surtout les insultes - peuvent être des boomerangs. Quand on parle des autres, on parle souvent de soi.
Commenter  J’apprécie          50






    Lecteurs (294) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Etes-vous prêts à faire partie de la coloc ?

    Pourquoi est -il parti de l'internat ?

    ses parents lui manquait
    l'internat était trop onéreux
    il n'arrivait pas à se faire d'amis

    10 questions
    2 lecteurs ont répondu
    Thème : La coloc de Jean-Philippe BlondelCréer un quiz sur ce livre

    {* *}